Ce qui est étonnant chez les détracteurs des groupes des années 80, c’est leur entêtement à critiquer les coupes de cheveux, les vêtements et les maquillages de l’époque, sans réellement s’attacher à la qualité musicale des créations, ou à l’histoire des groupes issus de cette période.
Ainsi vous serez surpris (ou pas) de lire un peu partout que Duran Duran s’est reformé après 21 ans de séparation, leur dernière création étant A View To A Kill, accessoirement la B.O de James Bond la mieux vendue à ce jour.
La vérité c’est que Duran Duran ne s’est jamais arrêté, et même si son staff a subi quelques légères modifications, le noyau dur, composé de Simon Le Bon et Nick Rhodes est resté, lui, fidèle à l’aventure.
Au même titre que Dépêche Mode ou U2, Duran Duran est donc bien plus qu’un groupe eighties. Initiateurs de la vague néo-romantique directement influencée par Roxy Music et David Bowie (androgynie et maquillage inclus) le groupe s’est constamment ré-inventé, adoptant des styles musicaux souvent radicalement différents, allant de la New-Wave au Rock Industriel, en passant par la House, la Funk ou la Disco, parfois au risque de désorienter les fans.
Après les tubes Ordinary World et Come Undone en 1994, Hollywood décide de les honorer d’une étoile sur le Walk of Fame d’Hollywood. Ils continuent leur bonhomme de chemin, remplissant régulièrement les stades et les plus grandes salles des quatre coins du monde.
Le groupe est précurseur en ce qui concerne le clip-vidéo, qu’il considere comme un moyen d’expression au même titre que la musique. Chaque membre évolue en tant que comédien dans des univers oniriques, à la découverte de sociétés secrètes, peuplées de créatures mi-homme mi-lézard. Leur univers puise son inspiration dans les domaines de l’Art, la Photographie, la Mode et le Cinéma.
Après plus de 70 000 000 d’albums vendus à travers le monde, Duran Duran est de retour dans sa formation initiale, et s’apprête maintenant à marquer les années 2000.
L’équipe de Simon Le Bon était de passage au grand complet dans la capitale, afin de présenter le nouvel album Astronaut à paraître le 14 Octobre.
C’est Nick Rhodes, pour la petite histoire producteur de Kajagoogoo et du dernier album des Dandy Warhol, grand érudit en Art et fondateur de Duran Duran avec John Taylor le bassiste du groupe, qui me reçoit, confortablement installé sur un divan design rouge .
Tof : Hello Nick, avant de commencer je dois te dire que je parle probablement aussi bien Anglais que Jean-Paul Gaultier, en tout cas avec un accent du même genre ! [RIRES]
Nick Rhodes : Très bien mais où est le problème, il parle bien anglais non ?
Tof : Duran Duran est actuellement en pleine tournée promo afin de présenter le nouvel album Astronaut, vous devez vous sentir très fatigués non ?
Nick Rhodes :Oui en effet, c’est assez éprouvant. Nous sommes allés en Australie, au Japon, à Hong-Kong, avant-hier nous étions à Londres, depuis hier à Paris, ensuite nous allons à New-York, Los Angeles, et puis nous revenons ici. C’est un vrai marathon ! Nous voyons énormément de médias dans la journée. On a un rythme assez soutenu avec des journées assez longues, qui commencent à 8 heures du matin et finissent après minuit.
Personnellement je suis fatigué certes, mais je suis aussi très très excité. Maintenant que l’album est fait, nous sommes curieux de la réaction de ceux qui l’ont entendu, et qui vont en parler. Nous sommes très attentifs à la façon dont il va être accueilli
Tof : On apprend que vous vous reformez après 21 ans de séparation. Pourtant le dernier album signé Duran Duran date de 2000, et vous donniez bien un concert sold-out à Earl’s Court (Londres), une salle de 28 000 places en 1999, sans aucune pub . C’était bien vous non ?
Nick Rhodes :Tout à fait ! Je vais t’expliquer : Le groupe existe depuis 1978, sur mon impulsion et celle de John. En deux mots le team original est composé de Simon LeBon au chant, Andy Taylor à la guitare, John Taylor à la basse, Roger Taylor à la batterie, et moi-même aux synthétiseurs. En fait, sans que nous le sachions à ce moment là, notre participation au super concert Live Aid de1985, qui a duré 3 jours et rassemblé les plus grandes stars de l’époque, était notre dernière prestation scénique à 5.
