Illico a rencontré Philippe Seguin, candidat RPR à la mairie de Paris. Dans cet entretien exclusif – c’est la première fois que Philippe Seguin s’exprime dans un magazine gay – il nous parle du PaCS, de sa candidature, du sida. Voici quelques extraits de cet entretien.
(.)Vous seriez prêt à vous rendre pendant la campagne au Centre Gai et Lesbien ?
Si on m’y invite pourquoi pas ? Vous avez sur le bord des lèvres le problème de la subvention. Parlons-en. Les critères de l’aide publique valent pour toutes les associations sans exception. Je dis bien : sans exception. Il s’agit de justifier d’une utilité collective. Le Mag par exemple, qui soutient des jeunes souvent en difficultés, me paraît tout à fait répondre aux critères de l’utilité. Soit dit en passant, j’ai lu que l’un des mes concurrents paraît bien mal informé. Contrairement à ce qu’il prétend, le Centre Gai et Lesbien n’est pas subventionné par la région, seul le Mag l’est. (.)
(.)Aujourd’hui il est très difficile pour les associations gay d’obtenir un rendez vous avec un adjoint voire même d’avoir un interlocuteur. Pensez-vous qu’un médiateur tel qu’il en existe dans d’autres capitales européennes puisse être utile à Paris ?
Quand on dit médiateur, c’est qu’il y a conflit. L’objectif serait qu’il n’y ait point de conflit. Qu’il y ait un correspondant privilégié pourquoi pas. Si j’étais élu, il sera désigné.
Dans l’hypothèse où vous seriez élu maire de Paris, effectueriez-vous un certain nombre de gestes symboliques à l’égard de la communauté, par exemple vous rendre à la Gay Pride ou recevoir les organisateurs de la marche ?
J’ai le sentiment, rien qu’en vous donnant cette interview, de faire un geste, il y en aura d’autres. Sera-ce l’un de ceux que vous avez dit ? On verra bien. En même temps – pardonnez ce côté vieille France mais enfin, il faut bien que je justifie mon statut – quand on exerce une responsabilit et qu’on manifeste… Il y a d’autres moyens. Et puis j’espère, même si les deux phénomènes ne doivent pas être politiquement liés, montrer en particulier dans le domaine de l’assistance aux malades du sida, une détermination politique forte.(.)
(.)Lors du débat sur le PaCS, on vous a peu entendu. Vous avez voté contre le texte lors des premières lectures mais vous êtes abstenu lors de la dernière.
Quand vous êtes président de parti, vous êtes tenu de porter du mieux que vous le pouvez son opinion majoritaire, quitte à l’infléchir du mieux que vous pouvez. D’abord ce texte m’a toujours paru juridiquement mal fagoté. J’aurais préféré de beaucoup qu’on passe par l’adaptation du dispositif du concubinage. Il me semblait à tort ou à raison que les problèmes qui étaient posés en terme de succession, en terme de logement seraient ainsi plus aisément et plus simplement réglés.(.)
