Pour rappel, un malheureux trentenaire y avait été roué de coups ponctués d’insultes homophobes, par trois individus dont un mineur. La victime ensanglantée avait pu s’échapper après s’être écriée «vous vous trompez, je ne suis pas pédé ».
Dès la sortie du Jardin, il avait pu être pris en charge par une patrouille de police. Deux des agresseurs furent interpellés, tandis que le troisième réussissait à prendre la poudre d’escampette, abandonnant un sac dans sa précipitation.
De façon surprenante, le fuyard s’était pointé comme une fleur au commissariat 48 heures après l’agression, pour récupérer le sac qui entre temps avait permis de l’identifier. Formellement reconnu par la victime, il fut ainsi arrêté dans l’heure.
Le bilan de l’agression est assez lourd : les coups répétés ont provoqué une fracture du nez et du sternum ainsi qu’un traumatisme thoracique nécessitant plusieurs interventions chirurgicales et un accompagnement psychologique.
Une première comparution le lendemain même de l’agression avait aboutit au renvoi de l’affaire, dans l’attente d’informations complémentaires et de la nomination d’un juge d’instruction.
Les deux premiers interpellés (un majeur et un mineur) avaient été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Le dossier a hier de nouveau été examiné principalement en ce qui concerne les deux agresseurs majeurs, poursuivis pour violences volontaires commises en réunion en raison de l’orientation sexuelle.
Le cas de l’agresseur mineur sera prochainement examiné par un tribunal pour enfants.
Contre toute attente l’audience a été marquée par le poids significatif de l’absence désinvolte des deux agresseurs.
Selon la Présidente du Tribunal Correctionnel Madame Brigitte Olive, qui intervient dans le rapport réalisé au cours de l’instruction, le prévenu le plus violent « ne comprend toujours pas la gravité de son acte et continue à tenir des propos homophobes devant les personnes chargées du contrôle judiciaire »
Après délibération le verdict a été prononcé :
Les deux prévenus écopent de 8 et 4 mois de prison ferme. Ils doivent en outre payer 8600 euros de dommages et intérêts à la victime absente au moment de l’audience pour des raisons de discrétion, et 600 euros de remboursement d’honoraires d’avocat ainsi que 4235 euros de dommages et intérêts pour la Caisse Primaire d’Assurance Maladie et 760 euros de remboursement d’honoraires d’avocat.
Dans cette affaire le collectif contre l’Homophobie de Montpellier s’était constitué partie civile. Les deux prévenus doivent ainsi lui verser 800 euros de dommages et intérêts et 450 euros de remboursement d’honoraires d’avocat.
Un dénouement dont le collectif se félicite, car il va encourager les victimes à se manifester.
Le site de SOS Homophobie : www.france.qrd.org/assocs/sos