A la suite de l’album Seven and The Ragged Tiger dont est extrait The Reflex, nous voulions prendre du recul avec le son Duran Duran, pour éviter de proposer quelque chose de redondant et trouver de nouvelles inspirations.
Juste après Wild Boys et A View To A Kill, John et Andy ont créé Power Station, avec Robert Palmer et Bernard Edward de Chic, un projet très rock. Quant à Roger, Simon et moi, nous avons créé le groupe Arcadia, un projet electro new wave avec tout un univers assez sophistiqué, et des clips en hommage à Jean Cocteau. C’était une époque formidable durant laquelle nous avons travaillé avec Sting, Grace Jones, David Gilmour, Herbie Hancock et Carlos Alomar.
Puis en 1987, nous nous sommes retrouvés pour penser à la suite de Duran Duran, mais Andy a préféré se lancer dans une carrière solo et Roger a voulu s’éloigner du monde du show-business. Nous n’étions plus que trois : Simon, John et moi, et nous avons créé l’album Notorious, dont le titre maître a plus tard été samplé par Puff Daddy .
Le guitariste Warren Cucurullo, ex Missing Persons, présent sur cet album en tant que guitariste additionnel, est finalement devenu membre du groupe jusqu’en 2001 où il est parti reformer les Missing Persons
Mais déjà à la fin de l’année 2000, nous avions décidé de réunir le groupe dans sa formation initiale.
Tof : Votre nouvel album Astronaut, est formidable ! Il a pourtant failli ne pas se faire car vous êtes restés une longue période sans maison de disques. Comment est-ce possible pour un groupe comme Duran Duran ?
Nick Rhodes :
Je continue mon histoire . En Juin 2001, nous sommes allés à Saint Tropez et nous avons loué une grande villa, dans laquelle nous sommes restés deux semaines. Nous avons branché nos instruments, nous avons joué et nous avons commencé à écrire de nouvelles chansons. C’était assez magique car l’osmose était toujours intacte entre nous. Il ne nous restait plus qu’à trouver un contrat avec une maison de disques, et nous prévoyions de publier l’album en 2002.
Mais les choses ne sont pas si simples. Après les événements du 11 Septembre 2001, le monde, et les attitudes des gens ont complètement changé. L’industrie musicale a alors commencé à décliner sérieusement, également à cause du piratage via Internet. Néanmoins nous avons continué à écrire de nouvelles chansons, qui devenaient de plus en plus sombres. Et puis nous sommes allés voir les maisons de disques qui se sont toutes montrées très intéressées dès le départ. Après de nombreuses périodes de négociations, et malgré l’enthousiasme de départ, chacune se désistait. C’était très bizarre. Nous avons laissé passer plusieurs mois et nous nous sommes dits « faisons quelques concerts !».
C’est ce que nous avons fait et les places des concerts se sont vendues très rapidement. C’était vraiment incroyable ! Je parle de grandes salles de 15 000 places au Japon, qui se sont littéralement volatilisées ! Cela nous a vraiment motivé, et on s’est dit « On va le faire ! ». Nous en avons donc profité pour tester de nouvelles chansons, tout en continuant à jouer les anciennes. Nous y avons vraiment pris beaucoup de plaisir. On se sentait bien plus qu’un groupe, à nouveau. L’enthousiasme du public nous a donné des ailes.
C’est à ce moment que les choses ont commencé à vraiment redevenir excitantes. Nous avons continué à donner une série de spectacles en Amérique, avec le même succès, puis une quinzaine de concerts dans de grandes salles en Angleterre, avec 5 Wembley, tous complets en un temps record . Nous n’avions jamais joué devant autant de monde : rend-toi compte, rien qu’en Angleterre plus de 200 000 tickets ont été vendus en très peu de temps!
Les maisons de disques se sont réveillées et ont frappé avec force à notre porte, en disant : « ils font qu’on fasse un disque ! ». On a répondu « Ok, mais maintenant on va choisir en faisant bien attention . » Et finalement nous avons choisi Sony, cela nous a semblé assez vite un bon choix. Ils ont Prince, David Bowie, Destiny’s Child, J-Lo, Bruce Springsteen . Et les gens qui y travaillent sont de vrais amoureux de la musique. Nous étions déjà plutôt intéressés par les compagnies américaines. Ils étaient parmi les plus enthousiastes à l’idée de travailler avec nous et je dois dire qu’ils n’ont pas le côté « corporate » qu’on peut trouver chez d’autres labels.
