Plusieurs centaines d’intervenants universitaires, associatifs et auditeurs de toute la France vont se réunir et séjourner sur le campus universitaire de Luminy en périphérie de la cité phocéenne. Le but de ces journées est de débattre et de contribuer à l’épanouissement, à l’affirmation, à l’acceptation publique et à la prise de responsabilité dans la vie civile et personnelle des personnes relevant des communautés LGBT (lesbiennes, Gais, Bi et Trans).
Le côté festif est loin d’être oublié avec des ateliers ludiques, des soirées organisées et plein de surprises. Didier Morel, l’un des responsables des UEEH a répondu à nos questions.
CitéGay : Qui êtes vous dans le « civil » et au sein des UEEH quel est votre rôle ?
Didier Morel : Dans le civil, je travaille dans un laboratoire de recherche du CNRS, je m’occupe de gros sous et de la langue des signes l’un de nos axes de recherche. Sinon quoi ?… je touche à tout, le droit, les langues anciennes, l’économie et même diplomé d’égyptologie. Soif de vivre quoi et très curieux.
Bien qu’ancien adepte des nuits gays parisiennes à l’époque du Palace dans les années 80, j’apporte un regard un peu différent, ne militant pas moi-même dans une association je ressemble beaucoup dans ma position à bien des homos de province qui vivent un peu à l’écart des engagements politiques que certains homos portent. pour le bien de tous d’ailleurs.
CitéGay : Pouvez-vous nous présenter les UEEH et ses organisateurs?
D. M. : Pour la plupart nous sommes des visiteurs de la manifestation parfois très récent, j’ai connu la manifestation il y a 3 ans et enthousiasmé par l’expérience quand il y a eu un appel à volontaire pour reprendre l’organisation des UEEH nous avons été un petit groupe à nous rassembler apprenant a travailler ensemble pendant toute l’année 2004. Parmi le « noyau dur » du C.A les membres qui ont pu participer pleinement dans la mesure de leurs disponibilité à l’organisation sont une douzaine issus d’associations lesbiennes, gays, trans et bi, du milieu politique, représentant un panel assez complet des sensibilités LGBT
CitéGay : Combien de personnes, intervenants, conférenciers et participants sont attendus cette année?
D. M. :Nous prévoyons plus de 300 participants, dont la plupart sont déjà inscrits. La grande inconnue reste le nombre d’inscrits de dernière minute que, par expérience, nous savons toujours élevé. Les intervenants seront très nombreux, on en attend une soixantaine, de Madame H. à Louis Georges Tin en passant par Christine Loudes intervenant en leur nom propre ou la plupart du temps représentant des associations. Nous avons aussi des professeurs, doctorants ou encore chercheurs tous attirés par la richesse de l’évènement et la possibilité d’échanges internationaux.
CitéGay : Cette année une grande place est faite aux sourds LGBT. Quels problèmes rencontrent-ils particulièrement?
D. M. :Leurs difficultés restent le plus souvent méconnues et c’est une bonne occasion de sensibiliser les participants entendants à ce sujet. Ils ont à faire face a de gros problèmes de communication et d’intégration, d’autre part leur statut LGBT les met à l’écart au sein même de leur communauté. Nos moyens ne nous permettaient pas de leur donner accès à tout le programme mais le C.A. à donné un maximum d’appui et de moyens à ce projet que j’ai essayé de porter dès que j’ai participé au C.A. avec pour objectif de mobiliser les sourds eux même et les faire participer directement aux UEEH et de trouver un maximum d’interprètes. J’ai eu le soutien de Christophe Le Gall, président de l’Association Culturel des Gays et Lesbiennes Sourds de France, de son réseau de connaissance dans le monde de l’interprétariat (l’ASIP, l’ARIS), de la mairie de Marseille, de Citegay qui a relayé l’appel au soutien financier de Christophe. J’espère que le résultat sera à la hauteur de toute l’énergie dépensée et que les sourds pourront le temps d’une semaine voir les obstacles auxquels ils se heurtent habituellement perdre de leur ampleur.
CitéGay : Les sujets d’interventions sont variés, des plus légers au plus sérieux, est-ce un choix?
D. M. :Nous avons accepté un grand nombre de projets qui nous étaient présentés en plus de ceux que nous avons suscités, les refus ont la plupart du temps été motivés par des impossibilités matérielles. Aprés cela nous avons essayés de rythmer la semaine avec une alternance de moments de débats, de réflexion et de loisirs ce qui a toujours constitué « l’UEEH touch ». La diversité des UEEH se retrouve partout, en premier lieu dans la programmation, cela permet d’attirer des participants qui dans leurs différences s’enrichissent les uns les autres faisant des UEEH une expérience de vie unique. Chacun choisi d’aller aux ateliers qui l’intéresse le plus car beaucoup d’entre eux sont présentés simultanément…cela permet de se constituer un programme en fonction de l’humeur et des goûts.
CitéGay : Néanmoins tout le monde s’accorde à dire que ces journées sont également l’occasion de faire la fête. Alors, quel programme festif cette année?
D. M. :Le site lui-même incite à la détente, Marseille, Cassis, les calanques.la renommée présidente d’Homosexualité et Bourgeoisie, Madame H. sera présente, côte musique il y aura plusieurs soirées « eyes need sugar », une scène ouverte pour les talents qui veulent s’y exprimer, des projections de vidéos, un cabaret.,en ce qui concerne la détente au quotidien des ateliers massages.et bien sur la plage, tout pour stimuler le corps et l’esprit.
Il est toujours temps de s’inscrire pour participer aux UEEH qui promettent une nouvelle fois de satisfaire tous les participants.
Le pré-programme complet et le détail quotidien des ateliers, conférences et manifestations qui se dérouleront durant les UEEH, ainsi que toutes les informations sont disponibles sur le site Internet www.ueeh.org