Décidément en ce moment pour réaliser mes interviews, je fais quasiment la sortie des séances de shooting-photo! Comme pour mon rendez-vous précédent, et dans les mêmes circonstances avec Tété, le temps est agréable et l’atmosphère bon enfant.
Commençons par le commencement : voila quelques semaines, je suis tombé sur la page myspace d’un groupe plutôt très prometteur, qui m’a immédiatement fait penser au Velvet Underground, formation immense des années 70, accompagnée de la belle et mystérieuse Nico.A ma grande joie, il existait donc encore des personnes qui ne résumaient pas les seventies à toute cette disco-paillettes insouciante, et pour ma part souvent indigeste, mais qui savaient que cette époque avait aussi vu naître des légendes incontournables du rock, du folk ou du glam-rock.
J’ai voulu en savoir plus, et surtout rencontrer la chanteuse, voix chaude incandescente, blonde mais charismatique, regard intense mais pas froid, qui n’est autre qu’Emmanuelle Seigner, qui je te rassure, n’a pas cessé d’être une actrice, même si elle me confessera plus tard avoir probablement trouvé dans la chanson, son plus beau rôle. Sans rien dire à personne elle a trouvé ses Pierre et Gil (Pierre Emery et Gil Lesage, pas les autres), et dans la tradition d’une Factory que n’aurait pas renié Andy Warhol, ils se sont mis à composer des morceaux intemporels aux mélodies imparables, qui racontent des histoires.
Le temps de trouver une table à un café, de commander un verre, et la voila qui me décrit avec enthousiasme et simplicité cette nouvelle aventure musicale, que je me fais un plaisir de mettre en perspective avec la carrière d’actrice qu’on connaît déjà… L’entretien peut commencer :
Tof : Salut Emmanuelle, merci de me consacrer un petit moment pour parler de ta nouvelle activité de chanteuse… Déjà félicitations car cet album est vraiment très envoûtant … Dis-moi donc, qu’est-ce qui pousse une actrice à toujours vouloir chanter ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Tu sais pour ma part ça n’a pas du tout été calculé. Le projet est vraiment né d’une amitié. Je ne me suis pas dit « tiens je vais faire un disque ! ». C’est la rencontre avec ce groupe qui a fait que j’ai eu envie de me lancer. Pour être plus précise, j’ai d’abord fait la connaissance de Gil Lesage, sur le tournage d’un film où elle était engagée pour faire mon stylisme. Tout de suite est née une très belle amitié entre nous. Sans arrêt, elle me parlait de son compagnon avec qui elle avait monté le groupe Ultra Orange. On avait l’habitude de beaucoup parler de nos goûts musicaux, et puis un jour elle m’a amené trois chansons qu’elle avait composées, et que j’ai tout de suite adoré. Nous nous sommes ensuite retrouvées sur un autre film, anglais cette fois, et pour lequel la BBC avait loué une très grande maison. On a alors fait venir Pierre (Emery), avec son matos dans la voiture et on a commencé à enregistrer un titre, deux titres, trois titres, quatre titres . sans aucune prétention, juste comme ça entre nous ! Et puis on s’est pris au jeu et on en a fait plus. Petit à petit on s’est aperçus que ça plaisait à d’autres, on a trouvé notre manager, et la maison de disques. A partir de là, on a fini l’album de manière plus formelle. [Sourire]
Tof : Certains de tes films, comme La Môme ou BackStage, avaient pourtant déjà un lien avec la musique …
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Oui mais c’est purement le hasard ! Chanter, danser ça fait simplement partie de mon travail ! En Amérique par exemple, les actrices savent tout faire et ça se passe très bien . Entre interpréter un texte de manière parlée et le chanter, finalement quelle est la différence ?
Tof : Ca veut donc dire que tu prends régulièrement des cours de chant ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Tout à fait, avec Frédéric Faille, qui est quelqu’un que j’adore et dont je peux dire qu’il m’a fait autant grandir dans mon travail de chanteuse que dans mon travail d’actrice, parce que finalement c’est la même chose…
Tof : Pourtant lorsqu’il faudra monter sur scène, tu devras aussi affronter un rapport plus direct avec le public. Ca ne t’inquiète pas ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Ben non, je n’ai pas peur. Si tu veux ce qui me ferait peur, ce serait plutôt de me faire taper dessus ou assassiner dans la rue [Rires] Ca ça me ferait peur ! Mais sinon le fait de chanter devant un public, je trouve ça plutôt super !
