Le locataire de l’hôtel Matignon recevait ce matin les représentants des associations LGBT. Ce petit déjeuner fait suite à l’adoption hier en conseil des ministres du projet de loi sur la pénalisation des propos homophobes et sexistes et intervient en cette avant-veille de Marche des Fiertés qui devrait réunir dans les rue de Paris 500 000 manifestants.
Après les réactions répressives de l’exécutif suite au mariage Gay célébré à Bègles, c’est sur le terrain du débat que le premier ministre souhaite reconstruire le dialogue avec les associations échaudées par deux ans de promesses non tenues.
Aussi, Jean-Pierre Raffarin s’est engagé devant les associations à « aller rencontrer le président de la République pour en parler et envisager de mettre en place une mission de débat public », a déclaré Alain Piriou, porte parole de l’Inter-LGBT, interrogé par CitéGay. Cette commission du type de la mission Stasi sur la laïcité, associerait « les parlementaires, les intellectuels et les acteurs de la société civile qui ont une réflexion sur le sujet » et traiterait du mariage homosexuel et de l’adoption par les couples de même sexe.
Les associations accueillent positivement cette proposition mais restent toutefois vigilantes concernant la forme et le calendrier d’un tel débat et demandent que les travaux réalisés par cette mission ne se limitent pas à des positions de principe mais débouchent sur des propositions normatives. C’est pourquoi l’inter associative ne modifie pas le mot d’ordre de la marche de samedi et appelle à « l’égalité maintenant ! ».
Egalement, le premier ministre a déclaré qu’il soutiendrait tout amendement au projet de loi présenté hier pour palier aux carences du texte adopté et répondre ainsi aux associations qui souhaitent que les trans soient inclues dans le cadre protecteur défini.
Seule « grosse déception pour les associations » est la fin de non recevoir exprimée par Jean-Pierre Raffarin concernant la lutte contre l’homophobie comme thème abordé dans les programmes scolaires. Les associations se sont plaintes du manque de dialogue sur ce point avec le ministère de l’Education nationale alors qu’une plate forme associative sur le sujet a déjà été adoptée par les principaux syndicats d’enseignants.
Pour finir, les associations reconnaissent le « dialogue de qualité » de l’entretien de ce matin mais restent vigilantes quant aux actes à venir. Elles rappellent que la rencontre de l’an dernier avait débouché sur peu de résultats concrets alors que des engagements avaient déjà été pris.