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L’attitude du Cameroun et le silence de la France dénoncés

An Nou Allé! (Associations des noirs LGBT en France) et le Comité IDAHO (International Day Against Homophobia) ont organisé jeudi 29 juin dernier une veillée funèbre en mémoire d’Alim, l’un des neuf Camerounais incarcérés pour homosexualité. Alim qui figurait parmi les neuf jeunes gens incarcérés pour homosexualité s’est éteint dans la nuit du 23 au 24 juin des suites du Sida et n’avait bénéficié d’aucun soin en détention.

Son avocate, Maître Alice Nkom, lui avait rendu visite quelques jours avant sa mort et avait rapporté les derniers propos du jeune camerounais : «Je n’ai plus rien, avait-il dit, mais il me reste ce sourire. Je l’envoie à tous mes amis, à tous ceux qui m’ont aidé au Cameroun, en France et ailleurs.» .

L’évêque de Parténia Monseigneur Gaillot, l’APGL représentée par son président Eric Garnier, la commission LGBT des Verts, Contact, HES et Alternatives-Cameroun étaient présents aux côtés d’An Nou Allé et du comité IDAHO qui organisaient cette veillée (et qui étaient représentées par Louis-Georges Tin, président des deux structures). D’autres militants LGBT, notamment d’Act Up-Paris ou des Oubliés de la Mémoire, étaient présents, ainsi que Jean-Bernard Peyronel, adjoint au maire du IXème arrondissement de Paris (Les Verts) et Jean-Claude Legrand, adjoint au maire du même arrondissement (Parti radical de gauche), qui avaient ceint leur écharpe tricolore. Invité, Jean-Luc Roméro s’est excusé et a tenu à envoyer un message de soutien aux organisateurs de cette cérémonie. Le cabinet du maire de Paris a fait part de sa solidarité. Enfin, l’UMP n’a pas souhaité apporter de réponse à l’invitation qui lui avait été lancée ont déploré les associations.

Six grandes affiches arc-en-ciel ont été disposées sur des panneaux et les participants ont été conviés à y inscrire des messages en mémoire d’Alim. Quelques inscriptions parmi d’autres : «Ta vie et ta mort sont un appel à lutter pour le droit de vivre et d’aimer» (Jacques Gaillot) ; «L’amour, comme la liberté, est sans aucun doute universel» (Jean-Claude Legrand) ; «Pour notre ami Alim, mort si tôt, si vite, mais en homme libre, et citoyen du monde dans nos coeurs» ; «Paix à ton âme, Alim ; une étoile scintille dans le ciel camerounais ; nous n’oublierons jamais» (Maxence Aulas).

Les associations avaient appellé à ce rassemblement en mémoire à Alim, car elles ne peuvent «oublier la cruauté et l’homophobie du procureur de la République, qui a gardé en geôle ces jeunes gens, au mépris de toute procédure pénale, au mépris de la constitution camerounaise, au mépris de toute humanité» et ajoutaient : «Nous ne pouvons oublier l’agression homophobe subie par un autre détenu, qui est resté dans le coma plusieurs jours. Nous ne pouvons oublier les jeunes collégiennes expulsées de leur établissement scolaire, en raison de leur homosexualité supposée. Nous ne pouvons oublier le climat de haine homophobe, amplifié par des journalistes odieux et cupides, à travers tout le pays».

«Le gouvernement français, interpellé par l’association An Nou Allé au nom de la mission internationale de la France, patrie des Droits de l’Homme, est resté silencieux…» déplorent finalement An Nou Allé! et le Comité IDAHO dans leur communiqué commun.

EN SAVOIR PLUS

Le communiqué commun de An Nou Allé! et du Comité IDAHO : Ici

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