Alors que l’Afrique du Sud est l’un des pays au monde avec le plus fort taux de prévalence au VIH au sein de sa population avec 5 millions de séropositifs, le gouvernement sud africain a publié des chiffres épidémiologiques qui ont de quoi surprendre, compte tenu des données factuelles, et de quoi inquiéter quant à la prise en compte de la pandémie par les pouvoirs publics.
Selon les chiffres annoncés par le gouvernement sur les 5 dernières années le nombre de décès dû au VIH a augmenté de 57 % mais sur les 3 millions d’actes décès il ressortirait que la tuberculose et la pneumonie sont les principales causes de mortalité. Les associations contestent fermement ces chiffres, le tabou lié au VIH dans le pays est tel que bon nombre de famille ne déclarent pas la cause réelle du décès de leurs proches et préfèrent évoquer une mort due à la tuberculose ou à la pneumonie, maladie opportuniste du VIH.
Selon les chiffres de l’agence nationale de statistique sud-africaine, 9 479 personnes seraient mortes du virus du Sida en 2001 contre 6 602 en 1997. Mais 57 000 personnes sont officiellement décédées de tuberculose en 2001 ce qui constituerait une augmentation de 100% des cas depuis 1997.
La réglementation sud africaine n’impose pas aux professionnels de santé de déclarer à des fins statistiques à l’administration les cas de Sida. Les associations de lutte contre la pandémie estiment que les chiffres avancés ne représentent que 30% des cas réels de décès liés au VIH.
Le mois dernier, le père de la nation sud africaine a brisé un tabou en déclarant que son propre fils venait de décéder des suites du Sida. Thabo Mbeki, successeur de Mandela au fauteuil de la présidence, a longtemps nié le lien entre VIH et sida, déclarant au Washington Post qu’il ne connaissait aucune personne autour de lui qui soit morte du sida. Mandela avait pris à parti sans réserves Mbeki, déclarant que le gouvernement devait distribuer des antirétroviraux. Le ministre de la santé, après avoir préconisé l’aïl et l’huile d’olive comme thérapeutique (SIC) a annoncé la mise en place d’un programme en ce sens. En décembre dernier, les associations avaient également protesté contre le retrait de toute référence à l’homosexualité dans le guide national de prévention au VIH.
Le combat contre la maladie est déjà inégal compte tenu de l’absence de prise en charge thérapeutique généralisée. L’attitude du gouvernement sud africain sur la question est non seulement scandaleuse, elle est criminelle.
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Afrique du Sud : négationnisme de la prévention
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