Bien sûr, a-t-elle pris soin de préciser, ses propos sur la question sont faits « en son nom personnel ». Roselyne Bachelot vient de donner pourtant un coup d’accélérateur au débat sur l’homoparentalité en affirmant en pleine campagbne présidentielle que « si un couple d’homosexuels apporte des garanties de stabilité et un choix parental authentique, il n’y a aucune raison qu’il soit exclu. Aucune ».
« S’il y a un vrai projet , pourquoi pas ? De toute façon, les homosexuels peuvent déjà adopter des enfants puisque, en France, l’adoption est ouverte aux célibataires », ajoute-t-elle dans un entretien avec Florence Belkacem paru jeudi 14 mars dans VSD.
« D’abord, je veux dire qu’il n’y a pas de droit à l’enfant, mais des droits de l’enfant. Pour les mille deux cents enfants adoptables sur notre sol, la société doit trouver la meilleure solution en ne pensant qu’aux enfants. Et si un couple homosexuel apporte des garanties de stabilité et un choix parental authentique, il n’y a aucune raison qu’il soit exclu. Aucune », insiste la porte-parole du candidat Chirac. « Pour toutes sortes de couples, je répète qu’il n’y a aucune raison de faire telle ou telle discrimination ».
Bien évidemment, ce pavé dans la mare a déclenché de nombreuses réactions homophobes : le Mouvement pour la France, présidé par Philippe de Villiers, a affirmé jeudi que « Jacques Chirac paiera dans les urnes d’avoir choisi comme porte-parole de campagne la RPR Roselyne Bachelot ».
« Jacques Chirac a fait le choix déconcertant de confier une responsabilité essentielle (celle de porte-parole) à une élue acharnée à détruire les bases de la société et à voter contre son camp. Il en paiera les conséquences dans les urnes », estime le MPF.
VSD croit savoir par ailleurs que Jacques Chirac s’est rapproché de Jean-Luc Romero, conseiller régional RPR et président de l’association « Elus contre le Sida », premier élu à s’afficher avec son ami.
Selon l’hebdomadaire, Romero a été reçu par Claude Chirac qui lui a demandé de soutenir son père. Jean-Luc Romero dit « réserver sa réponse » en attendant que Chirac prenne clairement position sur les grands sujets de société.
On attend avec impatience l’interview du candidat-président dans les colonnes du « Têtu » d’avril.