39 homosexuels incarcérés au Népal : la France doit exiger leur libération. Depuis lundi 9 août, 39 homosexuels sont incarcérés au Népal. Il s’agit de membres de la Blue Diamond Society, une organisation non-gouvernementale népalaise membre de l’International Lesbian and Gay Association (ILGA) qui travaille dans la lutte contre le sida et la défense des droits humains.
Ils sont toujours détenus, dans des conditions très difficiles, au commissariat de Hanuman Dhoka. Plusieurs d’entre eux sont atteints par le VIH/sida et ne reçoivent aucun traitement ni aucun soin. Ils sont inculpés de trouble à l’ordre public (public nuisance). Leur détention pourrait durer jusqu’à 25 jours. D’autres militants de l’association parviennent, avec difficulté, à leur apporter une aide alimentaire.
Ces arrestations sont survenues après qu’un avocat népalais a demandé, le 18 juin denier, à la Cour suprême du pays de fermer la Blue Diamond Society, accusant l’association de vouloir légaliser les activités homosexuelles. En réponse à sa lettre, la Cour suprême népalaise avait
demandé au ministère de l’Intérieur de démontrer, avant le 27 juillet, pourquoi les «activités homosexuelles publiques» ne devraient pas être bannies du pays.
Nous apportons aujourd’hui notre entier soutien à la Blue Diamond Society, dont le travail en matière de lutte pour les droits humains et celui de prévention du VIH/sida est exemplaire et unique. L’association mène le seul programme népalais de lutte contre le sida en direction des hommes ayant des pratiques homosexuelles et offre une prise en charge médicale gratuite aux personnes touchées par le VIH et à leurs proches.
Nous pensons qu’il est aujourd’hui plus qu’indispensable d’aider à la survie et au développement d’associations qui mettent en oeuvre des actions de lutte contre le VIH/sida efficaces et pertinentes. A travers son engagement, la Blue Diamond Society s’est positionnée comme l’un des acteurs majeurs de la lutte contre le sida au Népal. L’interdiction de l’association l’empêcherait de poursuivre ses actions et ne pourrait qu’occasionner un grave préjudice aux personnes atteintes par le VIH qui bénéficient de ses services.
Partout où elle est pratiquée, la répression policière des pratiques homosexuelles conduit à faire rentrer davantage dans la clandestinité les hommes ayant des pratiques homosexuelles, ce qui les éloigne des messages de prévention sur le VIH/sida. Faut-il rappeler que les agressions homophobes se multiplient au Népal et que les gays de ce pays devraient être protégés par la police, plutôt que pourchassés ? Ces arrestations ne sont qu’un signe supplémentaire qu’il ne fait pas bon être homosexuel dans ce pays.
Nous exigeons du gouvernement népalais qu’il libère immédiatement ces 39 personnes emprisonnées.
Nous demandons au gouvernement français : de condamner l’arrestation et l’emprisonnement des 39 membres de la Blue Diamond Society ; de demander instamment au gouvernement népalais la libération immédiate de ces personnes ; de demander instamment au gouvernement népalais qu’il fasse cesser les pressions policières sur l’association.
P.S: Les 39 incarcérés ont été libérés sous caution vendredi 20 août mais devront comparaître le 20 septembre.