Les associations LGBT doivent-elles encore dialoguer avec ce gouvernement ? L’Inter-LGBT est en colère et il y a de quoi. Après l’opération séduction orchestrée par le gouvernement dans les deux dernières semaines visant à déminer une Marche des Fiertés fortement revendicative avec l’adoption en conseil des ministres du projet de loi sur l’homophobie, l’accueil solennel des associations LGBT par Jean-Pierre Raffarin à Matignon et les élans verbaux larmoyants d’un Garde des Sceaux parlant de loi « Nouchet », un beau coup de poignard vient d’être planté dans le dos des associations.
Comme le rappelle l’Inter-LGBT dans un communiqué, « le mercredi 23 juin, le Conseil des ministres adoptait un projet de loi sur les propos discriminatoires. Le Garde des Sceaux « espérait » que le projet de loi serait discuté lors de la session extraordinaire du Parlement. Le premier Ministre prenait l’engagement de faire tout son possible pour se tenir à ce calendrier, devant les associations jeudi matin, et se déclarait même ouvert à des améliorations ».
Tant d’effets de manche pour un résultat simple : rien ! Le Président de la République a publié le décret annonçant l’ordre du jour de la session extraordinaire de juillet avec une absence de taille : l’examen en première lecture du projet de loi sur l’homophobie n’aura pas lieu.
« Tant de mépris à l’égard d’un mouvement social et si peu de considération à la parole donnée laisse sans voix » déplore l’Inter-LGBT, se demandant si « l’annonce faite en Conseil des ministres de mercredi et le « petit-déjeuner » avec le Premier ministre n’auraient-ils donc servi qu’à déminer une marche qui s’annonçait houleuse pour le gouvernement ? »
Une conclusion posée par l’Inter-LGBT : « Instrumentaliser les victimes et les associations est à la portée de tous : agir est visiblement une autre affaire. Les espoirs exprimés lors de la Marche des fiertés du 26 juin ont été trahis, il ne reste plus que la colère. Assez d’hyprocrisie, des actes, maintenant ! ».