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Pour l’galit dans la presse et devant la justice :;





Le Centre gai et lesbien s’indigne de l’amalgame rcurrent
entre
homosexualit et pdophilie dans certains mdia.

> Avec la
rcente affaire d’un pre qui aurait prostitu ses enfants lors de
soires
homosexuelles , nous constatons que certains mdia
insistent
systmatiquement sur l’homosexualit prtendue ou avre des
agresseurs dans
les affaires de mours.

> Le Centre Gai et Lesbien
rappelle que l’homosexualit est l’attirance
sexuelle et/ou amoureuse envers
une personne du mme sexe. Elle ne peut tre
pnalise car elle respecte le
consentement du partenaire.
L’homosexualit ne peut donc expliquer en aucun
cas les comportements
dlictueux ou criminels qui ont rcemment fait
l’actualit.


Pourtant, il est utile de comparer le traitement des
affaires de mours o la
personne entendue est un homme, selon que la victime
est un homme ou une
femme.

Ainsi dans l’affaire concernant un pre
souponn d’avoir prostitu ses
enfants, on mentionne des soires
homosexuelles. Par contre, quand un
rseau pdophile est dcouvert entre le
Nord de la France et la Belgique,
parle-t-on des circonstances de la
prostitution des enfants en parlant de
soires htrosexuelles ? Point,
il est alors seulement question de
soires/rencontres pdophiles. De mme,
dans des affaires d’inceste comme
celle concernant le pasteur Andras Pandi,
il n’est pas fait question de son
htrosexualit comme justification de ses
actes. Cette omission est
comprhensible mais devrait concerner toutes les
affaires d’agressions
sexuelles sur mineurs. Force est de constater que ce
n’est pas le cas.
Certains mdia cherchent en effet faire de
l’homosexualit prtendue ou
avre des supposs agresseurs une cause
explicative de leurs agissements
coupables.
Ainsi jeudi 7 mars, dans
Libration page 11, une journaliste reprend une
affaire de harclement sexuel
dont l’archevque de Poznan serait
l’origine. La lecture de l’article nous
apprend que les victimes sont des
sminaristes. La cause de ce harclement
reste obscure : dtresse sexuelle ?
chantage la promotion hirarchique ?
Alors s’exprime toute la subjectivit
du journal Rzeczpospolita, qui a
dcouvert le scandale : de nombreux
membres du clerg et des lacs taient
au courant des penchants homosexuels
de ce haut reprsentant de la hirarchie
et en vain avaient essay de mettre
fin ces pratiques. De quelles
pratiques s’agit-il ? Pratiques violentes ?
Pratiques homosexuelles? En
l’absence d’autres explications avances par
le journal, le lecteur en aura
vite dduit que l’archevque a harcel les
sminaristes car il tait
homosexuel.

Dception : le mrite d’un journal qui se dit indpendant
comme
Rzeczpospolita, et d’un quotidien aussi renomm que Libration, qui a
repris
la nouvelle, aurait t de poser des questions plus pertinentes ce
sujet :
tait-ce le premier acte de harclement ? Si tel est le cas, on
peut
examiner la situation de cet homme : l’Eglise catholique et la
socit
l’obligent la ngation de son orientation sexuelle et le sacerdoce

l’hypocrisie de l’abstinence. N’est-ce-pas parce qu’il s’est cru protg
par
le titre que lui confre cette Eglise toute-puissance en Pologne, et par
la
suppose respectabilit de ses 67 ans, que cet homme s’est senti
libre
d’agir comme il le souhaitait, mme au dtriment et contre la volont
des
autres ? Ce dlit aurait-il t commis si l’Eglise polonaise n’tait
pas
aussi statique, influente et normalisante l’extrme ?

De plus,
cet article met en lumire le drapage intellectuel rgulier de
certains
mdia sur les sujets de mours: l’article annonce en titre
l’embarras du
Vatican et de la Pologne cause d’une affaire de harclement
sexuel d’un
archevque (rprhensible par la socit civile, pardonnable
pour
l’Eglise) et se termine sur l’ide suivante : l’embarras vient surtout
de
l’orientation sexuelle de l’Archevque (irrprhensible dans notre
socit
civile, impardonnable pour l’Eglise. c.f. ce sujet l’excellent
article
concernant la mise au ban d’un prtre homosexuel espagnol dans le
Libration
du lundi qui prcdait).

Autre exemple : l’affaire de l’association
Cheval pour tous. Un ducateur
impressionnant aurait impos des relations
sexuelles des mineurs de plus
de 15 ans sur lesquels il avait autorit. On
apprend que celui-ci, F.Supri,
est mari, et la fin de l’article il est
cit : je ne pouvais pas
accepter mon homosexualit.Vendredi 10 mars,
Libration nous rapporte que
F.Supri a confi sa femme qu’il tait
homosexuel avant de l’pouser. La
mme litanie insidieuse est reprise : il
aurait abus de ces adolescents car
il est homosexuel.

