En partenariat avec le SNEG et l’IPSR, institut de recherche animé par le docteur Philippe Adam et la Direction Générale de la Santé, nous avions lancé une grande étude auprès de notre lectorat sur le désir sexuel, les pratiques et les besoins en terme de prévention. L’étude avait également pour objectif de proposer une nouvelle façon d’appréhender la prise de risques et notamment d’étudier les éléments diffus et non intentionnels de prises de risque. Les résultats partiels de cette étude ont été rendus publics en décembre dernier avec des résultats préoccupants notamment chez les jeunes.
L’enquête montre à partir de scénarios posés aux gays que ceux qui ont l’intention de prendre des risques dans le futur restent minoritaires. I-PSR propose d’utiliser un nouveau paradigme pour dépasser un débat qui se focalise sur le « bareback » et prendre en compte des mécanismes beaucoup plus diffus et moins intentionnels de prises de risques. L’idée est la suivante : bien que n’ayant pour la plupart pas l’intention de prendre des risques, les gays se retrouvent aujourd’hui très souvent engagés dans des situations où l’opportunité d’avoir un rapport non protégé se présente.
Les jeunes et les séropositifs ont du mal à résister à ces situations mais ils ne sont pas les seuls. La propension des individus à avoir un rapport non protégé si l’occasion se présente est également influencée par des déterminants psychologiques comme le fait d’être démotivé face au « safer sex » ; le fait d’avoir des attitudes complaisantes à l’égard des rapports non protégés ; le fait d’être trop optimiste face aux bénéfices des nouveaux traitements ; le fait d’avoir des désirs ou besoins sexuels impérieux (ainsi que le fait de rechercher des sensations fortes dans le domaine sexuel) et enfin le fait d’être psychologiquement déprimé.
Tous ces facteurs rendent les individus très vulnérables face au risque en particulier chez les plus jeunes qui n’ont pas été confrontés aux années noires de la maladie et dont l’absence de politique publique de prévention a marquée leur entrée dans la vie sexuelle. Les associations réclament, depuis de nombreuses années, un retour en milieu scolaire des campagnes de prévention ainsi que des campagnes publiques ciblées à destination des jeunes, hétérosexuels et homosexuels, ainsi que la sensibilisation en milieu scolaire des problématiques LGBT.
Paradoxe relevé par l’étude également est la forte demande d’information de la part des jeunes alors même qu’ils se déclarent être informés en terme de prévention et que les déclarations indiquent un relâchement concernant les rapports Safe sur cette tranche d’âge.
La réappropriation par les jeunes eux-mêmes du discours de la prévention et leur implication en matière de lutte contre le sida alors que les rangs militants sont vieillissants sont de nature à sensibiliser cette nouvelle génération qui tout en étant confrontée au Sida n’a pas connu ses années noires.
Les actions de ce mois de Mai est placé sous la responsabilité des centres régionaux d’information et prévention du sida (Crips).
Dans le cadre de ce mois consacré à la prévention chez les jeunes, le Crips Auvergne, le Crips Ile-de-France, le Crips Nord – Pas-de-Calais et le Crips Provence-Alpes-Côte d’Azur organisent un concours d’images.
En Auvergne, du 2 mai 2005 au 2 avril 2006, les participants sont appelés à présenter des projets d’illustration sur le thème « Aurillac 2006: le préservatif joue les premiers rôles ».
En Ile-de-France et dans la région Nord, le concours « images contre le sida et pour la solidarité » invite les moins de 25 ans à créer une affiche et/ou un modèle d’emballage de préservatif. Date limite d’envoi: 30 mai 2005.
EN SAVOIR PLUS
Le site dédié du collectif Sida Grande Cause Nationale 2005 : www.sida2005.net
Vous pouvez retrouver tous les articles parus sur CitéGay en rapport avec l’opération Sida, Grande Cause Nationale 2005 sur www.sida2005.citegay.com
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