TAMIFLU GENERIQUE : PLUS LE TEMPS DE DISCUTER – ROCHE DOIT AGIR

Communiqu de presse – 21 octobre 2005 – Act Up-Paris et le RAME

TAMIFLU GENERIQUE : PLUS LE TEMPS DE DISCUTER – ROCHE DOIT
AGIR

Act Up et le RAME (1) appellent Roche dbloquer la production
gnrique pour l’Afrique

Le PDG mondial de Roche a dclar hier dans une interview Reuters que
« Roche est prt discuter de licences volontaires avec n’importe qui capable de
fabriquer le Tamiflu. » Pour les pays Africains, qui n’ont pas pu faire de stocks
de Tamiflu, qui voient dj les oiseaux migrateurs arriver des rgions
contamines et qui connaissent les plus hautes prvalences VIH, il n’y a plus
le temps de « discuter » : Roche doit immdiatement autoriser et faciliter le
lancement sans conditions d’une production gnrique du Tamiflu.

Les malades du sida particulirement vulnrables face la grippe aviaire

– les malades du sida, avec les personnes ages et les enfants de moins d’un
an, constituent le groupe courant le plus haut risque de complications mortelles
lies la grippe aviaire, principalement des surinfections pulmonaires (4) ; en
France l’Etat recommande un accs prioritaire au Tamiflu pour les malades du
sida, mais que va t-il arriver aux millions de malades qui vivent en Afrique
?

– le continent africain va vraisemblablement tre touch par l’pizootie
aviaire avant l’Europe, dans la mesure o, en hiver, les oiseaux migrateurs
quittent le Nord pour le Sud ;

– dj sans la grippe aviaire, l’Afrique est la rgion du monde o la
mortalit par maladie pulmonaire est la plus leve du monde ; de plus, 30
millions d’Africains vivent avec le VIH.

– il va falloir entre 4 et 15 mois, selon que Roche garde ou non ses mthodes
de fabrique secrtes, pour lancer une production gnrique de Tamiflu, d’aprs
les experts pharmaceutiques de l’European Generics Association (5)

Face la perspective d’une pandmie, Roche n’a pas dicter ses
conditions

– Roche n’a pas financ la dcouverte du Tamiflu : le laboratoire suisse
s’est content d’en acheter les droits la start-up Gilead, pour moins de 50
millions de dollars en 1996 (2) ; aujourd’hui le montant cumul des commandes
dpasse le milliard de dollars : l’investissement de dpart de Roche a dj t
largement rentabilis.

– Roche affirme tre prt concder des licences volontaires d’autres
fabricants, mais refuse de prciser ses intentions : opacit quant aux critres
d’attribution des licences, au montant des royalties exiges, la libre
concurrence sur les prix versus un prix unique lev, ainsi qu’au dlai et la
transparence des soi-disant « discussions ».

– Dans le cas des mdicaments anti-VIH, Roche a jusqu’ici systmatiquement
bloqu les tentatives visant lancer une production gnrique, et a, au final,
toujours refus d’octroyer la moindre licence volontaire, notamment au
gouvernement brsilien (3)

Compte tenu de l’opacit de la proposition de Roche sur les licences
volontaires, il n’est pas possible de prendre au srieux la volont de ce
laboratoire de faciliter le lancement d’une production gnrique de Tamiflu
rpondant l’urgence (dlais) et aux besoins (bas prix, concurrence entre
fabricants).

Dans ces conditions, et au regard d’une part des incroyables bnfices dj
raliss par Roche sur le Tamiflu, et d’autre part de l’immense vulnrabilit de
l’Afrique face au risque de la grippe aviaire, il est inacceptable que Roche
puisse dicter ses conditions et ainsi ralentir le lancement d’une production
gnrique massive de Tamiflu pour les pays pauvres.

Dans ces conditions, l’Afrique n’a pas le temps d’attendre que Roche ait
termin de « discuter ». Act Up-Paris et le RAME exigent que Roche :

– abandonne immdiatement tous ses droits exclusifs sur le Tamiflu dans les
pays en dveloppement.

– donne aux fabricants de gnriques accs tous ses secrets de fabrication
et d’assurance de qualit concernant le Tamiflu.

– Mette tout en uvre maintenant pour faciliter le lancement le plus rapide
possible d’une production gnrique massive de Tamiflu, en particulier pour
l’Afrique.

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(3) « Brazil to Break Roche’s Patent on AIDS Medication », Wall Street Journal,
23 aot 2001 ; « Roche Reaches Accord on Drug with Brazil », New York Times, 9
septembre 2001.