Le sort de deux nigérians avait été différé à de nombreuses reprises. Accusés de sodomie, ils risquaient la peine de mort mais l’absence en nombre suffisant de témoins oculaires confirmant les accusations portées à l’encontre des deux hommes, Yusuf Kabir, 40 ans, et Usman Sani, âgé de 18 ans, leur a permis d’être acquittés mardi dernier.
Le juge avait ordonné à l’accusation de présenter de nouveaux témoins potentiels. Faute de témoins présentés par l’accusation, le juge Mustapha Sani Saulawa a déclaré à leur attention que «Même s’il y a un début de preuve, compte tenu de la gravité de la sanction encourue, l’accusation doit produire quatre témoins pour le type de crime dont vous êtes accusés» ajoutant que «Ce tribunal vous acquitte pour manque de preuves. Toutefois, votre séjour en prison devrait vous servir d’avertissement et vous inciter à résister à toute forme d’immoralité». Les deux hommes avaient passé six mois en détention avant d’être libérés.
Le gouvernement fédéral d’Abuja avait ouvert une enquête en février dernier suite à la disparition des geôles nigériennes de deux hommes qui avait été accusés de sodomie et dénoncés par leurs voisins. Les autorités avançaient l’évasion de Ogudu Emmanuel et Odjegba Tevin comme seule cause de la disparition des deux détenus sans enquêter sur un éventuel meurtre de codétenus ou de policiers locaux.
Depuis 2000, douze des états du nord du Nigéria, qui est une fédération, ont adopté la Sharia, code pénal traditionnel islamique, comme source principale de leur droit pénal. En vertu de la loi islamique, les relations homosexuelles sont sanctionnées par la peine de mort.
EN SAVOIR PLUS
L’homosexualité criminalisée au Nigeria
Extrait du Rapport d’Amnesty International relatif au Nigeria : Ici
