Dans le feuilleton Buttiglione, le dénouement est proche, les parlementaires européens devant procéder au vote d’investiture demain. Le Président conservateur Barroso a réaffirmé aujourd’hui à Strasbourg son refus de revoir la composition de son équipe, courant le risque d’être désavoué lors du vote de demain.
« J’ai écouté l’avis du Parlement, j’ai compris votre message », a affirmé M. Barroso ajoutant que si « certains d’entre vous auraient préféré une action plus radicale », « toutes mes informations… me donnent l’impression qu’un changement de portefeuille à l’issue de cette procédure posera plus de problèmes qu’il n’en résoudra ».
Alors que les groupes parlementaires européens de gauche ont appelé à voter contre l’investiture, le Président de la Commission agite des visions funestes et menace : « Cette Commission est digne de votre confiance et mérite votre soutien. Je fais appel à votre sens des responsabilités. Je fais surtout appel à votre engagement européen pour exprimer votre confiance à ce collège », ajoutant que si « vous partagez avec moi la conscience des menaces populistes, de tous ceux qui veulent affaiblir l’Europe et qui cherchent toujours à mettre en cause la crédibilité de nos institutions. Nous ne devons pas leur donner de nouveaux arguments ».
Ainsi, l’absence d’investiture de la Commission serait aux yeux du Président non pas une décision venant sanctionner ses choix politiques mais reviendrait à aller à l’encontre de la construction européenne. Le raccourci est un peu court pour être crédible mais le chantage est à peine voilé.
Un lot de consolation annoncé aux partis frondeurs et aux associations LGBT et féministes : un « plan d’action » contre « toutes les discriminations » et la création d’une « Agence (européenne) des droits fondamentaux ». L’idée est bonne mais l’exécutif européen n’a toujours pas besoin de Buttiglione pour un tel programme.
