L’ attente est déjà éprouvante, sous le soleil, au milieu d’une foule impressionnante, à l’entrée du POPB … Pourtant, il faut encore patienter deux heures, avec les images de gay pride australienne et la première partie -un groupe électronique- pour découvrir enfin le show exceptionnel de Kylie Minogue .
C’est d’abord la ritournelle de la fée Clochette de Moulin Rouge que l’on entend sous forme de clin d’oeil … Puis, c’est une cyberKylie qui s’offre à nos regards ébaillis, surgissant lentement du sol … Le robot argenté, s’effeuille doucement pour laisser sortir la chanteuse, comme un papillon qui abandonnerait son enveloppe charnelle . Une dizaine de danseurs tout aussi cyber, exécutent une chorégraphie saccadée, sur la chanson d’ouverture « Come Into my world », de circonstance .
Le public, en grande partie gay ou gay-friendly (je repère au passage quelque chatters), adhère immédiatement . C’est le début d’un spectacle inoubliable, avec des tableaux tous plus sophistiqués les uns que les autres … Kylie est tantôt cyber, tantôt érotique (chorégraphie sur des lits), tantôt eightie’s à la grande époque du hip-hop, tantôt manga … Elle est aussi émouvante et glamour lorsqu’elle reprend « The Crying Game », une autre référence gay, devant une vidéo représentant de beaux garçons à la larme facile . Plus tard les danseurs arborent bas résilles, talons aiguilles et slip léopard .
Changements de costumes qui bluffent, chorégraphies impeccables, sourires et prestation vocale sans accroc, ni essouflement : Ici on dit bonjour, on parle avec le public, avec sourire, on s’essaie même au français, et on salue en partant … Aucune insulte inscrite sur une bretelle de guitare, aucune vulgarité, et les places sont à un prix raisonnable ! Le personnage est peut-être moins « Rock & Roll », mais il est plus chaleureux … Plusieurs rappels, comme il se doit, et le final que tout le monde réclamait : « Can Get Out Of My Head » en version karaoké … Vraiment jouissif !
