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Homophobie : Raffarin promet une loi

Jean-Pierre Raffarin a annoncé pour l’an prochain des initiatives pour lutter contre l’homophobie. Un engagement pris devant les responsables nationaux de GayLib reçus par le Premier ministre, à l »Hôtel de Matignon, et devant les caméras de télévision.

« Au cours de cet entretien, amical et détendu, de nombreuses questions ont été abordées dont l’homophobie, l’accès des gays et des lesbiennes au mariage civil ainsi que le droit à l’adoption », s’est réjoui Gay’Lib, la structure qui défend les droits gays et lesbiens au sein de l’UMP.

« Le Premier ministre s’est montré attentif et réceptif et nous a répété à plusieurs reprises qu’il était viscéralement hostile à toute forme de discrimination niant l’identité humaine et le droit au bonheur de chacun », ajoute Gay’Lib.

Concrètement, le Gouvernement envisage « la pénalisation de l’injure, de la diffamation, de l’incitation à la haine homophobe dans les médias et les discours publics ». Sur proposition de Gay’Lib, la mise en ouvre d’un dispositif de médiation, piloté par l’Autorité Administrative Indépendante contre les discriminations, dans le domaine des relations professionnelles, devrait voir le jour.

A propos du Pacs et des indispensables aménagements qu’il mérite, le Premier ministre a fait part de son souhait de mettre en place une mission parlementaire d’évaluation. GayLib a proposé l’ouverture de l’accès des Gays et des Lesbiennes au mariage civil, comme l’ont fait la Belgique, l’Islande, les Pays Bas et le Canada.

« Jean-Pierre Raffarin a évoqué le sujet de l’adoption, avec ouverture d’esprit, en insistant sur l’idée que devait prévaloir, dans ce débat, « la culture de l’amour », estime Gay’Lib. « Sur ces différents sujets, le Premier ministre souhaite promouvoir la culture de débat et de dialogue au sein de la Majorité et du Gouvernement. Il nous a proposé d’être associés à cette action autour, entre autres, de Luc Ferry et Nicole Ameline, lors de prochains rendez-vous ».

Alain Piriou, porte-parole de l’Inter-LGBT était également présent à Matignon, ainsi que Nathalie Rubel, co-présidente de la Coordination Lesbienne en France, et Armand Hotimsky, président du CARITIG (Centre d’Aide, de Recherche et d’Information sur la Transsexualité et l’Identité de Genre).

L’Inter-LGBT « se félicite de l’engagement » du Premier ministre : « les associations auront enfin la
possibilité de se défendre contre les injures, les diffamations et les provocations à la haine fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre des personnes. Cette avancée prévue à l’horizon
2004 est le fruit du patient travail des associations lesbiennes, gaies, bi et trans. C’est une victoire en particulier pour l’Inter-LGBT, qui a travaillé depuis un an avec les ministères concernés sur des propositions de réforme législative, et qui, devant l’absence de coordination interministérielle et d’un engagement clair du gouvernement, a fait de ce projet un enjeu de rapport de force avec le gouvernement au moment de la Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans », estime Alain Piriou.

Sur le Pacs, l’Inter-LGBT n’est pas aussi enthousiaste que Gay’Lib, et ne cache pas sa déception : « si le Premier ministre a pris acte de l’existence du pacs, en reconnaissant qu’il concernait aujourd’hui un nombre significatif de personnes, il a préféré renvoyer tout débat sur l’ouverture éventuelle de nouveaux droits aux conclusions d’une évaluation qui reste à mettre en oeuvre.

« Jean-Pierre Raffarin s’est ainsi refusé à démentir ses ministres François Fillon et Nicolas Sarkozy qui n’ont pas voulu intégrer le pacs dans leurs projets de loi respectifs (retraite et immigration), en se fondant l’un et l’autre sur des contre-vérités que la délégation a dénoncées. La question de la réversion pour le partenaire pacsé survivant d’une part, et celle de l’obtention d’une carte de séjour par le partenaire étranger d’autre part, n’a donc fait l’objet d’aucun
engagement du Premier ministre », note l’Inter-LGBT.





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