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Kim Wilde :  »Entre le public gay et moi c’est avant tout une histoire d’honnêteté »

Avez-vous déjà eu rendez-vous avec la légende ? Je veux parler véritablement de la rencontre avec une égérie pop, inspiratrice et muse de nombreux artistes, tel notre Laurent Voulzy national. « Laurent, il est l’heure de se réveiller, enlève tes lunettes », vous vous souvenez ? Et bien oui Kim Wilde est de retour, avec un album fort : Les hits réorchestrés et de nouvelles compositions, dont certaines, calibrées pour les dance-floor. A l’extérieur de l’hôtel où j’ai rendez-vous le soleil ne laisse aucun répit, mais dès mon entrée dans le hall, je vois arriver une superbe blonde qui illumine encore plus la pièce. Silhouette délicate en robe glamour noire, il ne manque presque plus que le porte-cigarette, et je suis en présence d’une lady, icône éternellement jeune et souriante. L’entretien promet d’être un moment d’exception et en m’installant je suis frappé par la beauté de ce regard mouillé, si gorgé d’émotion et de générosité .

Tof : Bonsoir Kim, merci de m’accueillir . Et heureux de te voir de retour… Mais au fait pourquoi étais-tu partie ?
kim Wilde :
En fait, il y a un moment où j’en ai eu marre d’être sans arrêt observée. Je ne me sentais plus en phase avec le métier, et j’avais l’impression d’avoir tout dit, qu’il n’y avait plus vraiment de défi à relever. J’en ai pris conscience dès la fin de la tournée où j’avais fait la première partie de Michael Jackson en 88. Ensuite avec l’arrivée de groupes comme les Spice Girls, je ne me sentais plus de taille ! Et puis alors que je n’y croyais plus, j’ai rencontré mon mari ! Comme quoi à 36 ans tout arrive. J’ai eu deux beaux enfants et donc j’ai naturellement voulu me consacrer davantage à ma famille. En 1995, j’ai donc fait l’annonce de l’arrêt de ma carrière, avec l’intention de me reconvertir dans l’horticulture. Mais en suite pensais vraiment avoir tiré un trait sur tout ça et ne plus jamais revenir sur le devant de la scène ! Et puis voila, me revoici ! [Rires]

Tof : J’imagine que le choix du titre de cet album Never Say Never (Ne jamais dire jamais) est un clin d’oeil, sur ce changement de décision …
Kim Wilde :
Oui tout à fait, mais aussi surtout c’est en rapport avec mon expérience de femme, qui découvre que la vie peut vraiment réserver de sacrées surprises ! Pour ça on peut dire que la mienne est complètement folle. Reprendre des études, réussir dans l’aménagement de jardins, être récompensée pour ça, publier des livres et être reconnue pour autre chose que ma carrière de chanteuse, c’était tellement inattendu quand on y pense. Et puis ce retour est encore quelque chose à quoi même moi je ne m’attendais pas. Le titre de l’album c’est l’idée que vraiment tout peut arriver, au moment même où on peut penser que les jeux sont faits . Musicalement j’ai mis du temps à savoir ce que je pouvais à nouveau proposer, et j’ai finalement trouvé .


Tof : Et bien justement, pourquoi ne pas être revenue avec un album 100% nouveau, avec uniquement des nouvelles chansons ?
Kim Wilde :
En fait tout est parti d’un projet avec Nena, que je connais bien depuis les années 80, et avec qui j’ai même chanté un duo en 2003, intitulé Anyplace, anywhere, anytime. Initialement elle m’avait contacté pour venir chanter en duo sur un de ses titres A ma grande surprise, j’y ai pris beaucoup de plaisir . De fil en aiguille l’idée d’un Best – Of est arrivé sur le tapis. Et j’ai dit ok alors que je n’aurais pas pensé une seule seconde qu’un jour j’allais chanter à nouveau. et surtout pas Kids in America !!! C’était très bizarre car quand je me suis retrouvée en studio, c’est comme si je l’avais quitté la veille. Mais avec le producteur Uwe (Fahrenkrog-Peterson), qui doit être l’équivalent pour Nena, de ce qu’est Ricki, mon frère pour moi, on ne voulait pas se contenter d’un simple collage des titres passés. Il fallait ré-engistrer tout cela pour lui donner une nouvelle fraîcheur. Et je tenais à y incorporer de nouveaux titres, en gardant le son Kim Wilde .

