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VIH et IST : toujours des comportements à hauts risques !

Sida, on n’arrête quand ? C’est par cette question qu’une campagne en marge de l’année Sida, Grande Cause Nationale 2005, tentait d’interpeller chacun d’entre nous. En l’absence pour l’heure de données épidémiologiques sur cette période, c’est bien tristement que l’on doit constater que les résultats d’une enquête menée par l’Institut national de Veille Sanitaire (InVS), en partenariat avec le SNEG et AIDES, ne sont pas encourageants sur l’impact des campagnes récentes sur les pratiques sexuelles entre hommes.

Le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) publie donc ce jour les résultats partiels de l’enquête Baromètre Gay qui s’est déroulée en Ile-de-France du 15 septembre 2005 au 15 novembre 2005, sur la base d’un autoquestionnaire anonyme, auprès des clients de 72 établissements parisiens affiliés au SNEG et dans 16 lieux de rencontres extérieurs via les bénévoles de Aides. Une deuxième vague d’enquête, via 7 sites Internet identitaires dont CitéGAY, s’est déroulée jusqu’en février 2006 mais les résultats ne sont pas encore publiés.

Sur les 3459 questionnaires papiers collectés, l’enquête fait apparaître un profil de répondants majoritairement franciliens, avec un age moyen de 36 ans, natifs français à 85%, un même taux se déclarant homosexuels, 30% étant en couples (25% homo vs 5% hétéro).

Sur les données liées aux pratiques à risques, les réponses confirment malheureusement les tendances observées ces dernières années en France comme à l’étranger avec une ré-émergence des infections sexuellement transmissibles. Parmi les hommes ayant répondu à l’enquête, 14 % signalent avoir eu une IST lors de l’année écoulée (blennorragie, gonococcie rectale, syphilis, LGV, condylomes). Mais cette enquête met surtout en évidence le relâchement des comportements de prévention. Dans l’année écoulée, 30 % des répondants ont déclaré avoir été exposés à du sperme lors de fellations, et 35 % à avoir eu des rapports anaux sans préservatif. Les pénétrations anales non protégées sont encore plus fréquentes chez les séropositifs, puisqu’elles concernent 62 % d’entre eux. Parmi les répondants testés, 15 % sont séropositifs pour le VIH, dont un quart a découvert sa séropositivité dans l’année.

Les bars sont largement fréquentés par les répondants (80 %), les lieux de rencontres sexuelles légèrement moins : 70 % pour les saunas, 67 % pour les lieux extérieurs de drague, 61 % pour les backrooms. Une proportion importante de répondants (57 %) fréquente régulièrement les lieux où les échanges sexuels sont possibles. L’utilisation de sites de rencontre sur internet concerne 60 % des répondants. Ces fréquentations diffèrent selon l’âge. Les répondants âgés de 25 ans et moins, surfent plus souvent de façon régulière que leurs aînés, sur les sites de rencontre Internet (47 % vs. 33 %), alors qu’ils fréquentent moins souvent les saunas (61 % vs. 71 %) et les backrooms (44 % vs. 63 %). Parmi les répondants, 31 % indiquent avoir consommé, au moins une fois par semaine, cinq verres d’alcool ou plus au cours de la même occasion. Plus de la moitié (58 %) ont consommé au moins un produit psycho-actif au cours des 12 derniers mois. Il s’agit surtout de poppers (47 %), de cannabis (30 %), plus rarement de cocaïne (16 %) ou d’ecstasy (13 %) ou encore de gammahydroxybutyrate (GHB) (6 %). La consommation de crystal au cours des 12 derniers mois est marginale (2 %).

Spécialement sur les répondants déclarants utilisés les sites de rencontres sur Internet, le taux de déclarations de prises de risques est supérieur à la clientèle d’établissements, hors backrooms pour lesquels les taux de fellations et pénétrations non protégées demeurent très élevées. Les résultats à venir de cette même enquête effectuée uniquement sur le web avec une population et un échantillon plus large démographiquement et socialement, devrait permettre une meilleure analyse des comportements sexuels de cette population gay utilisatrice des sites identitaires et confirmer ou infirmer ces données.

L’InVS dans un communiqué conclut par le constat que «Aujourd’hui, l’ensemble des données de surveillance des IST et des données comportementales en France converge pour indiquer une poursuite des comportements à risque chez les homosexuels, plus marquée encore chez les séropositifs» et insiste sur le fait qu’il est «urgent de remobiliser l’ensemble de la communauté, et de poursuivre les efforts de prévention dans les autres groupes touchés par l’épidémie, pour tenter d’enrayer la progression d’une maladie qui n’est pas une fatalité et dont le traitement est contraignant et d’une durée indéfinie.».

On estime à 7000 le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité en 2004 et à 130000 le nombre total de personnes vivant avec le VIH en France à la fin 2005, 10% des homosexuels masculins étant contaminés, selon les dernières données de surveillance du VIH.

Les résultats flash de l’enquête Baromètre Gay sont téléchargeables sur le site de l’InVS.

EN SAVOIR PLUS

Retrouvez le BEH thématique « Infections sexuellement transmissibles et VIH : les comportements à risque toujours d’actualité ! » : Ici Ici

Le site de l’InVS : Ici
Le site du SNEG : www.sneg.org
Le site de Aides : www.aides.org

Notre portail prévention refondu : http://prevention.citegay.com

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