C’est le SNEG, le Syndicat National des Entreprises Gaies, qui donne l’alerte : la Préfecture de Haute-Savoie, sous couvert de la lutte contre le trafic de stupéfiants, pourrait être animée d’intentions homophobes.
Située à Annecy, la discothèque « Le Happy People » vient d’être fermée pour six mois sur décision du Préfet. Raisons officielles invoquées : une enquête diligentée par les services de la Police Nationale entre janvier 2001 et septembre 2002, ainsi que plus récemment, en avril et mai 2003, l’interpellation de clients ayant déclaré se fournir en drogues diverses à l’intérieur de l’établissement.
Dans un communiqué, le SNEG fait remarquer que depuis sa création en 1997, l’établissement est inconnu des services de police ou de justice.
« Aucun autre établissement n’étant inquiété dans la région. Les actes reprochés ne sont le fait ni du gérant, ni des employés du Happy People, comme le reconnaissent les services de la Préfecture de Haute-Savoie », ajoute le SNEG.
« Doit-on en déduire que pour certains services de l’Etat, homosexualité et drogue sont indissociables et que la fermeture de ce seul établissement mettra un terme au trafic de stupéfiants dans le département ? », s’interroge le SNEG qui a dépêché son avocat.
Le Tribunal Administratif de Grenoble a d’ores et déjà été saisi par l’avocat du SNEG de deux demandes, l’une tendant à l’annulation de la décision du Préfet, et l’autre à la suspension de son exécution. En raison des vacances judiciaires, la justice n’examinera ces demandes que le 18 août prochain, « ce qui signifie l’arrêt de mort économique de l’établissement qui emploie six salariés ».