Communiqu de presse –
2006
Opel : l’humiliation
des trans’ comme technique de vente
Dans une campagne tlvise
diffuse la tlvision, la firme Opel utilise une personne transsexuelle et la
tourne en drision pour vendre une voiture. Par le ridicule du personnage, par
la grossiret du propos et par son abominable ressort humoristique, cette
campagne publicitaire est non seulement minable, mais fondamentalement
inacceptable d’un point de vue humain et thique. Alors que nous subissons la
transphobie quotidienne, la transphobie psychiatrique et la transphobie lgale,
devons-nous encore subir les sarcasmes des camelots ?
Ce spot de publicit montre
une femme qui vient visiblement de changer de sexe, caricaturale souhait
(silicone, voix rauque, perruque, etc.) dans le cabinet de son mdecin. Elle
lui dit en substance : Ecoutez docteur, je crois que j’ai fait une erreur.
Est-ce que, hum, on ne pourrait pas. Enfin, vous comprenez. Remettre, tout ce
que vous venez d’enlever, quoi ? . Ah non, Madame, a ne va pas tre possible
, rpond le mdecin en levant les yeux au ciel. Puis un travelling sur
l’automobile, qui, elle, peut tre essaye pendant trois jours et change si
elle ne convient pas. Moques, humilies, discrimines, brutalises,
assassines, assujetties la toute puissance psychiatrique, exclues le plus
souvent du monde du travail, les trans’ restent le groupe dont l’identit peut
tre bafoue en toute impunit. Exclue du dispositif de la HALDE, la transphobie
n’a tout simplement pas d’existence lgale. Lutter contre elle, c’est donc
lutter contre un fantme ; un fantme qui met en jeu la vie de nombreuses
personnes et les prive purement et simplement de leurs
droits.
Combien de suicides, de
contaminations par le VIH et d’overdoses, combien d’agressions et de meurtres de
trans faudra-t-il encore pour que l’on comprenne que si les trans’ multiplient
les pratiques risques dans leur vie quotidienne et, notamment dans leur
sexualit, c’est en partie parce qu’elles/ils sont considrEs comme des malades
mentaux et un sujet de raillerie.
En Espagne, une publicit de
cet acabit a dj t retire des crans la demande des associations trans. En
France, que fait le Bureau de Vrification de la Publicit (BVP) quand il ne
fait pas semblant de s’effaroucher la vue d’un poil pubien dans une publicit
? Le respect des minorits discrimines n’est-il pas digne de sa vigilance
?
Act Up-Paris exige
:
– d’OPEL, des excuses
publiques ainsi que le retrait dfinitif de cette
publicit ;
– de l’agence de publicit,
qu’elle finance une campagne sur les discriminations dont sont victimes au
quotidien en France, les personnes transsexuelles et
transgenres ;
– du BVP, qu’il nous
fournisse des explications et que sa vigilance s’applique toutes les
discriminations exerces contre les minorits.
Act Up-Paris exige encore et
toujours:
– la dpsychiatrisation de
l’identit trans’
– la ralisation d’tudes
pidmiologiques et un tat des lieux sur le VIH au sein de la communaut
trans’
– la mise en place de
campagnes de prvention de l’infection VIH cibles envers notre
communaut
– le droit au respect et
la dignit et l’intgration de la transphobie dans la
HALDE