Le groupe automobile Ford fait marche arrière sous la pression des associations de défense des droits de la communauté LGBT qui reprochaient au constructeur américain d’avoir pris la décision de cesser toute diffusion publicitaire auprès des médias gays et lesbiens. Les huit marques de voitures du groupe de Detroit feront à nouveau des publicités dans les médias LGBT a annoncé le vice-président de Ford, Joe Laymon, suite à une rencontre entre le constructeur et les représentants des associations.
Le constructeur US était accusé par les groupes de défense homosexuels d’avoir conclu un accord secret avec les associations familiales chrétiennes conservatrices pour que deux de ses marques, Jaguar et Land Rover, ne soient plus affichées dans la presse communautaire LGBT. L’Association familiale américaine (AFA) s’était félicitée de cette décision et avait annoncé qu’elle retirait ses menaces de boycott contre les produits Ford qui essuie depuis 18 mois une chute de ses ventes aux Etats-Unis et qui, selon les analystes, ne peut se permettre de perdre des clients en ce moment.
Le groupe a justifié dans un premier temps le retrait des plans médias de Jaguar et Land Rover dans la presse gay comme justifiée pour des raisons commerciales et budgétaires et que l’entreprise luttait contre les discriminations et soutenait des manifestations LGBT. Le groupe automobile a ainsi annoncé reprendre ses campagnes publicitaires pour ces deux marques dans la presse gay, et même les étendre à l’ensemble des marques du groupe.
Les associations familiales conservatrices ne décolèrent pas et ont dénoncé le manquement de Ford à un « accord », accréditant la thèse supposée du pacte antérieur. Pour Donald Wildmon, Président de l’AFA, « nous avons eu un accord avec Ford, établi en bonne foi », ajoutant que « malheureusement, quelques cadres de Ford Motor Company ont pris la décision de violer l’accord conclu de bonne foi ». « Nous considérons maintenant notre réponse à la violation et comptons prendre une décision très bientôt » a ajouté le même Donald Wildmon pour qui l’option d’un boycott est maintenant beaucoup plus vivante.
La porte-parole de Ford, Kathleen Vokes, a refusé vendredi de réagir aux propos du Président de l’AFA.
Ford n’est pas la première société américaine à devoir se justifier et se positionner sur les questions LGBT. D’autres grandes compagnies comme Microsoft Corp et Walt Disney Cie se sont également trouvées en position d’arbitrer entre signes à l’attention des minorités sexuelles et garanties à apporter à une clientèle conservatrice.
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