Le chiraquien Patrick Ollier a été désigné hier président de l’Assemblée nationale par ses pairs UMP pour remplacer Jean-Louis Debré nommé à la tête du Conseil constitutionnel.
Le maire de Rueil-Malmaison et compagnon de Michèle Alliot-Marie à la ville, s’était opposé en 2005 à un mariage transgenre au sein de sa municipalité en refusant de procéder à la publication des bans et saisissant la justice pour faire obstacle à la demande de Camille et Monica.
En l’espèce, Patrick Ollier, premier magistrat de Rueil, refusait d’accéder à la demande en mariage de Camille Joséphine Barré, femme de nationalité française qui souhaitait épouser sa compagne, Monica, argentine, rencontrée en 2004 à la Marche des Fiertés. Mariage lesbien ? Que nenni ! Si Camille est née femme dans un corps d’homme, son état civil avait été modifié en 1999 suite à une opération. Monica, quant à elle, demeure légalement et civilement un homme, tout en ayant modifiée son apparence physique et tout en ayant comme sexe psychosocial celui d’une femme, elle reste Benito Martin Leon à l’état civil.
Sur le papier, rien ne s’opposait donc à ce mariage si ce n’est l’embarras que cela provoquait au sein de la municipalité de Rueil-Malmaison. Après réception à la municipalité des deux fiancées, la municipalité a, de circonstances, suspecté un mariage blanc pour régulariser la situation administrative de Monica et avait saisi le parquet de Nanterre comme la loi l’y autorisait. «Je veux être sûr qu’il s’agit bien d’un mariage entre deux personnes de sexe différent» avait précisé le maire de la ville, alors que la seule fourniture des pièces d’identité et actes d’état civil requis doit servir de preuve et surtout Patrick Ollier refusait tout «mariage militant, ni de mariage de complaisance». Patrick Ollier avait également demandé une expertise médicale pour que soit vérifiée la réalité du sexe masculin de Monica, demande scandaleuse.
Le parquet, saisi, avait ordonné un sursis à la célébration du mariage qui finalement a été empêché par une décision du procureur de la République de Nanterre, Bernard Pagès, pour qui il y avait «une absence de projet matrimonial».
Act Up Paris revenant sur cette affaire affuble le nouveau président de l’assemblée d’une «haine commune pour les trans et les homos, le tout parsemé d’un zest de xénophobie : comme Monica était argentine en voie de régularisation, notre bon républicain a bien sûr soupçonné un mariage blanc. Pour Patrick Ollier, on ne peut pas aimer une personne étrangère sans être soupçonnée de malhonnêteté».
«La haine des minorités est décidément un bon moyen de promotion à l’UMP. Faites-vous condamner pour insultes homophobes, et l’UMP garantit votre réélection, comme Christian Vanneste. Brandissez la Bible dans l’hémicycle et organisez une manifestation où l’on scande «Les pédés au bûcher» et vous serez nommée conseillère politique de Sarkozy, comme Christine Boutin» estime encore les militants activistes.
Camille et Monica, qui ne pouvaient supporter les frais de procédure engendrés par un appel de la décision avaient décidé de ne pas poursuivre d’avantage leurs recours judiciaires. Camille, qui était également employée de la commune dirigée par Patrick Ollier, nous déclarait l’an dernier qu’elle avait été «placardisée» suite à ses démarches. Militante communiste, elle n’excluait pas de s’opposer politiquement cette fois au député-maire UMP.
EN SAVOIR PLUS
Le site d’Act Up Paris : www.actupparis.org
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