Act Up-Paris
Communiqu de
presse
2005
«
Nous ne voulons pas fter les
mortEs. Nous voulons vivre
A l’occasion du 2 novembre,
» fte des trpassEs « , les militantEs d’Act Up-Paris collent dans la capitale
une affiche (1) rappelant qu’on meurt toujours du sida. Cette affiche rappelle les principales causes de dcs
lies l’infection VIH.
Une tendance lourde et
inquitante se dgage des donnes recueillies et de notre exprience.
L’essentiel de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH s’est tourn,
avec les multithrapies, vers le contrle de la charge virale. Cela a permis en
France de rduire la mortalit.
Le sida n’est pas une
maladie chronique
Pourtant, les dcs
concernent de plus en plus des personnes dont la charge virale est sous
contrle. On meurt d’un infarctus, d’un cancer ou d’une encphalite, alors que
le dernier bilan sanguin tait bon. De plus, les cancers dont sont atteintes les
personnes sropositives semblent se diversifier, les attaques du virus contre le
cerveau s’intensifier, les suicides s’accrotre. En ralit, il n’y pas
forcment une augmentation de l’incidence de ces phnomnes. Bon nombre d’entre
eux, des cancers de divers types aux encphalites VIH, existaient dj. Mais
l’urgence des pathologies directement lies au VIH et la baisse du systme
immunitaire (CMV, pneumocystoste, etc.) ainsi que la mort prmature des malades
ont » masqu » ces problmes. Ils ne sont donc pas nouveaux, ce sont leurs
consquences sur la vie, plus longue, des personnes vivant avec leur VIH qui les
rendent aujourd’hui dramatiquement visibles. C’est la raison pour laquelle nous
avons besoin d’outils de surveillance adapts cette ralit, et qu’en aucun
cas, on ne peut qualifier le sida de maladie chronique.
Une prise en charge globale
est indispensable
Il est indispensable que les
autorits sanitaires s’emparent de ce problme pour que soient tudies les
causes de cette mortalit, et que des rponses adquates soient offertes au plus
vite. On meurt moins du sida, mais on vit avec des problmes particulirement
lourd. Le VIH est un facteur qui accrot le risque de nombreuses autres
pathologies, dont certaines conduisent la mort. Cette ralit nous rappelle
quel point une prise en charge globale de la vie avec le VIH est indispensable
au moment mme o nous avons tout craindre d’une rforme de la Scurit
sociale et du rgime des ALD, qui vont segmenter cette prise en
charge.
Informations complmentaires
et documentation
– Selon l’enqute mortalit
2000, sur 964 malades du sida mortEs au cours de l’anne, 269 dcs sont dus
un cancer. La frquence de ces cancers est plus leve chez les sropositifVEs
que dans la population gnrale. Lire Protocoles n38 http://www.actupparis.org/article2029.html
– Les accidents
cardio-vasculaires sont plus nombreux chez les sropositifVEs qu’en population
gnrale. Le VIH et les traitements sont des facteurs cumulatifs de risque. Lire
Protocoles n35 http://www.actupparis.org/article1844.html
– Les encphalites restent
une cause de mortalit inquitante. Lire Protocoles n36 http://www.actupparis.org/article1917.html
– 22 % des personnes ayant
rpondu l’enqute Vespa (rsultats 2005) disent avoir fait une tentative de
suicide. Une personne sur cinq prend tous les jours ou presque un
antidpresseur. Lire Protocoles n36 http://www.actupparis.org/article1913.html
– Enfin l’ensemble des
donnes indique une prochaine explosion de la mortalit chez les personnes
coinfectes avec une ou plusieurs hpatites virales. La coinfection avec le VIH
complique le traitement acclre l’volution de l’hpatite vers une cirrhose ou
un cancer. La coinfection, la prvention et la prise en charge de la cirrhose
doivent devenir une priorit. Voir la journe de l’ANRS » Prise en charge de la
cirrhose chez les patients co-infects » http://www.anrs.fr/index.php/article/articleview/1367/1/684
(1) Cette afffiche est
tlchargeable sur notre site : http://www.actupparis.org/article2231.html