L’UMP à la Marche des Fiertés

Au moins on ne pas accuser les militants LGBT du principal parti de la majorité de manquer d’humour ni de conviction tant cette dernière tient davantage du sacerdoce ou d’un optimisme béat que du constat politique d’une situation bloquée et pour laquelle ils sont en minorité voire en contradiction avec les dirigeants et les porte-paroles de leur parti.

Par un communiqué en date d’hier, GayLib, les Jeunes Populaires et les Jeunes Actifs (Mouvement associé à l’UMP pour les 30 – 45 ans) claironnent que la présence de l’UMP à la Marche des Fiertés est le signe qu’«Un vent nouveau souffle à droite». Le seul vent qui a soufflé dernièrement est celui que se sont tapés les organisateurs de la Marche des Fiertés qui devaient être reçus par le Président de l’UMP hier, après plusieurs mois de demandes infructueuses, et qui ont été éconduits, sans raison ni excuses.

Les mêmes militants poursuivent en affirmant que «Nicolas SARKOZY et l’UMP ont fortement appuyé et encouragé cette participation. Ils soulignent ainsi l’importance du débat, pour notre famille politique, de l’accès au mariage civil des couples de même sexe, notamment au travers d’une véritable Union Civile, ainsi que de leur parentalité.». Précaution des mots, on ne parle pas de mariage gay ni de droit à l’adoption et il faudrait prendre pour argent comptant la détermination de Nicolas Sarkozy et de l’UMP sur ces sujets, en dehors de toute position officielle du Parti sur les questions LGBT qui n’est annoncée que pour septembre.

Tout ceci serait louable s’il n’y avait eu ces derniers mois, ces dernières semaines, ces derniers jours et même encore hier soir des signes beaucoup moins encourageants quant à une révolution sociétale en cours à droite, fantasmée par les militants LGBT de l’UMP. Ainsi, pas un mot pour rappeler les signes opposés à toute avancée sur les question gaies : prises de positions individuelles, rapport de la mission parlementaire sur la Famille, Entente de près de 300 parlementaires UMP/UDF opposés au mariage gay et à l’homoparentalité, annulation de dernière minute de l’entrevue de Nicolas Sarkosy et de l’Inter-LGBT.

Pire, Valérie Pécresse, Porte-parole du mouvement, qui avait déjà sévit en conférence de presse lundi dernier, a réitéré la situation actuelle du parti sur ces sujets, qui à force d’interventions et autres prises de positions individuelles finit par devenir la position officielle de l’UMP, faute de clarification et de volonté politique d’en assumer les conséquences politiques et médiatiques. Interrogée par France 2, l’élue UMP a réaffirmé au journal télévisée présenté par David Pujadas, que «Si on devait faire voter l’UMP aujourd’hui, [le parti] serait majoritairement défavorable» au mariage gay et au droit à l’adoption. Valérie Pécresse nuance, comme une carotte lancée aux associations, en déclarant que «Maintenant, je pense que le candidat à la présidentielle fera entendre sa musique personnelle sur le sujet» avant de donner la pique finale propre à rassurer l’électorat traditionnel du parti conservateur : «Ce que je peux vous dire, c’est que Nicolas Sarkozy a dit à plusieurs reprises qu’il était très attaché au principe un père, une mère, un enfant».

Interrogé par CitéGAY, un responsable de GayLib nous assure que cette position de Nicolas Sarkozy est passée et que «pour le moment, il réfléchit». A force de réfléchir, on ne sait plus si la réflexion porte sur le fond ou sur la forme des réponses qu’apportera le parti sur ces questions soit comment dire NON au mariage gay, NON à l’homoparentaltié, NON aux revendications associatives sans que le spectre médiatique funeste du Pacs ne ressurgisse.

Les associations, quant à elles, ne désarment et ne décolèrent pas : «Le refus du dialogue par le principal parti de la majorité, l’UMP, noircit cependant ce tableau, au moment où les opposants à l’égalité des droits n’ont jamais été autant mobilisés.».

Pour finir, la dernière pointe d’humour de GayLib à la veille de la Marche : «Inutile de nous chercher dans le carré de tête, nous serons tous à proximité de notre char.». La raison de cette absence derrière la banderole ? Le fait que l’Inter-LGBT ne convie à cette position médiatique que les représentants de partis s’étant publiquement engagés sur l’ensemble des revendications associatives.

CitéGAY est une nouvelle fois partenaire de la Marche des Fiertés.