Act Up-Paris
Communiqu de presse 28 mai 2006
Violences
homophobes
La France doit condamner la Russie
Les violences
homophobes qui ont empch la Marche des fierts LGBT
de se tenir
Moscou doivent faire l’objet de condamnations et de
sanction de la
part de tous les pays, commencer par la France.
Ces violences venaient
de toute part : skinheads, orthodoxes,
lecteurs nationalistes, etc.
Mais elles sont surtout venues des
pouvoirs publics. C’est le maire
qui avait interdit cette marche,
dcision cautionne par un tribunal ;
ce sont des policiers qui ont
pris fait et cause pour les homophobes,
arrtant et frappant de
nombreux soutiens la cause LGBT. C’est un
dput nationaliste, qui
a pu dire, devant des manifestantEs arrtEs,
et sous les
applaudissements de la foule : j’ai trouv une solution
pour eux :
la Sibrie . La dportation des homosexuelLEs dans des
goulags:
voil ce que la Russie, qui va prendre la prsidence du
Conseil de
l’Europe, peut proposer par la bouche d’un lu, sans
qu’aucune
autorit fdrale ou locale ne le dsavoue. La France et les
autres
pays europens oseront-ils le cautionner ? Ces violences
n’auraient
jamais t possibles sans l’homophobie prgnante dans
toutes les
couches de la socit, et contre laquelle rien n’a t
fait.
L’homophobie institutionnelle russe a de graves consquences
sanitaires. L’pidmie de sida, d’hpatites virales et d’IST en
Russie est une des plus dynamiques au monde. Pourtant, la
transmission du virus du sida chez les gays y est totalement
occulte. En Russie, le sida chez les homos n’existe pas.
L’homophobie est telle qu’aucun message de prvention cibl, aucune
incitation au dpistage n’est mise en ouvre en direction de cette
population. La transmission par injection reprsente depuis le milieu
des annes 1990 le vecteur principal et le plus visible de
l’pidmie. Mais chez les homosexuels, elle est compltement nie, si
bien qu’aujourd’hui, comme nous l’avons constat lors de notre
mission en Russie en avril 2005, personne ne s’y prpare.
L’occultation des homosexuels dans l’pidmie en Russie est apparue
avec clat lors de la premire confrence sur le sida en Europe de
l’Est et Asie Centrale qui vient de se terminer Moscou. Aucun
reprsentant homosexuel n’a t invit, aucune session n’a t
consacre cette question. La Russie n’a tir aucune leon des
expriences passes de la lutte contre le sida : celui qui ne combat
pas toute l’pidmie dans le respect des personnes atteintes, ne
combat rien du tout et se fait le complice du sida.
Les responsables
politiques franaisEs et europenNes n’ont pas le
choix. Elles et ils
doivent condamner officiellement et sans aucune
rserve les exactions
commises par la Mairie de Moscou et les forces
de l’ordre, ainsi que
l’homophobie de l’Etat russe. Mais Dominique de
Villepin, Philippe
Douste-Blazy ou Jacques Chirac, qui appartiennent
un parti qui
tolre en son sein l’homophobie la plus violente,
auront-ils le
courage politique suffisant pour faire passer le droit
des gays, des
lesbiennes et des trans, avant des intrts
conomiques ? Les 45
autres tats membres verront-ils que le Conseil
de l’Europe perdra le
peu de crdibilit qui lui reste tolrer la
prsidence d’un pays
pour qui la dportation des homosexuelLes est
une possibilit
?
Nous exigeons que les gouvernements europens, le chef de l’Etat
franais et les ministres franais les plus concernEs condamnent
sans rserve les violences homophobes, et qu’ils remettent en cause
la prsidence russe du Conseil de l’Europe, tant que la fdration de
Russie n’aura pas prsent des excuses officielles.
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