Bien appréhender la saisonnalité et trouver une terre d’acceuil adaptée, entouré des siens ; voilà qui résume encore trop souvent la quête de l’homo… sapiens.
Agences, clubs spécialisés… toutes et tous promettent de grands jours sous le soleil mais aucun remède contre l’isolement dans lequel elles nous plongent d’amblée avec compassion, le sourire bien affiché.
Marketing oblige, elles sentent l’oseille à point nommé, élargissent leur cible et gagnent en notoriété, car la petite touche PD fait vendre.
Pas de Club à la mode sans ses PD de service. Pas de bar branché sans la diversité exagérée de ces établissements bien pensant qui vous attendent en Drag Queen et vous voient arriver, l’air déconcerté, habillés comme les hétéros qui viennent d’entrer pour… mater du PD ! Pas de plage privée sans ses Gay Members…
La Côte à la cote, l’homo est mon pote !
Mode, donc, ces ghettos aménagés qui vous accueillent le temps d’une saison pour vous donner leur version des vacances réussies mais toujours … sans possible intégration.
Exemple : Ibiza, Saint-Tropez et toutes celles que ne peut nommer.
Welcome to Gay Capitalistic, ville fantôme, version moderne d’Atlantide qui apparaît vers 23 heures et disparaît vers 6 heures.
D’ailleurs, il suffit de feuilleter quelques brochures « hautement spécialisées ». Ils sont tous là. Aucun ne manque à la galerie des images d’Epinal, ni le couple d’habitants (entendez, un homme et… une femme ! Il va sans dire…) imprégné d’un bonheur catalogue, sur papier glaçé… ni le monument du moment, l’hôtel de l’instant, le truc à voir, la chose à faire…etc.. etc…
Arrivés sur place, on vous place, si, si, on vous place… en terrasse, ou près du bar, avec votre petit ami, c’est plus mieux… faut bien que les habitués notent avec le sourire que le Grand Pierre, Paul ou Jacques (entendez, le boss) ouvre ses portes aux tapettes, et d’entendre les chaisières de gauche ou de droite glisser à l’oreille amusée du macho qui les accompagne « oh, regarde chéri comme ils sont mignons… un vrai petit couple ».
Welcome to Disney ! Allez Mickey sort ta queue pour amuser Madame ! et soit folle aussi, si, si, pour rassurer MONsieur…
Ici, tout s’achète, tous se paie, même la tolérance, et c’est vous amis PD qui casquez, au pris fort, celui de votre appartenance et de votre différencesans cesse revendiquées et de votre égo, sans cesse sollicité !
Les entrepreneurs ne manquent pas d’imagination dès qu’il s’agit d’étoffer l’offre touristique… mais de grâce, passez-nous le chapitre des endroits spécialisés et des chartes de qualité de tous ces établissements branchés !
Que je sache, je n’ai jamais lu quoique ce soit dans les dites lignes de conduite des endroits branchés sur le droit à la différence et à la tolérance.
Dîtes vous enfin que tout homo ne souhaite pas être « à part ».
Ami, toi qui me lit, bien mal t’en fasse de participer, maladroitement, à la réussite commerciale de ces Gayssic Parcs.
Absents : les problèmes de société, on s’en fou, tous les soir on nous les balance à la Télé… Même si l’Islam est évoquée, on célèbre ici et maintenant la Gaulle éternelle. Voici venu, enfin, le temps des rires et des chants, oui c’est un paradis, un hymne à l’actualité heureuse. Ni chômage, ni homophobie, ni stress.
D’ici septembre, en attente de la quête à l’audimat facile, et de tous les problèmes que ces homosexuels rencontrent, plus de différence !
Mais là, à 400 mètres de la plage, derrières les roseaux, à l’abris des regards indiscrets, des hommes vivent leur sexualité, objets des fantasmes de tel ou tel type marié, certains membres de notre communauté satisfont le MONsieur du bar… quand ce n’est pas la nuit, derrière le cimetière, que l’on s’envoit en l’air.
En ce sens, notre communauté est une banlieue. Une banlieue ? me direz-vous. Oui, une banlieue. Un sociologue propose cette définition :
« Commune qui n’a pas de fonction propre, qui s’est collée contre une ville dotée d’une fonction politique, administrative, commerciale. Endroit où la vie s’est installée après que les gens y sont venus habiter. Vie fabriquée, artificielle, ville dépendante, satellite. »
Mer, soleil et cocotiers, allez hop ! Tout le monde va se baigner !
Ecoutez plutôt une chanson de Charles Trenet, ça vous fera le même effet…