Le quotidien Libération s’inquiète ce jour de l’arrivée, au sein du milieu festif gay principalement, du crystal, encore appelé «drogue des drogues» par les dealers. Cette métamphétamine surpuissante était au pire jusqu’alors diffusée au retour des Etats-Unis par des voyageurs ou par des touristes de passage mais ne pénétrait pas encore le « circuit » gay. Le quotidien a recueilli le témoignage de plusieurs personnes et affirme que le crystal est désormais consommé et proposé lors de soirées gays parisiennes même si cela demeure ponctuel et limité.
Le crystal se caractérise par un sentiment immédiat d’accoutumance avec une forte stimulation pour le consommateur et un sentiment d’euphorie. La diffusion au sein du milieu festif gay s’explique également par la très forte stimulation de la libido et le retard provoqué de l’éjaculation. Consommé fumé, le crystal est redoutable, les consommateurs avançant des « fantasmes de baise comme un mauvais porno » et l’impression de partir « en live ». Outre les dangers liés à l’usage de toute drogue dure, le crystal enlève toute notion et réflexes de prévention ce qui rend sa prise très dangereuse pour des personnes qui habituellement Safe vont prendre tous les risques pour « rassasier » – sans y arriver – leurs désirs sexuels liés à l’usage de la métanphétamine. Outre le danger réel face aux prises de risques engendrés par la consommation du crystal, des comportements violents, paranoïaques, des hallucinations, perte de poids et léthargie, sont rencontrés par les usagers.
Le magazine Têtu avait publié déjà fin 2004 le témoignage accablant d’un lecteur en 4 épisodes titrés « Crystal, journal d’une expérience. »
Dans le même temps, et souvent relié au milieu festif Gay, le GHB (acide gammahydroxibutirique) fait parler de lui à Ibiza. Cet anesthésiant appelé fréquemment « ecstasy liquide » provoque des comas. Ce produit cause un état semblable à l’ébriété, plus d’euphorie que de désinhibition. Des effets amnésiques et anesthésiques sont importants, c’est pourquoi le GHB est également appelé « drogue des violeurs », des personnes étant à leur insu doguées au GHB pour être ensuite abusées et violées.
Après le décès d’un jeune Irlandais, dans le coma et qui n’a pu être ranimé, et l’intoxication au GHB de 25 touristes, les autorités sanitaires de l’Ile des Baléares sont en alerte. « Jamais auparavant nous n’avions eu un nombre aussi élevé et une telle concentration dans le temps d’intoxications par ecstasy liquide », a déclaré le directeur de la Santé publique des Baléares, Antoni Pellicer, au quotidien El Pais, sans exclure qu’un lot de drogue ait pu être frelaté.
La consommation de drogues en milieux festifs gay est une réalité qui a, par le passé amené les autorités à fermer des établissements de nuit sans qu’une réflexion soit engagée sur l’information des usagers ou même l’étude des spécificités des prises de drogues au sein de la population Gay. Un « Etat des lieux de la consommation de produits addictifs en milieu festif gay et lesbien », réalisé en 2003-2004 par le Kiosque info sida toxicomanie et l’Anpaa 75 (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie) rend effectivement compte d’une importante utilisation de produits psychoactifs avant les rapports sexuels.
Nous sommes tous responsables. La marginalisation, quasi « normalisation », de la prise de drogue au sein de la communauté LGBT est une donnée objective et qui doit être condamnée.
EN SAVOIR PLUS
La drogue dure chez les Gay, le cliché festif aussi !
Les pages d’information sur les drogues du SNEG : www.sneg.org
Résultats de la 1ère enquête sur « l’Etat de la consommation de produits addictifs en milieu festif Gay & Lesbien » : www.lekiosque.org