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Nigeria : L’Inter-LGBT écrit à Philippe Douste-Blazy

L’Inter-associative Lesbienne, Gaie, Bi et Trans a adressé hier une lettre ouverte au ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, pour sensibiliser le quai d’Orsay sur le sort des gays nigérians. Les associations visent en particulier le projet de loi présenté par le ministre de la Justice de Lagos qui vise à l’«Interdiction du mariage homosexuel» («Prohibition of sexual relationship between persons of the same sex, celebration of marriage by them and of other matters connected therewith»), projet approuvée par le Conseil Exécutif Fédéral du Nigeria et qui sera bientôt soumis au vote de l’Assemblée nationale locale.

L’Inter rappelle dans sa lettre que ce texte prévoit : cinq ans d’emprisonnement pour les personnes de même sexe qui se marient, mais aussi à l’encontre de celles qui assistent, témoignent, aident à l’organisation ou organisent un mariage homosexuel. Ce projet interdit les discothèques, les associations et les organisations homosexuelles. Il interdit toute démonstration publique des relations amoureuses entre personnes de même sexe, y compris par voie de presse ou sur Internet.

Pour les associations de défenses des minorités sexuelles et de lutte pour l’égalité des droits, «Ces dispositions nous paraissent contraires au droit international et tout particulièrement à la Convention internationale des Droits civils et politiques, et à la Charte africaine des Droits des individus et des peuples». L’inter réaffirme également la position de la communauté internationale sur le sujet dont celle notamment «Des parlementaires européens, des associations africaines et internationales de défense des droits humains, sont déjà intervenus pour demander au gouvernement de la République fédérale du Nigeria le retrait de ce projet de loi, la défense des droits des personnes quels que soient leur sexe, leur orientation sexuelle ou leur religion, le respect des traités et conventions internationaux, et la lutte contre toutes les discriminations. Ils ont mis en évidence également les conséquences négatives qu’aurait une telle loi sur la lutte contre le VIH.».

Le Nigeria était déjà sous la surveillance des associations LGBT et des défenseurs des droits de l’Homme. L’an dernier, deux nigérians accusés de sodomie avaient risqué la peine de mort pour des faits avancés, un procès à rallonge s’étant conclus par un non lieu, faute de preuves.

Depuis 2000, douze des états du nord du Nigéria, qui est une fédération, ont adopté la Sharia, code pénal traditionnel islamique, comme source principale de leur droit pénal. En vertu de la loi islamique, les relations homosexuelles sont sanctionnées par la peine de mort.
Nous serions heureux de pouvoir vous rencontrer, afin de vous présenter plus en détails les enjeux de ce projet de loi, et que vous puissiez nous indiquer comment la France compte intervenir pour inciter le gouvernement nigérian à renoncer à ce projet.

Les associations souhaitent que la diplomatie française fasse pression sur le gouvernement nigérian. Le traitement diplomatique et médiatique de ce type d’atteintes aux droits de l’Homme est un mode de plus en plus usité par les associations alors que la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie se déroulera dans sa deuxième édition le mois prochain.

EN SAVOIR PLUS

Le communiqué complet de l’Inter-LGBT : Ici

Le site du Comité IDAHO (International Day Against Homophobia) : www.idahomophobia.org

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Extrait du Rapport d’Amnesty International relatif au Nigeria : Ici





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