SOS homophobie se réjouit que le gouvernement ait enfin présenté ce 8 juin un projet de loi pénalisant les propos homophobes, un texte réclamé depuis longtemps par de nombreuses associations. Cependant, le gouvernement n’envisage de la discuter qu’après l’été. Il y a pourtant urgence : un tiers des témoignages reçus chaque jour par SOS homophobie relate des insultes homophobes.
Après le rejet systématique de plusieurs propositions de loi, de gauche comme de droite, visant à lutter contre les propos homophobes, le gouvernement a enfin réalisé son propre projet de loi sur le sujet. Celui-ci condamne les propos homophobes de la même manière que les propos racistes ou antisémites, et permet aux associations de lutte contre l’homophobie de se porter partie civile pour ces délits.
Malheureusement, le gouvernement n’envisage pas de discuter ce texte avant l’été, comme il s’y est pourtant régulièrement engagé, notamment suite à la violente agression de Sébastien Nouchet. Pourtant, depuis dix ans, SOS homophobie ne cesse de recevoir sur sa ligne d’écoute des appels de personnes insultées en raison de leur orientation sexuelle, des victimes parfois en état de choc : en 2003, un tiers des témoignages reçus par SOS homophobie relatait des insultes homophobes (217 témoignages sur 653)*.
Encore ce 5 juin, les nombreux dérapages homophobes entendus à propos du mariage de deux hommes à Bègles sont venus nous rappeler l’urgence de cette loi.
Par ailleurs, ce projet de loi diffère peu des propositions de loi présentées par divers députés depuis plusieurs mois et systématiquement rejetés par le gouvernement.
SOS homophobie continue donc à douter de la sincérité de l’engagement du gouvernement à lutter contre l’homophobie. Un signe fort consisterait à respecter ses engagements, à savoir voter cette loi avant l’été, et à mettre en place une réelle politique de prévention contre ce fléau.
SOS homophobie
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