En matière d’évolution des moeurs, on ne peut pas vraiment dire que la Pologne soit le bon élève de l’Union Européenne. Pays où l’Eglise catholique et classe politique se partagent dans les faits le pouvoir, la Pologne va prochainement changer de gouvernement suite aux dernières élections législatives remportées par les conservateurs.
Le prochain Premier ministre, chef du parti Droit et Justice (PiS), Kazimierz Marcinkiewicz, a qualifié dans un entretien à paraître de l’hebdomadaire Newsweek, de « contre nature » l’homosexualité, ajoutant que « La famille est naturelle et l’Etat doit protéger la famille ».
Kazimierz Marcinkiewicz va plus loin n’hésitant pas à propager l’idée que l’homosexualité est une maladie transmissible, nuisible, qu’il convient d’éradiquer : « Si une telle personne essaye d' »infecter » d’autres avec son homosexualité, alors l’Etat doit intervenir ».
La communauté LGBTQ polonaise doit non seulement subir une homophobie sociale forte mais également une homophobie institutionnelle et religieuse, alors même que l’espace européen qui a intégré en son sein le pays doit garantir le respect à la vie privée et combattre les discriminations, notamment celles liées à l’orientation sexuelle. Les agressions homophobes sont également courantes dans le pays.
Lech Walesa, figure historique polonaise n’avait pas hésité lors des élections présidentielle de 2000 à affirmer « que ces gens-là ( ndlr : les homosexuels), il faut les soigner, imaginez que tous les gens empruntent cette voie, nous n’aurions plus de descendants ! », les autres candidats à l’époque n’ayant pas mieux faits par ailleurs.
Le maire de Varsovie avait, quant à lui, essayé de faire annuler pour la seconde année consécutive la Parade des Fiertés, équivalent de notre Marche des Fiertés. Lech Kaczynski justifiait sa décision en ces termes, se déclarant « contre la propagation de l’orientation homosexuelle », ajoutant être « pour la tolérance, mais contre la propagation de l’orientation homosexuelle ».
La marche a finalement eu lieu au mois de juin mais suivie d’une contre manifestation intitulée «Parade de la normalité» qui réunissait traditionalistes et nationalistes… cela rime avec fascistes !
EN SAVOIR PLUS
Nos articles liés au sujet :
– La Gay Pride de Varsovie maintenue malgré l’interdiction
– La Gay Pride de Varsovie interdite une seconde année
