En filigrane, un banal débat juridique sur des propriétés intellectuelles. René Lallement rappelle que l’association organisatrice, qui rassemble les principales associations françaises, a bien décidé de renommer la manifestation « Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans », et de prendre le nom d' »Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans » (Inter-LGBT) ».
« Si certaines de ces manifestations, dans quelques autres villes, portent toujours le nom de « Lesbian & Gay Pride » ou sont organisées par une association portant ce nom, ce n’est plus le cas à Paris », souligne encore René Lalement.
« Lesbian & Gay Pride » est une marque déposée à l’INPI, propriété d’une société anonyme, déclarée en tant qu’enseigne de cette société. Cette société n’a plus aucune relation avec l’Inter-LGBT, qui ne lui a confié aucune prestation et n’a aucun rôle, de quelque nature que ce soit, dans l’organisation de la Marche.
« Cette situation n’est probablement pas connue des lecteurs. Beaucoup identifient « la Gay Pride » avec la Marche, car c’est cette manifestation qui a un large retentissement médiatique, et non les divers événements qui sont organisés à cette occasion. Beaucoup identifient donc les « organisateurs de la Gay Pride » avec les organisateurs de la Marche, quel que soit son nom », indique René Lalement.
Cette année, tous les établissements gais et lesbiens ont la possibilité d’organiser des événements et de les promouvoir en utilisant le nom de la « Marche des fiertés », sans contrepartie financière, à la condition qu’ils s’engagent sur des principes de non discrimination et d’accueil des associations de lutte contre le sida et des associations LGBT (principes figurant sur une charte co-rédigée avec le SNEG qui sera affichée par les établissements signataires).
Pour René Lalement, « la Marche a toujours été et reste un événement à la fois revendicatif et festif, organisé de façon interassociative, réalisé avec l’aide de près de 200 bénévoles, fédérateur de toutes les associations et entreprises qui se réclament de la communauté gaie et lesbienne, recevant un large soutien des autres associations, des syndicats et partis politiques. On ne peut en aucune façon confondre une association avec une société anonyme, qui n’a pas les mêmes objectifs sociaux, ni les mêmes règles de fonctionnement, ni confondre la Marche et divers événements qui la récupèrent à des fins commerciales, sans aucun respect pour sa signification et pour les centaines de milliers de personnes qui y participent et s’y reconnaissent ».