Tof : Parmi ces nouveaux titres, il y a le très efficace Forgive Me, taillé pour les dance-floors. Tu es revenue pour prendre la place de Madonna ?
Kim Wilde :
Laisse Madonna où elle [Sourire]. C’est une fabuleuse artiste mais je n’envie pas vraiment son destin. Etre sans arrêt obligée de vivre entourée de gardes du corps, ou devoir faire appel à des gouvernantes pour élever ses enfants, ce n’est pas mon idéal. La famille avant tout !

Tof : Cet album explore des styles assez différents. Qui aurait pu penser par exemple, que tu ferais du reggae avec Baby Obey Me .
Kim Wilde :
Et bien pourquoi pas ![Rires] Tu sais en fait il s’agit d’une des premières chansons que nous avions sélectionnée pour l’album. Elle est passée par de nombreuses versions et au début elle était très différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Je me suis réellement amusée avec ces paroles, à la fois idiotes, et aussi sérieuses car en fait je l’ai écrite juste après m’être mariée, il y a 10 ans . C’était devenu un peu une chanson SM, et je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer la vidéo, et de me voir tenir mon mari en laisse ! [Rires] Tu vois tout l’album a été très fun à faire . Les nouvelles chansons ont quelque chose de très aventureux.


Tof : Quelle est ta chanson préférée parmi les nouvelles ?
Kim Wilde :
Difficile à dire, mais si vraiment il faut te donner un nom, ce serait « I Fly » que j’aime beaucoup, parce qu’elle est très sexy, et je pense qu’elle contient plein d’idées intéressantes pour faire une bonne vidéo. Tu sais j’ai toujours pensé à la pop musique d’une manière visuelle. Lorsque je crée une chanson, j’essaie de voir les images fortes qui pourraient en découler.

Tof : Retour sur tes débuts : avais-tu ce qu’on pourrait appeler un plan de carrière, voulais-tu être une rock-star ?
Kim Wilde :
En fait ma préoccupation était purement pop, et je voulais simplement faire la meilleure pop musique qui soit. C’est une musique qui a traversé de gros changements depuis mes débuts en 1981 à maintenant, l’ère du 21ème siècle ! Et durant cette période très longue, sauf peut-être bien sûr pour les 10 dernières années, je voulais vraiment créer ce qu’il y avait de mieux dans ce domaine. Quelquefois j’y arrivais, et quelquefois ce n’était pas le cas, et ça me plongeait dans le désarroi. Aujourd’hui mon envie n’a pas bougé, j’ai retrouvé la flamme, mais j’ai été quasiment prise par surprise ! La motivation, chose qui a toujours représenté un mystère pour moi. Il faut me faire une raison : Chanter c’est ma destinée ! [Rires]


Tof : Kim, pour les français tu es sans doute encore la Brigitte Bardot britannique, penses-tu que comme elle, tu as pu avoir une influence quelconque en ce qui concerne la libération de la femme ?
Kim Wilde :
Non, je n’ai jamais pensé avoir une mission quelconque, ni être un modèle pour qui que ce soit. Je n’ai d’ailleurs jamais souhaité exprimer de jugement moral sur qui que ce soit. Je ne suis qu’une chanteuse, je ne me présente pas aux élections ! [Rires] Bien sûr par contre la notion de responsabilité est plus compliquée que cela. Tout le monde, dans la vie de tous les jours et suivant les activités qui lui sont propres, a une part de responsabilité sur son entourage ou la société. En étant célèbre et pop star, j’imagine que c’est la même chose, mais c’est un sujet épineux .

