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Noël Mamère répond à Jacques Chirac

La décision de Noël Mamère de marier un couple gay, le 5 juin prochain, dépasse cependant le cadre régional, puisqu’il s’agit d’une première nationale, initiée dans la foulée du Manifeste pour l’égalité des droits et qui alimente la polémique depuis plusieurs jours.

Le député-maire Vert de Bègles (Gironde) a choisi IBnews pour accorder sa seule interview à la presse gay francophone depuis la conférence de presse du Président de la République française, le 29 avril 2004, au cours de laquelle Jacques Chirac a notamment déclaré: «Nous avons une loi et une tradition, cette loi et cette tradition, qui sont clairement affirmées dans le Code civil, ne permettent pas des mariages entre deux hommes ou deux femmes. C’est ainsi et c’est la loi. Tant que la loi n’est pas changée, il ne saurait être question d’y porter atteinte». Le chef de l’Etat a rajouté: «Dans l’hypothèse où certains s’imagineraient en droit de le faire, ils devraient être naturellement sanctionnés conformément à la loi. Il appartiendrait aux parquets soit a priori, soit a posteriori, de prendre les mesures nécessaires».

M. Mamère persiste et signe et affirme : «Je n’ai pas pour habitude de me plier face à l’adversité dans une affaire qui relève selon moi d’une véritable intox. Le Président de la République, le Premier ministre et le Garde des Sceaux ne font qu’exprimer une opinion. Ce n’est en aucun cas à eux de dire le droit, mais aux juges [.]. Je ne me laisserai pas entraîner sur le terrain juridique.». En dépit de ces mises en gardes présidentielles, M. Mamère confirme à IBnews qu’il maintient la cérémonie, qui devrait unir un habitant de Bègles à un autre homme, samedi 5 juin dans l’après-midi, au moment au se déroulera la 9e Marche homosexuelle de Bordeaux.

Sur la proposition du gouvernement d’améliorer le Pacs, M. Mamère ne se situe plus dans la perspective de sa signature en mairie : «La gauche a abdiqué devant la droite suite à la pétition de Michel Pinton, qui menaçait de se mettre volontairement hors la loi si le Pacs était signé en mairie. A l’époque, cela n’avait choqué ni MM Chirac, Raffarin ou Perben. Améliorer le Pacs, comme ils le proposent maintenant, c’est maintenir les gays comme citoyens de seconde catégorie. Améliorer le Pacs, ce n’est rien d’autre que de l’aligner sur le droit du mariage. Pourquoi aller construire cette usine à gaz alors qu’on a le mariage? Il est étonnant que les mêmes qui s’étaient opposés de façon violente, outrancière voire homophobe au Pacs lui trouvent désormais toutes les vertus.»

Cette interview exclusive est publiée dans le prochain numéro d’IBnews, disponible gratuitement dans plus de 370 établissements gays et amis à partir du 4 mai 2004.




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