C’est sans surprise que la proposition d’amendement constitutionnel visant à interdire le mariage homosexuel a été rejetée, hier, au Sénat américain. Il est vrai que le but n’était pas tant de voir aboutir ce souhait du président Bush que d’émettre un signe et offrir des gages à la base électorale conservatrice du locataire de la Maison Blanche qui est au plus bas dans les sondages d’opinion.
Alors que les législatives prévues à l’automne prochain pourraient constituée un camouflet pour le parti Républicain, Georges W. Bush s’était fendu d’un message samedi dernier, rappelant sa conception des valeurs familiales, soulignant «l’engagement d’un mari et d’une épouse à s’aimer et se servir l’un l’autre» qui «favorise le bien-être des enfants et la stabilité de la société». Georges W. Bush en avait profité à nouveau pour dénoncer les jurisprudences favorables aux unions homosexuelles, faites à ses yeux par des «juges militants».
Le même ajoutait que «Le mariage ne peut pas être coupé de ses racines culturelles, religieuses et naturelles sans affaiblir son influence bénéfique sur la société» assurant toutefois que «nous devons nous souvenir que tout Américain mérite d’être traité avec tolérance, respect et dignité. Chacun d’entre nous a le devoir de mener cette discussion dans la civilité et la décence mutuelle, et tout le monde mérite de faire entendre sa voix».
Une majorité infime de 49 sénateurs (contre 48) ont soutenu la proposition présidentielle, alors qu’il en attendait plus de 50 et qu’il fallait les deux tiers des voix, soit 67, pour que le processus d’amendement continue : «Je suis déçu que le Sénat n’ait pas réuni les votes nécessaires pour faire avancer le processus», a déclaré Georges W. Bush dans un communiqué.
Le même rappelle que «Ma position sur cette question est claire : le mariage est l’établissement le plus fondamental de notre société, et il ne devrait pas être redéfini par des juges activistes. Le peuple doit être entendu sur cette question.».
Le chef de la majorité au Sénat, Bill Frist, qui avait mis ce débat à l’ordre du jour, entendant quant à lui persévérer : «Nous devons continuer à nous battre pour faire en sorte que la Constitution soit amendée par la volonté du peuple, plutôt que par le militantisme judiciaire».
Beaucoup de Sénateurs et d’analystes politiques reprochaient l’utilisation politicienne du sujet par la Maison Blanche, estimant que ce type de sujet n’avait pas sa place dans la constitution américaine. La Chambre des Représentants pourraient être à son tour saisie du sujet dans les mois à venir avec une issue tout autant incertaine quant à un succès de l’administration Bush sur le sujet d’autant que si une majorité d’américain définisse le mariage comme l’union d’un homme et une femme, une majorité également rejette une modification de la constitution en ce sens selon un sondage d’opinion récent
Les sujets populistes ont la cotte à la Maison Blanche, le mariage gay ou bien la profanation du drapeau US, espérant ainsi faire oublier le bourbier irakien et les autres questions politiques qui mécontentent l’opinion publique américaine et au détriment des questions économiques ou budgétaires.
EN SAVOIR PLUS
Le communiqué de Georges Bush sur le site de la Maison Blanche (Anglais) : www.whitehouse.gov
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