SOS Homophobie :
« Comment comprendre une décision si paradoxale entérinant l’attitude réactionnaire de la France à l’égard des demandeurs homosexuels d’adoption ? La loi française du 11 août 1966 ouvre l’adoption aux couples mariés et aux célibataires âgés d’au moins 28 ans. Aucun terme ne pose le principe d’une condition fondée sur l’orientation sexuelle de l’adoptant », rappelle Christine Le Doaré. « Alors que l’arrêt de la Cour européenne était attendu pour mettre fin à la jurisprudence homophobe établie par le Conseil d’Etat depuis 1996 et établir clairement le droit des homosexuels à adopter dans toute l’Europe, c’est une déception. Les arguments avancés par la Cour, relatifs à l’absence de consensus des scientifiques sur les effets de l’homoparentalité sur les enfants sont manifestement spécieux : l’hétérosexualité n’a jamais été un gage de bonne conduite parentale à en voir les biens tristes statistiques sur la maltraitance des enfants ou les carences éducatives de nombreux parents. Pour autant ne s’applique pas un principe de précaution interdisant l’adoption aux hétérosexuels ! »
Jean-Luc Roméro :
« Je regrette le manque de courage de la Cour européenne des droits de l’homme qui refuse de reconnaître l’égalité de traitement pour tous les citoyens européens, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels. Je demande aux candidats aux élections présidentielles et législatives de dire clairement s’ils souhaitent que la loi de 1966 qui permet à tout célibataire de plus de 28 ans d’adopter soit enfin appliquée dans son intégralité ». Jean-Luc Roméro ne peut comprendre que l’on puisse accorder l’adoption à un célibataire hétérosexuel et la refuser à un célibataire homosexuel. C’est une discrimination inacceptable ne reposant sur aucune donnée scientifique et qui tend une fois de plus à prouver que les homosexuels ne sont pas des citoyens à part entière mais bien des sous-citoyens ».
Le collectif PACS veut un débat politique :
« La décision de la cour européenne donne clairement l’occasion de relancer à nouveau sur le terrain politique le débat sur l’adoption sans discrimination et dans l’intérêt de l’enfant (.) La bataille pour le Pacs n’a été gagnée qu’après des années de débat démocratique (…) Que ceux et celles qui sont en charge de l’organisation de la vie de la cité s’attellent à répondre à la question posée » par les homosexuels désireux d’adopter un enfant ».