Le sort de cet homosexuel, brûlé vif le 17 janvier 2004 dans son jardin à Noeux-les-Mines (Pas-de-Calais), avait ému la communauté LGBT et conduit à l’adoption en décembre 2004 de la loi sanctionnant les propos homophobes. Jacques Chirac avait dénoncé un «acte odieux» dans une lettre adressée à la mère et au compagnon de Sébastien leur faisant part de son soutien.
Alors que des rumeurs médisantes avançaient l’état dépressif de Sébastien Nouchet et un geste malheureux de la victime pour expliquer ses blessures, le parquet de Béthune vient de rendre une ordonnance de non-lieu, ce qui rend cette affaire, au mieux, inexpliquée, au pire, impunie pour l’heure.
Sans témoins pouvant confirmer ses dires, Sébastien Nouchet avait indiqué aux enquêteurs qu’il avait été victime d’une agression homophobe commise par trois personnes qui l’auraient aspergé d’essence avant de l’enflammer aux cris de «Tu vas crever, sale pédé!». Un jeune homme dénoncé par Sébastien Nouchet, voisin du couple quand il habitait encore à Lens et collègue de travail de son compagnon, avait été mis en examen en mai 2004 pour cette agression et placé en détention provisoire. Connu des services de police, il avait déjà été condamné en 2002 à six mois de prison par la cour d’appel de Douai pour avoir agressé Sébastien, entre autres, à coups de tournevis. Il a été libéré pour manque d’éléments probants justifiant son maintient en détention. Sébastien Nouchet avait par la suite désigné un autre homme comme l’un de ses agresseurs mais il a été également disculpé car il était incarcéré au moment des faits.
Cette affaire risque d’être toujours non élucidée alors que des analyses hasardeuses prêtant un geste suicidaire à Sébastien se sont faites de plus en plus entendre. Bien qu’ayant tenté antérieurement à de nombreuses reprises de mettre fin à ses jours, l’expert psychiatrique qui a examiné Sébastien a écarté toute notion ou tendance à l’affabulation ou de confusion mentale. Sa famille également exclue cette hypothèse.
Sébastien, qui vit désormais dans le sud de la France, dispose de 10 jours pour faire appel de ce non-lieu, à défaut le dossier ouvert pour tentative d’homicide volontaire sera refermé.
EN SAVOIR PLUS
Le site de SOS-Homophobie : www.sos-homophobie.org. Appelez la ligne d’écoute anonyme de SOS homophobie au 0 810 108 135