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Jean-Paul Proust, Ministre d’Etat de Monaco, «contre» l’homosexualité

Le 28 avril, le Conseil national de Monaco, équivalent de notre parlement examinait une proposition de loi contre les violences domestiques qui renforcerait les poursuites pénales contre les agresseurs mariés ou concubins.

Ce qui aurait dû être qu’un débat de forme sur une disposition consensuelle a tourné au pugilat entre représentants monégasques, équivalents de nos députés, et le représentant du Prince, en la personne de Jean-Paul Proust, Ministre d’Etat de Monaco, et accessoirement ancien Préfet de Police de Paris et ex conseiller de Nicolas Sarkozy.

La présidente de la commission des Droits de la femme et de la famille, Catherine Fautrier, a dans un article 2 du projet de loi définit le concubinage, sans distinction de l’orientation sexuelle en retirant de la version initiale l’expression «de sexes différents» pour se conformer à la Convention européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme et pour «éviter une quelconque discrimination et quelconque différence de traitement». Jean-Paul Proust, s’est opposé vivement sur ce point, dénonçant «une dérive».

«Le concubinage des gens de même sexe n’est pas conforme à notre société», a-t-il affirmé. «J ai une conception historique, véritable, et je trouve que je me fiche complètement de ce qu’évoque votre conception des droits de l’Homme mais nous avons une société à respecter, une société à maintenir» a encore déclaré le chef du gouvernement monégasque s’énervant en rappelant qu’il agit «au nom du Prince» ou encore «ça suffit» à plusieurs reprises comme si le conseil qui devrait être une enceinte de débats démocratiques devrait cesser dès lors que la parole princière est formulée.

«Je n’accepterai pas au nom du Prince des dérives qui n’ont rien à voir avec les droits de l’homme (…) On ne va pas reconnaître le pacs ici» prévint encore le Ministre qui finit par admettre qu’il n’avait rien contre le concubinage mais contre l’homosexualité alors qu’un conseiller déclarait «(trouver) anormal que ces couples (homosexuels) soient moins protégés que les couples hétérosexuels».

Au parlementaire qui estimait que en 2008 «on parle d’homosexualité et le gouvernement est gêné», Jean-Paul Proust réplique qu’«Il n’est pas gêné, il est contre». Et quand le conseiller Gardetto déclare avoir «honte pour (son) pays. Il y a des dispositions dans la convention européenne des droits de l’homme qui garantissent le droit à la vie privée et familiale. J’ai l’impression qu’on s’assoit dessus» le Ministre lâche de but en blanc : «Excusez-moi mais j’ai honte pour vous et pas pour moi».

Votée à l’unanimité du Conseil, cette proposition de loi doit encore être ratifiée par le Prince et son gouvernement.

En avril 2007 déjà, au cours de la séance publique du Conseil National Monégasque, il rejetta, au nom du Gouvernement Princier, le projet de loi n°188 visant à dépénaliser l’interruption de grossesse pour motif médical, créant ainsi une grave crise politique, tous les élus, de quelque bord qu’ils soient, s’indignant publiquement contre cette décision unilatérale

Même si Jean-Paul Proust représente le Prince Albert, nous verrons si ce dernier partage la même «conception historique, véritable»de la société monégasque. Après tout, n’a-t-il pas reconnu deux enfants naturels?

EN SAVOIR PLUS

Retrouvez les débats en vidéos sur le site officiel de la Principauté (A partir de 4h49) : Ici.





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