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SOS Homophobie et l’Inter centres LGBT se mobilisent pour obtenir la levée de l’interdiction du don de sang aux homosexuels

Chaque année marque traditionnellement un nombre important de refus des dons de sang spontanés en provenance des personnes homosexuelles et lesbiennes, provoquant l’incompréhension et le désarroi de celles-ci.

Ce refus est de mise depuis l’entrée en vigueur d’une circulaire relative à la prévention, à l’initiative du professeur Roux, Directeur Général de la Santé, mais qui date tout de même du 20 juin 1983 !

Dans un communiqué du 9 Mars 2006, l’Inter LGBT et SOS Homophobie rappellent que l’évolution des connaissances concernant le développement du VIH est telle que ce qui justifiait hier une telle mesure, n’a aujourd’hui plus lieu d’être …

Alors qu’en 1983, on ne maîtrisait pas encore tous les tenants et les aboutissants de la propagation du virus, il était concevable que les homos et les bi soient considérés comme un « groupe à risque » au même titre que les utilisateurs de drogues injectables par voie veineuse, par exemple.

Mais 23 ans après, les statistiques montrent indéniablement que l’épidémie connaît un taux de croissance beaucoup plus important au sein de la population hétérosexuelle.

Le constat est simple : D’une part il n’y a aucune preuve que les gays aient plus de conduites à risque que les hétérosexuel(le)s, d’autre part on sait que le nombre de séropositifs qui s’ignorent est bien supérieur chez les hérérosexuel(le)s que chez les homosexuel(le)s (l’INVS a démontré que seulement 36% de l’ensemble des hommes pratiquaient le test de dépistage, contre 89% des gays)

Des études (dont baromètre Gay 2002 de l’INVS) auprès des clients de sex-clubs et saunas gay, ont montré que la prise de risques était quelquefois présente, mais aucune étude similaire n’a été mise en ouvre en ce qui concerne les pratiques à risque des hétérosexuel(les)s.

La logique ne voudrait pas qu’on interdise le don de sang aux hétérosexuels ou aux homosexuels, mais purement à tous les hommes, puisque ce sont eux qui incarnent « un sexe à risque ».

En fait, le seul et unique critère sur lequel doivent se baser les bureaux de dons du sang, reste la franchise et l’honnêteté des donneurs, car après tout chacun peut très bien éviter de donner des informations sur sa vie sexuelle au moment de compléter le questionnaire qui précède le prélèvement.

En outre chaque don est soumis à une série de tests, qui peuvent permettre à tout moment de déceler une anomalie éventuelle, dont le donneur est prévenu immédiatement.

Le seul risque est minime car il réside dans la période très courte de 12 jours en cas de séroconversion, pendant lesquels la maladie ne peut être détectable. Une fois de plus, cela concerne à la fois les hétéros et les homos.

Le respect de la mesure mise en place en 1983 devient déplacé, et transforme une prise de précaution légitime en discrimination, qui insinue de façon intolérable que la communauté homosexuelle est irresponsable sexuellement, et que son sang impur est indigne de sauver des vies humaines.

SOS Homophobie a décidé de prendre le taureau par les cornes, en lançant une campagne de dons du sang, susceptible de mettre à jour cette injustice flagrante.

Elle en appelle à notre sens des responsabilités, demandant à nous autres homosexuels masculins de remplir une promesse de don du sang en ligne.

Pour cela il faut impérativement déclarer sur l’honneur ne pas avoir de pratiques sexuelles à risques, c’est-à-dire pas de rapports non protégés, ni de partenaires multiples ou un partenaire unique depuis moins de 6 mois.

Les personnes faisant partie de cette catégorie, peuvent aussi remplir, avec celles qui n’en font pas partie (hommes ou femmes), un engagement receveur (se) affirmant qu’elles s’insurgent contre l’exclusion systématique des homosexuel(le)s du don du sang et déclarant que si cette mesure était abolie, elles ne craindraient pas d’être transfusées.

SOS Homophobie demande ainsi que la circulaire du professeur Roux soit révisée, et que chaque profil de donneur soit étudié au cas par cas, sans que l’orientation sexuelle n’entre en ligne de compte.

En fin d’opération, une liste anonyme (contenant seulement prénoms et département) des promesses de dons et des engagements receveurs(ses) sera remise solennellement à la direction de l’Etablissement Français du Sang, dont on espère un changement de position.

EN SAVOIR PLUS

Le lien où remplir une promesse de don et/ou un engagement receveurs(ses) sos-homophobie.org (à respecter)





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