Après une longue absence consacrée à une tournée mondiale, Mireille Mathieu a retrouvé mardi soir ses fans français sur la scène de l’Olympia. La « Demoiselle d’Avignon » est à l’affiche jusqu’au 24 novembre, avant une tournée en province, la première depuis seize ans passés à parcourir le monde.
« Vous m’avez beaucoup manqués. Vous me donnez chaud au coeur et plus encore, l’envie de vivre et de chanter », a lancé Mireille Mathieu à un « Olympia » qui lui a réservé un accueil triomphal en cinq rappels.
Après Sheila, Michèle Torr et Nana Mouskouri, Mireille Mathieu fait vibrer un Olympia comble et les gays affluent pour retrouver celle qui chante si bien les amours contrariées. Son 37e album, De tes mains, produit par Mick Lanaro (Bruel, Nougaro…), est en la matière un petit chef-d’oeuvre avec plusieurs titres qui deviendront, c’est sûr, des incontournables. A découvrir au plus vite.
Morceaux choisis à vous déchirer le coeur (et message subliminal à celui qui se reconnaîtra – on en a tous un au moins…) : « Quand on ne laisse pas le choix à ceux qui restent derrière soi, Il reste quoi ? Sans toi, ma vie n’est plus la vie sans nous. J’ai courtisé l’oubli avec sous mes paupières froissées par la colère une photo jaunie, des galets de la mer, tu ne m’auras donné qu’un sablier amer et les pierres d’un rosier »…
Ou encore à celui qui part juste pour savoir si l’herbe est plus verte ailleurs : « Embarqué pour un voyage qui n’est resté qu’un mirage, ton histoire part à la dérive en t’éloignant du bonheur, te noyant dans la solitude au beau milieu du néant… »
Accompagnée par l’orchestre de six musiciens et trois choristes dirigé par Jean Claudric qui la suit depuis de nombreuses années, Mireille Mathieu est apparue en première partie dans une petite robe noire signée Christian Lacroix, fidèle au style académique que lui a enseigné Johnny Stark et qui a fait de l’ancienne ouvrière d’usine une ambassadrice de la chanson française. « Mimi » donne sans surprise toute la mesure de son immense voix.
Comme un cri autobiographique, Mireille Mathieu a repris deux fois « Aujourd’hui, je reviens » et « La solitude, ça s’apprend », chansons écrites et composées par Gérard Presgurvic. A la fin de chaque titre, le même rituel avec des fans qui accourent les bras chargés de fleurs que Mireille Mathieu offre le lendemain loin des caméras dans des églises de différentes confessions. « Mon métier et mon Dieu » est sa devise.
Pour l’anecdote, la chanteuse a dédié « La vie en rose » aux 53 maires de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, emmenés par le député-maire de Sisteron Daniel Spagnou, venus assister à son retour sur une scène française. De tous les concerts de sa fille, Marcelle Mathieu, 80 ans, était également présente.
Mireille Mathieu donnera le 26 novembre à Bruxelles le coup d’envoi d’une tournée en France, en Suisse et en Belgique pour ses 37 ans de carrière.
« De tes mains », nouvel album EMI.
