Quand verra-t-on défiler à Paris, comme cela ce fait dans les pays anglo-saxon, des flics en
uniforme ?
C’est un fait-divers banal, mais drôle, relaté par Libération. Ça se passe une nuit, tard, dans le quartier du Marais à Paris. Un homme, sous un porche, pantalon baissé, se branle et drague un jeune passant. Une voiture de flic passe. L’homme remonte précipitamment son jogging, et toute la bande se retrouve au poste. « Les policiers m’ont conseillé de porter plainte.»
Vers 4 heures du matin, changement de programme : «J’attendais depuis des
heures quand le commissaire est venu me voir d’un air ennuyé, il m’a expliqué que mieux valait faire une main courante que de déposer plainte, explique le jeune homme, j’ai refusé.» Le lendemain, il est convoqué à l’IGS (Inspection générale des services) pour une confrontation. Il apprend que l’exhib en question n’était autre qu’un policier en goguetteS «Un
commissaire m’a dit que la punition était suffisante, que ce type avait passé une nuit en garde à vue et commençait à faire profil bas. Moi, je trouve scandaleux que quelqu’un qui est censé représenter l’ordre se livre à des trucs pareils. Alors j’ai maintenu ma plainte.» Début septembre, il reçoit une lettre du procureur de la République de Paris. L’affaire est classée sans suite : «Un avertissement ou un rappel à la loi donné à l’auteur a été suffisant pour faire cesser le trouble», y est-il écrit. A l’IGS, on est persuadé de la véracité des accusations. L’affaire n’est pas prise au tragique: «Ce policier est homo et nous a assuré se satisfaire dans
les bars de ce quartier. Il ne faut pas exagérer, l’histoire s’est passée entre adultes et il est très soutenu par sa hiérarchie qui le considère comme un excellent élément. Il s’agit de le soutenir. Cela dit, nous sommes embêtés, que faire ? Une admonestation ou une sanction ?»
D’un côté, on ne peut que se satisfaire de la clémence de la police et du procureur dans cette affaire. Un policier est un homme après tout. Il a ses besoins. On est loin de l’image homophobe que véhicule encore la police. On se rappelle que des associations de flics et fonctionnaires gays sont en train de voir le jour en France. Comme Flag une association qui réunit des personnels de tous les corps de la Police Nationale ainsi que des sympathisants. Un groupe qui veut réfléchir aux moyens de médiation, de lutte pour l’égalité des droits et une juste reconnaissance des policiers gay. Cette association est une première en France. Mais elle ne fait que rattraper un terrible retard sur d¹autres pays d’Europe (Angleterre,
Allemagne, etc) et aux Etats-Unis (New-York, San Francisco, Los Angeles.) On y voit depuis belle lurette, les pédépoliciers défilant en uniformes lors des Gay Pride. Inversement, on aimerait bien que cette institution fasse preuve de la même tolérance envers les citoyens lambda. Que les délits d’exhibition sexuelle, l’ancien outrage à la pudeur, (jusqu’à un an
d¹emprisonnement et/ou 100 000 F d¹amende tout de même) ne soit pas appliqués systématiquement pour les pédés de base. Et que l’on nous harcèle moins dans certains lieux de drague.
