Le dernier numéro d’Afrique Education laisse paraître un éditorial en forme d’appel à la haine envers les homosexuels, contre lequel SOS Homophobie s’insurge et a décidé de réagir.
Rien que le titre de l’éditorial fait froid dans le dos : «Cameroun : il ne faut pas tolérer l’homosexualité ».
Le discours distillé ensuite, ne relève malheureusement pas le niveau d’un journal qui se dit – en quelle honneur ? – « le magazine de l’élite »…
On y commence ni plus ni moins par féliciter les journaux camerounais, qui ont récemment outé des personnes présumées homosexuelles (le directeur de publication de l’un d’entre eux L’Anecdote vient d’être condamné à quatre mois de prison et un million de Francs CFA d’amende – équivalent à 1.520 euros- pour s’être rendu coupable de diffamation ; Ndlr) car après tout, si l’homosexualité se pratique en cachette, c’est qu’elle est dégradante et condamnable.
Faisant preuve d’une bonne fois manifeste (…), l’auteur de l’article semble oublier que l’orientation sexuelle doit être dissimulée quant elle est passible une peine de six mois à cinq ans de prison ferme, assortis d’une amende 20000 à 200000 Francs CFA.
L’éditorialiste qualifie ensuite de scandaleux le comportement de certains pays occidentaux, qui permettent l’adoption des enfants par des couples de même sexe, dans un environnement forcément malsain.
Il s’inquiète enfin du fait que les Camerounais « sont aujourd’hui perçus comme les personnes les plus corrompues du monde, étiquette suffisamment insultante pour qu’on y ajoute celle de pays de pédés », saluant la politique de discrimination homophobe du président Mugabe, et estimant par ailleurs que les peines encourues en cas de flagrant délit de rapports homosexuels, devraient encore être alourdies…
A la fin de l’éditorial, le magazine invite les magistrats à « sévèrement condamner tous les cas d’homosexualité ».
Dans un communiqué daté du 6 mars 2006, SOS Homophobie condamne cet article haineux et discriminatoire, demandant la libération immédiate de toutes personnes emprisonnées sous le seul prétexte de leur orientation sexuelle.
L’association exige par ailleurs la saisie de ce numéro d’Afrique Education imprimé et diffusé en France ainsi que le retrait du site Internet d’Afrique Education et interpelle le ministère de l’Intérieur pour que celui-ci veille à ce que les articles qui y sont publiés soient conformes aux lois de la République.
Enfin, elle fait savoir qu’elle se réserve la possibilité de porter plainte contre Afrique Education pour que cet appel à la haine soit condamné par la Justice.
EN SAVOIR PLUS
Le site de SOS Homophobie