Tof : La sortie d’ Astronaut est donc un réel évènement. Pourquoi avoir choisi ce titre, et pas Lazy Bedstar comme il semble en avoir été question à un moment ?
Nick Rhodes :[RIRES] Ho non, c’était juste une plaisanterie de la part de Simon. Lazy Bedstar est une expression utilisée dans le texte très coquin de la chanson Bedroom Toys, qu’il affectionne particulièrement.
Cette chanson est une des dernières que nous ayions créée, un morceau vraiment unique, ne ressemblant à rien qui n’ait été entendu auparavant. Un truc incroyable et vraiment fantaisiste.
Ensuite, le concept d’Astronaute a quelque chose de romantique et nous avons trouvé cela intéressant. Ce sont des hommes qui partent pour de longs voyages, durant lesquels ils ont la chance de pouvoir observer le monde en profitant d’un point de vue unique. Ils jouissent ainsi d’une situation privilégiée.
Et puis enfin, d’une façon plus ironique, je te rappelle que le nom du groupe, Duran Duran, est en fait le nom d’un des personnages du film de science-fiction Barbarella de Roger Vadim, avec Jane Fonda. Il y est entre autre l’inventeur de la machine à mourir de plaisir, et c’est un astronaute, tout comme l’héroïne Barbarella. On a trouvé que c’était une façon amusante de boucler la boucle !
Tof : Avez-vous eu des difficultés à faire accepter la chanson Astronaut, qui part vraiment dans tous les sens aussi bien rock, qu’electro?
Nick Rhodes : Pas du tout au contraire . Tout le monde adore cette chanson ! Ce qui s’est passé, c’est que nous avions presque fini l’album, mais il manquait un nouveau morceau. Alors nous avons travaillé avec le producteur de R’n B Dallas Austin, qui est vraiment très bon. Il a par exemple travaillé avec TLC et Madonna. Et nous lui avons demandé de choisir parmi 6 nouvelles chansons, pour compléter l’album. Il a littéralement sauté sur Astronaut! Ca nous a vraiment fait plaisir car c’est une chanson que nous aimons particulièrement Simon et moi. Par contre il y a des personnes qui étaient moins convaincues que nous. Ils ne savaient pas trop ce que nous allions faire de la maquette et disaient que ce serait certainement super quand ce serait fini ! Et oui parfois les choses ne sont pas si simples [SOURIRE].
Tof : Cet album est particulièrement positif et dansant, très loin des deux précédents Medazzaland et Pop Trash. Dans quel état d’esprit l’avez-vous conçu ?
Nick Rhodes :Le groupe à nouveau réuni, inspire déjà beaucoup d’optimisme, et puis nous sommes très motivés pour la suite. Il y a tout de même quelques morceaux sombres comme Still Breathing, Point Of No Return, Chains. Mais chaque chanson, tout comme d’ailleurs What Happens Tomorrow, finit sur une note d’optimisme. Les chansons traitent de tout ce qui a pu changer dans le monde depuis le 11 Septembre 2001. Après cette date plus rien n’a été pareil. Mais pourtant il faut survivre. Toutes les beautés que recèle le monde, et qui étaient là avant le 11 Septembre, demeurent. Par ailleurs les épreuves de la vie sont des occasions pour nous tourner vers les êtres chers qui nous entourent.
Tof : Est-ce que chacun a retrouvé sa place comme il y a 21 ans et la même méthode de travail?
Nick Rhodes :Oui, c’est exactement la même chose ! Lorsque nous avons branché nos instruments ensemble la première fois, nous avons retrouvé l’esprit Duran Duran comme s’il n’avait jamais bougé ! Personne ne s’est posé la question de savoir comment on devait faire telle ou telle chose, ou si on devait jouer un peu plus comme ceci ou un peu plus comme cela. Tout est venu de façon très naturelle, presque magique .
Tof : Pourquoi la formation originale ne s’est-elle pas retrouvée avant ?
