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Assez ! Nous devons TOUS nous (re)mobiliser face au Sida

Les résultats étaient déjà connus depuis quelques jours, la présentation publique faite ce jour des données de l’Enquête ANRS Presse Gay révèle des résultats plus qu’inquiétants. L’enquête Sex Drive menée par l’IPSR, le SNEG et CitéGay avait déjà fourni des données pertinentes qui montraient un relâchement des pratiques Safe conjointement à une augmentation des prises de risques, intentionnelles ou non, et des taux de prévalence au VIH et IST.

L’Enquête ANRS Presse Gay suit depuis 20 ans l’évolution des modes de vie et des comportements préventifs des homo et bisexuels masculins lecteurs de la presse gay. En 2000, pour la première fois, le relâchement de la prévention était mis en évidence par les résultats de cette enquête et les résultats de la cohorte 2004 confirment ces tendances.

Diffusé dans 16 titres de presse gay entre juillet et octobre 2004 et sur 10 sites identitaires, dont CitéGay, du 20 septembre au 31 octobre dernier, le questionnaire a permis à l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) de recueillir 7 560 formulaires (6 184 réponses validées : 4 749 hommes ayant renvoyés le questionnaire papier et 1 435 hommes ayant rempli complètement le questionnaire on-line).

Majoritairement déclaré homosexuels, les répondant ont une moyenne d’age de 37 ans, d’un milieu socio professionnel élevé et vivent en zone urbaine principalement. Les résultats indiquent que le recours au test de dépistage du VIH au cours de la vie est majoritaire (86%), 70% sont séronégatifs, 17% sont séro-interrogatifs (c’est-à-dire ne sont plus certains d’être encore séronégatifs ou ne connaissent pas leur statut sérologique) et 13% touchés par le VIH.

Synthétiquement, l’enquête montre une forte activité sexuelle, une pluralité de partenaires, majoritairement rencontrés dans des lieux physiques, avec une augmentation des rencontres faites par Internet. La quasi-totalité des répondants pratique la fellation (98%) avec leurs partenaires occasionnels. La pénétration anale, qu’elle soit active ou passive, est largement pratiquée par les répondants (89%). Les internautes pratiquent plus les rapports anaux (91% versus 88%). Le niveau de pratique de la pénétration anale reste similaire à celui de 2000 (88%).

Concernant l’évolution des comportements face au Safe sexe, l’enquête montre une net diminution des fellations protégées, déjà marginales, ramenées de 13% en 1997 à 6% en 2004, alors que les associations rappellent les risques liés à ces pratiques. De plus, une augmentation des contacts sperme / bouche est déclarée.

Concernant la pénétration, en 2004, parmi les hommes pratiquant la pénétration anale avec des partenaires occasionnels, 35,8% indiquent au moins une pénétration anale non protégée au cours des 12 derniers mois. Ce chiffre ne varie pas en fonction de l’age mais les répondants on-line rapportent plus souvent cette prise de risque lors de leurs rapports anaux que ceux de la presse (44% contre 33%).

Le statut sérologique du répondant est associé à cette prise de risque. Les hommes séropositifs sont ceux qui déclarent le plus avoir eu au moins une sodomie non protégée : ils sont 56% à l’indiquer soit plus du double que les hommes séronégatifs (28%). Les séro-interrogatifs ont un comportement intermédiaire, 46% d’entre eux ont eu au moins une pénétration anale non protégée. Les hommes non testés l’indiquent dans 33% des cas.

Ces prises de risque augmentent de manière régulière et importante au cours des trois dernières EPG. La part des répondants ayant eu au moins une pénétration anale non protégée dans les 12 derniers mois avec des partenaires occasionnels étaient de 19,5% en 1997, s’élevait à 25,9% en 2000 pour atteindre 33,2% en 2004, soit une augmentation de près de 70% entre 1997 et 2004. Cette progression concerne l’ensemble des classes d’âge.

Cette progression du risque se rencontre aussi bien chez les séropositifs que chez les séro-interrogatifs. La fréquence des rapports anaux non protégés augmente alors que la proportion de pénétrations anales non protégées exceptionnelles diminue.

La part des internautes déclarant des rapports anaux non protégés de manière régulière (un par mois et plus) est plus importante que celle des lecteurs de la presse écrite (31% contre 21%).

En 2004, six hommes sur dix ayant pratiqué au moins une pénétration anale non protégée au cours des 12 derniers mois l’ont principalement fait avec des partenaires occasionnels dont ils ne connaissaient pas le statut sérologique (60%).

Ces chiffres appellent à une (re)mobilisation de tous en particulier des acteurs Internet eu égard aux résultats encore plus inquiétants pour les répondant on-line que pour ceux de la presse magazine. CitéGay a refondu l’ensemble de ses actions prévention depuis le début du mois, fruit du travail d’une année, en concertation avec les associations de lutte contre le Sida, des chercheurs et des personnalités qualifiées constitué en groupe de travail informel.

L’amplification de nos actions Prévention n’est qu’un début. Elles seront complétées et feront l’objet d’un bilan à moyen terme. Nous espérons être rejoints au sein de ce groupe de travail informel, cadre de dialogue et d’action, par d’autres éditeurs multimédia désireux de participer à l’élaboration de ces actions mutualisables, dans un cadre non partisan, militant et qui dépasse les clivages concurrentiels.

Un espoir, l’on assiste à une montée en puissance depuis quelques mois des déclarations individuelles positives à propos des pratiques SSR et des positions publiques militantes des internautes. Nous pouvons tous être des acteurs de prévention : associations, éditeurs, internautes…

Aujourd’hui, après plus de 20 ans d’épidémie, un homosexuel sur dix est contaminé. Cela a trop duré !
A chacun de se (re)mobiliser

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