En revanche,
dans d’autres affaires d’abus d’autorit, celle concernant des
responsables
humanitaires, ou celle concernant les tournantes rgulires de
trois
policiers pendant plusieurs annes sur une marginale mineur de plus de
15
ans, les mdia ne se focalisent que sur l’autorit des personnes,
sans
voquer leur orientation sexuelle. Et en effet, le cour du sujet dans
des
affaires aussi graves doit rester la dnonciation, la sensibilisation et
la
prvention de ces actes, quel que soit le sexe ou l’orientation sexuelle
des
protagonistes. Mais pourquoi des traitements diffrents dans des
affaires
similaires d’abus sexuels?

Ce type de narration des affaires
judiciaires prive le lecteur du bnfice
de la rflexion quant aux facteurs
qui conduisent d’aussi graves
comportements. Comme certains expliquent les
crimes de Patrice Algre par
l’vocation de son enfance, il serait bon de
s’interroger sur les raisons
qui conduisent des personnes supposes
homosexuelles draper vers la
violence sexuelle. Considrons F.Supri de
Cheval pour tous, et l’Archevque
de Poznan : aucun des deux n’auraient eu de
telles responsabilits
professionnelles ou sacerdotales s’ils avaient t
ouvertement homosexuels .
La socit civile et /ou l’Eglise les ont enferms
dans des tours d’ivoire
o ils pouvaient agir comme des rois, mais en se
reniant. Encore une fois il
semble que l’exclusion soit un des facteurs
l’origine du mal. Cette
opinion n’est pourtant pas partage : c’est ce type
de tromperie et
d’exclusion qu’encourage La CEDH dans son dernier arrt
concernant
l’homoparentalit.

Quant F. Supri, la cour d’assises du
Haut-Rhin a estim qu’il n’tait pas
un homosexuel criminel mais un
pdophile, puisqu’elle l’enjoint de se
soigner et lui interdit dfinitivement
d’exercer des activits
professionnelles ou bnvoles au contact des mineurs.
Ce jugement pourrait
nous satisfaire, puisqu’il distingue pdophilie et
homosexualit. Mais il
nous interroge aussi: si les victimes avaient t de
jeunes filles,
aurait-il t condamn au mme type de peines? Peu sr, si
l’on garde
l’esprit le jugement concernant les trois policiers, qui les
condamne
uniquement de la prison. Pourtant, si les victimes de F.Supri
avaient t
des jeunes filles, la pdophilie aurait t avre, car celui-ci
pouvait
avoir des relations sexuelles avec son pouse, et c’est donc
l’attirance
vers de jeunes personnes qui aurait uniquement motiv ses crimes.
Il aurait
donc pu aisment tre qualifi de pdophile. Mais si l’on considre
F.
Supri comme un homosexuel, alors ses crimes ne peuvent se justifier que
par
le fait qu’il n’ait pu, cause de la socit dans lequel il a vcu,
vivre
harmonieusement sa sexualit, c’est–dire dcouvert avec des
personnes
majeures et consentantes. La justice a-t-elle condamn un
homosexuel frustr
qui n’aurait plus support la vie d’htrosexuel auquel
il a t contraint
de se conformer? Et dont la frustration tait telle
qu’elle l’aurait pouss
commettre l’impardonnable? Force est de constater
que, puisqu’il est
homosexuel et que ses victimes sont de jeunes hommes
mineurs, il est puni
comme un pdophile, donc plus svrement que trois
policiers htrosexuels,
pourtant libres de choisir leur sexualit, mais dont
la victime tait une
jeune fille mineure.

Ces affaires font aussi
apparatre les diffrences lexicales pour traiter de
l’homosexualit : un
pdophile agressant des garons est un homosexuel ; un
homosexuel sympathique
et branch est un gai.
Ce type de drapage mdiatique a montr la ncessit
et la lgitimit de
Mdia G et de l’association S.O.S. Homophobie, qui, en
plus d’accueillir les
tmoignages de victimes de l’homophobie, dcortique
dans son rapport annuel
le traitement de l’homosexualit dans la presse
crite. Ses constats sont
parfois difiants.

Quant ce type
d’affaires, le Centre gai et lesbien garde un oeil attentif
: dans moins d’un
mois, Patrick Dils sera rejug. Entendrons-nous encore
(Europe1) qu’il aurait
tu Cyril et Alexandre alors/parce qu’il tranait sur
un lieu frquent par
des homosexuels ?
>
Pour le Centre Gai et Lesbien
Jenny Legris,
vice-prsidente. Jrme Kirch prsident

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E.M@LE N 14

Amalgames : le CGL monte au créneau