Nick Rhodes :Ca s’est une bonne question ! [RIRES]En fait nous ne savons pas vraiment. Je suppose que c’est une histoire de timing. Nous étions tous toujours occupés à nos projets respectifs. Simon et moi, continuions de jouer avec Warren. John était à Los Angeles et poursuivait une carrière solo, je ne savais pas toujours où Andy se trouvait, et Roger s’était retiré dans une ferme pour profiter d’une vie plus paisible. Sans doute qu’on ne pensait pas que tout cela était possible. En 2000, un peu avant le départ de Warren, Simon et moi, avons décidé de contacter les autres. Et chacun était d’accord pour reprendre l’aventure à cinq ! C’était le moment ou jamais.
Tof : Vous gardez le contact avec Warren ?
Nick Rhodes : Oui bien sûr ! Je viens d’écrire les textes de quelques chansons pour lui, que nous avons commencé il y a 5 ans.
Tof : Avez-vous déjà une idée de ce que sera le prochain single tiré de cet album ?
Nick Rhodes : Très probablement What Happens Tomorrow, mais ça peut changer.
Tof : (Reach Up For The) Sunrise est le premier titre extrait de l’album. Certaines reviews le décrivent déjà comme un nouvel hymne gay, peut-être parce que son remix signé Jason Nevins, figure sur le Soundtrack de la série téléréalité gay Queer Eyes For The Straight Guy. Qu’en penses-tu ?
Nick Rhodes :Et bien, je le prends comme un grand compliment ! Les hymnes constituent souvent les plus extraordinaires mélodies, elle ont un côté fédérateur et sont écrites pour que le plus grand nombre puisse les entonner. Nous voulions faire quelque chose d’universel et qui communique la paix et la bonne humeur avec cette chanson. Dans un sens (Reach Up For The) Sunrise a la qualité d’une chanson Gospel.
Tof : Duran Duran a toujours beaucoup mis son univers esthétique en avant, en considérant la vidéo, le cinéma, la photo, la mode comme des modes d’expression à part entière, indissociables de la musique . L’an dernier vous avez d’ailleurs gagné un Vidéo Music Award pour l’ensemble de votre carrière, montrant l’influence que vous avez pu avoir en ce domaine, et avec comme premier fan Justin Timberlake. La réputation de vos clips n’est plus à faire. Peux-tu me parler de la particularité de celui de (Reach Up For The) Sunrise ?
Nick Rhodes :Bien sûr, nous avons réalisé ce clip avec les frères Polish, auteurs de très bons films indépendants, comme Twin Falls Idaho. Ils étaient vraiment intéressés à travailler avec nous. J’ai proposé que nous filmions cinq vidéos séparées, pour chaque membre du groupe avec cinq voyages différents. Ils ont dit « d’accord, mais faisons chaque vidéo dans un format différent : une personne filmée en Noir et Blanc super 8, une autre 16 millimètres, une troisième en Vidéo haute définition etc. » J’ai bien sûr été très intéressé par l’idée. Et puis j’ai imaginé les différents voyages. Dans la vidéo on voit donc Simon sur une moto en Espagne, John marchant dans le désert de Los Angeles avec son sac à guitare, Andy dans un club d’Ibiza, Roger dans une chambre d’hôtel puis conduisant une jaguar, en Noir et Blanc. C’est assez dans le style de Jean-Luc Godard. Et puis moi, je me ballade dans les rues de Londres en navette spatiale, c’est très amusant. Nous sommes en ce moment en train de travailler sur les remixes de (Reach Up For The) Sunrise et nous allons monter chaque vidéo différemment, en fonction des différents remix. Ainsi nous allons pouvoir proposer un DVD avec 6 vidéos, c’est-à-dire les 5 correspondant à chaque membre du groupe dans des formats différents, et finalement le clip qui les regroupe .
Tof : Le groupe était ami avec Keith Haring, Andy Warhol ou encore Jean-Michel Basquiat . Est-ce que tu penses que votre musique a pu inspirer certains de leurs tableaux ?
Nick Rhodes : La scène artistique de New-York était vraiment extraordinaire dans les années 80. Nous avions beaucoup d’amis artistes, il y avait aussi Julian Schnabel. C’était vraiment inouï ! Ils ont créé beaucoup de pièces incroyables . Mais vraiment je ne peux pas dire si nos chansons les ont inspiré.
Tof : Votre album Big Thing de 1988, n’était-il pas un hommage au Pop Art . ?