Tof : Et pourquoi penses-tu avoir une place particulière dans le cour du public gay ?
Kim Wilde :
Oui c’est vrai on m’a dit ça ! [Sourires] Tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir. Je pense que c’est surtout une histoire d’honnêteté. Le public gay est plus sensible aux artistes qui en font preuve, et qui partagent réellement des moments de leur vie avec eux. C’est cela qui donne naissance à une réelle empathie, qui devient une force irrésistible. Je pense aussi que les gays partagent avec moi une certaine joie de vivre tout simplement. C’est fantastique !

Tof : Le nouvel album en contient un duo avec Nena, et la reprise survitaminée de Kids in America avec Charlotte Haterley, guitariste de Hash, qui avait d’ailleurs écrit une chanson intitulée Kim Wilde, en 2004 . On connaît bien ton duo avec Laurent Voulzy, moins celui qui n’a été que télévisé, avec Johnny Hallyday. Avec qui aimerais-tu chanter aujourd’hui?
Kim Wilde :
Oh Laurent Voulzy est vraiment adorable, on se contacte à nouveau tous les soirs en ce moment. Et Johnny Hallyday, il est toujours vivant ? Il a toujours des rendez-vous avec de superbes créatures ? [Rires] Non plus sérieusement en ce moment j’apprécie particulièrement un groupe qui s’appelle The Feeling, qui n’est pas encore connu en France, mais ça va venir. Leurs chansons sont vraiment très bonnes. J’aime aussi énormément Rufus Wainwright, et dans un autre style, je suis une très grande fan de Lily Allen, que j’écoute en boucle.

Tof : Lily Allen est une artiste découverte grâce au web. Crois-tu que la musique à trouvé là un nouveau terrain de développement ?
Kim Wilde :
Oui bien sûr. Je pense que c’est fantastique, que des services soient mis en place afin de permettre aux musiciens de diffuser directement leurs ouvres et que les jeunes ait un accès direct à celles-ci. Sur ce point nous vivons vraiment une époque formidable. J’aime beaucoup l’idée d’échange d’informations, de musique et d’idées. Ca développe la curiosité et c’est essentiel. Moi-même je communique autant que faire se peut, avec mes fans, via ma page myspace, mais je n’en suis encore qu’à mes balbutiements. J’aime beaucoup recevoir les impressions des fans sur ma façon d’évoluer, et savoir ce qu’ils pensent de ce que je suis devenue, par rapport à mes débuts.


Tof : Dis-moi Kim, au fait pourquoi n’avais-tu pas participé au fameux Live Aid, qui réunissait le gratin des popstars en 1985 ?
kim Wilde :
Et bien ça vois-tu c’est une excellente question !!! Figure-toi que je me la suis longtemps posée. Je crois tout simplement que c’est parce qu’à l’époque on ne m’a pas appelée. Et puis j’ai cru comprendre qu’une autre artiste présente lors de l’événement ne tenait pas vraiment à ce que je fasse partie de l’aventure . Mais il serait fort inapproprié de ma part d’en dire plus. [Elle bascule son regard de droite à gauche, d’un air dépité et sourit].

Tof : Ok, c’est bien mystérieux tout ça. Dernière question : Va-t-on te voir bientôt en concert en France ?
Kim Wilde :
Mais bien sûr, j’espère bien. En principe c’est prévu pour l’année prochaine, si tout va bien . !

Merci Kim, je réserve ma place dès qu’elle sera disponible. Vu l’intérêt que tu suscites toujours, et l’aura que dégage ta seule présence dans une pièce, il y a fort à parier que tu es belle est bien « back for good » (de retour pour de bon). Cela va être difficile d’attendre la suite désormais. On peut se consoler en écoutant « Never Say Never », sans aucune modération, ou en allant voir le film de Christophe Honoré «Dans Paris», qui utilise en fond musical ton classique des classiques « Cambodia ». C’est dire si le nom de Kim Wilde est dans la hype en ce moment ! On se tient également prêts à t’applaudir devant notre télé, lors de ta prestation début Novembre sur France 2 au rendez-vous du « Symphonic Show ». A bientôt beautiful lady !

L’album de Kim Never Say Never est dans notre boutique.

Pour plus d’infos, visite le site de Kim Wilde et le site Myspace de Kim Wilde


Photos : Sebastian schmidt

Merci à Fabrice pour son aide à la traduction



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