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Recrudescence importante des agressions physiques homophobes

Dans un communiqué commun, SOS Homophobie, Act Up Paris, le SNEG et le Groupe Action Gay et Lesbien du Loiret appellent à une mobilisation générale contre les violences homophobes et créent une cellule de crise pour informer et lutter contre ces violences.

Ces associations souhaitent ainsi réagir dans l’urgence face à une série d’agressions physiques récentes dont les plus marquantes ont conduit à la mort d’un homosexuel à Paris début avril. Elles refont en sus la chronologie de ces actes :

– 16 avril, Orléans : deux jeunes de 18 et 22 ans ont été pris à partie alors qu’ils se tenaient par la main devant un arrêt de bus un dimanche après-midi. Ils ont été insultés et frappés, et ont dû subir des interruptions temporaires de travail. Le procès de leurs assaillants est en cours.

– Nanterre : la victime a été frappée sur son lieu de travail par des personnes qui s’étaient fait passer pour homosexuelles.

– 13 avril, Strasbourg : un jeune homme a failli être frappé par plusieurs personnes, et a réussi à se réfugier dans sa voiture juste à temps, ce qui n’a pas empêché ses agresseurs de s’acharner dessus. Il a ensuite été poursuivi pendant plusieurs kilomètres.

– 8 avril, Perpignan : un homme s’est fait frapper à coups de bâton sur une plage, sans qu’aucun témoin n’intervienne. La victime porte désormais une minerve.

– 8 avril, Marseille : une jeune lesbienne a été frappée dans la rue (coups de pieds au pubis et coups de poings), et s’est retrouvée sur le visage sur le trottoir avec plusieurs dents cassées. Elle a porté plainte.

– Début avril, Paris : un homosexuel a été retrouvé mort étranglé chez lui. Un autre a été retrouvé agonisant à son domicile. Le motif de ces deux agressions différentes n’est pas encore établi.

Les associations signataires déclarent être «très inquiètes d’un tel nombre de violences physiques en quelques jours à peine. Ceci ne fait que confirmer une tendance observée par SOS homophobie depuis plusieurs années, à savoir une augmentation du nombre de témoignages d’agressions physiques (multiplication par 6 entre 2000 et 2004).».

Elles font également une analyse de cette recrudescence, de ses causes diffuses qui reposent sur une homophobie sociale persistante : «Les exemples récents de procès montrent d’autre part que les homophobes se sentent dans leur droit lorsqu’ils insultent ou frappent des homosexuels simplement parce qu’ils existent. Loin de témoigner un repentir, la plupart semble convaincu que l’homosexualité est « inférieure à l’hétérosexualité », comme l’avait déclaré le député Christian Vanneste dans la presse, et se sent investi d’une mission pour nettoyer la France des homosexuels. Les propos prononcés par ces assaillants (« Les pédés méritent une bombe, ce ne sont pas des hommes ! » par exemple) indiquent clairement qu’il est plus que jamais urgent de sensibiliser les jeunes à la lutte contre l’homophobie : les témoignages reçus par SOS homophobie en 2005 indiquent que ces agressions sont souvent le fait de mineurs ou de jeunes majeurs. Or aucune action de sensibilisation réelle à la lutte contre l’homophobie n’est encore prévue dans les programmes de l’Éducation Nationale.».

A l’instar de la majorité des acteurs et associations LGBT, SOS Homophobie, Act Up Paris, le SNEG et le Groupe Action Gay et Lesbien du Loiret pointent toujours les carences de notre système éducatif en matière de prévention des délits homophobes. On ne peut plus se contenter d’un seul volet répressif, qui fonctionne il faut le souligner, les tribunaux sanctionnant systématiquement ce type d’agression avec la circonstance aggravante de délit lié à l’orientation sexuelle de la victime.

SOS Homophobie avait déjà la semaine dernière rappelé dans un communiqué «quelques conseils de prudence élémentaires aux homosexuels qui souhaitent recevoir de nouveaux partenaires chez eux :

– Au premier rendez-vous, préférez un lieu public (un bar par exemple).
– Ne donnez pas le numéro de téléphone de votre domicile, échangez vos numéros de portable et appelle votre correspondant pour vérifier ses coordonnées.
– Informez un proche de votre rendez-vous et donnez-lui les informations dont vous disposez.
– Laissez entendre à votre partenaire qu’une autre personne est au courant de ce rendez-vous.
– Si vous ne vous sentez pas à l’aise ou rassuré, n’hésitez pas, abrégez le rendez-vous.
– Si vous accueillez quelqu’un chez vous et qu’il porte un sac, méfiez-vous de son contenu. Il peut en effet contenir des cordes, du scotch, des armes…»
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Concernant l’agression orléanaise, le Groupe Action Gay et Lesbien du Loiret organise une soirée de soutien afin de financer le procès pour lequel elle s’est déjà constituée partie civile samedi prochain.

Soirée de lutte contre l’homophobie

Samedi 29 avril 2006 à partir de 21h
Discothèque « Le marais »
Bd Rocheplatte à Orléans (45000)

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