Nick Rhodes :[SOURIRE]Tu sais lorsque nous faisons une chanson, nous essayons de donner quelque chose de l’intérieur, de l’émotion. C’est pour cela qu’il y a souvent beaucoup d’images et de portraits dans nos CD et nos shows. J’aime bien associer une chanson à un visuel. Et je trouve que le Pop Art est un concept assez proche de cela.
Tof : Beaucoup de titres de l’album Astronaut semblent se prêter aux remixes . Est-ce que vous voulez que cet album marque aussi le retour de Duran Duran dans les clubs ?
Nick Rhodes :Absolument ! De nombreux remixes sont prêts d’ailleurs.
Tof : Et est-ce que vous connaissez des dj français avec lesquels vous aimeriez collaborer ?
Nick Rhodes :Et bien figure-toi que nous avons vu David Guetta hier soir, et il travaille en ce moment sur un remix de (Reach Up For The) Sunrise. Sinon je dois dire que je ne connais pas beaucoup de djs français, à part Claude Challe à l’époque des Bains Douche.
Tof : L’an dernier un nombre impressionnant d’artistes s’est déclaré influencé ou fan de Duran Duran, dans des styles souvent assez opposés. La liste est longue: The Dandy Warhol, Moby, GoldFrapp, No Doubt, Kylie Minogue, Korn, The Smashing Pumpkins, Limp Bizkit, ou même Marilyn Manson, entre autre … Qu’est-ce que ça t’inspire ?
Nick Rhodes : Oui c’est étrange. Nous sommes toujours très flattés de voir que tant d’artistes nous aiment et s’estiment influencés par nous. Je pense que c’est surtout par rapport à l’impact que nous avons eu dans les années 80. Ils ont grandi avec nous et puis nous avons nous-mêmes expérimenté différents styles. C’est intéressant de voir aussi que toute une nouvelle mouvance de rock britannique, déclare qu’elle est influencée par Duran Duran. Je pense à The Killers, Franz Ferdinand ou encore The Scissor Sisters, qui sont plus jeunes ! [SOURIRE]
Tof : Et quel groupe parmi ces 3 nouveaux venus, a l’attitude la plus duranienne, selon toi ?
Nick Rhodes :C’est The Scissor Sisters ! Ils ont été notre première partie avec GoldFrapp lors de notre dernière tournée britannique. Ils sont tellement cool, amusants, ils ont tant d’énergie. Si on devait résumer l’esprit de Duran Duran par un mot ce serait probablement Energie. Eux, ils l’ont et il faut la garder intacte !
Tof : Vous avez dû vivre des évènements uniques, qui pourraient être racontés dans un livre.
Nick Rhodes : Et bien le livre est en préparation. Nous n’avons plus fait de livre officiel depuis nos débuts et beaucoup de monde le demande. Mais nous n’en sommes qu’au début et il ne sortira probablement pas avant deux ans .
Tof : Quand pouvons-nous espérer vous voir en concert à Paris ?
Nick Rhodes : Nous allons essayer de faire un concert dans une petite salle parisienne en Novembre, et nous aimerions beaucoup que ce soit l’Olympia . L’an prochain, une grande tournée mondiale est prévue, qui devrait passer par la France et de plus grandes salles .
L’interview touche à sa fin et je dois laisser la place aux journalistes qui se pressent à l’entrée de la petite salle. Nick fait une dédicace originale aux internautes de CitéGay : un dessin rappelant l’oeil percé du film surréaliste Un chien Andalou de Luis Bunuel. Roger et Andy, le batteur et le guitariste, font leur entrée et prennent place sur le divan rouge. L’espace d’un instant je me sens presque faire partie intégrante du groupe. Il ne manque que Simon, en interview dans une autre salle plus loin, mais je le croiserai avec les autres dans le hall, détendus souriants, et finalement accessibles. A l’étranger on commence à parler d’une comédie musicale prenant pour trame les chansons de Duran Duran. Beaucoup de rumeurs autour d’un comeback acclamé partout outre Atlantique. Le groupe continue de déclencher malaises et scènes d’hystérie lors de ses apparitions. L’album Astronaut sera aussi disponible avec un dvd d’une heure qui montrera des extraits de leur dernière tournée triomphale et attestera du fait que Duran Duran est avant tout un groupe de scène, emporté par le charismatique de Simon Le Bon, entertainer hors pair. Réservons leur le meilleur accueil en France !
Duran Duran – Astronaut sortie le 14 Octobre 2004
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