‘était le 16 janvier 2004, Sébastien Nouchet, 38 ans à l’époque, a été violemment agressé, à Noeux-Les-Mines dans nord le Pas-de-Calais. Alors qu’il sortait dans son jardin, un groupe d’individus s’était jeté sur lui et l’avait arrosé d’essence, avant d’y mettre le feu.
Hospitalisé de longues semaines, brûlé au troisième degré, incapable de s’exprimer à l’époque des faits et subissant un an après l’agression de graves séquelles physiques et psychologiques, cette agression a provoqué une vague d’émotion et d’indignation dans tout le pays.
Dans une lettre adressée à Patrice Gondreville, compagnon de Sébastien Nouchets, le président Chirac avait exprimé sa « profonde indignation » et avait assuré que les responsables de ce « crime odieux » seraient « arrêtés et sanctionnés comme ils le méritent ». L’enquête est au point mort, les enquêteurs ayant même suspecté Sébastien Nouchet, gravement dépressif à l’époque des faits de s’être infligé ces blessures.
Le garde des Sceaux, Dominique Perben, avait également reçu la mère et le compagnon de la victime. Sur le terrain politique et associatif, la bataille a été rude en 2004 pour qu’à la suite de cette agression soit enfin adopté le dispositif de lutte contre les propos homophobes, la loi pénale prévoyant déjà une aggravation des peines en cas de violences physiques à caractère homophobe. Par contre, toujours rien sur le terrain de la prévention et la sensibilisation des jeunes en milieu scolaire.
N’oublions pas non plus François, assassiné à Reims dans le parc Léo Lagrange en 2002 par trois jeunes skinheads dont le procès s’est tenu en octobre dernier. Pensons également à toutes les autres victimes, quotidiennes et anonymes qui subissent encore aujourd’hui des actes ou propos homophobes.