Tof : Finalement pour cet album, on peut dire que tu endosses un nouveau rôle ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Exactement sauf que là c’est moi qui choisis et c’est ça qui me plaît ! Tu vois en tant qu’actrice je suis au service d’un personnage, pas été forcément écrit pour moi, et tributaire d’un metteur en scène qui peut être bon mais qui peut aussi être mauvais, d’un monteur, qui ne sait pas forcément de quelle façon il va couper mes scènes, ou encore d’un mauvais cadreur . Finalement un film m’échappe à 90 % alors que là je choisis tout, des chansons jusqu’au visuel de la pochette, ou même le clip, réalisé par Jean-Baptiste Mondino, avec qui j’avais envie de travailler…
Tof : Tu n’as pas été tentée par la réalisation du clip ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Et non parce qu’il faut bien dire que je n’ai pas vraiment de talent pour ça. Par contre depuis que j’ai 19, 20 ans, j’ai toujours été fascinée par les clips de Mondino. On a eu la chance qu’il aime l’album et qu’il voie tout de suite de quelle manière il fallait le mettre en images. Pour le coup je suis littéralement sur un nuage car il nous en a même fait quatre dans une journée, ce qui n’est pas rien lorsqu’on sait qu’il n’avait plus fait ce genre de travail depuis une quinzaine d’années !
Tof : Tu parles un peu comme si tu étais le leader du groupe …
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : On ne peut pas dire ça ! Les autres sont aussi très très présents. Là il se trouve que je suis seule en interview, peut-être parce que je suis la plus connue ou la plus identifiée entre guillemets, mais il nous arrive quand même souvent d’être sollicités tous les trois ensemble. En même temps on est un groupe assez fusionnel, c’est-à-dire qu’on communique beaucoup et qu’on a souvent exactement les mêmes goûts, et les mêmes idées, ce qui fait qu’on va chacun défendre le projet de la même manière. D’une manière générale, notre groupe ne connaît pas de conflits. Et puis je ne peux pas être le leader puisque c’est Pierre qui écrit tous les textes, tout de même ! [Rire]
Tof : Et donc pour donner naissance à un titre, vous faites des séances de brain-stoarming ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Non en fait ce qui s’est passé c’est que dans un premier temps, Gil parlait de moi à Pierre, en lui racontant ses journées. Il a donc naturellement appris à me connaître à travers elle, sans pour autant m’avoir rencontré. Ensuite a composé des morceaux en fonction de ces indications, qui se sont ajoutés aux titres qu’il avait déjà en réserve.
Tof : La chanson Bunny parle d’une fille bloquée dans les années 60, 70. Pierre pensait-il à toi en l’écrivant ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Non non ça ne me ressemble pas du tout ! Et même ce serait plutôt lui-même pour le coup ! [Rires]. Mais en même temps il faut savoir que Pierre reste quelqu’un de très mystérieux, donc on ne sait jamais vraiment.
Tof : Mais en même tu ne peux pas nier l’image très revival, années 60, 70 de ton groupe …
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : On s’est vite aperçu que nos goûts musicaux tournaient toujours autour des Stones, Lou Reed, David Bowie ou des Stooges . La plupart de ces disques met en scène des personnages particulièrement forts, et c’est aussi ce qui nous plaît beaucoup. A l’inverse, si tu regardes les productions actuelles, c’est lisse et formaté. Les chanteuses se ressemblent toutes, elles ont toutes un peu le même look, et chantent toutes un peu pareil. Ca me désole assez, parce que je trouve que ce qui doit primer avant tout, c’est la personnalité de l’artiste. En ce sens il vaut mieux affirmer sa différence. On a spontanément eu envie de faire quelque chose qui sonne comme dans les années 60-70, parce que ça correspond à notre univers commun et que c’est notre différence, et en même temps il me semble qu’on y apporte tout de même une petite touche de modernité.
Tof : Pourquoi avoir choisi Nashville pour le mixage de l’album ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Il n’y avait pas de considérations purement sonores. Tout simplement notre mixeur était de Nashville et les studios coûtent trois fois moins cher là-bas ! C’était bien plus pratique comme ça [Sourire]
Tof : Lou Reed a récemment utilisé ton image pour un concert. J’imagine qu’en bonne fan, tu en as profité pour le rencontrer ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Et non, je n’ai pu lui parler que par téléphone ! On est entrés en contact alors que je tournais Le Scaphandre et le papillon, un film de Julian Schnabel, qui raconte l’histoire de Jean-Dominique Bauby, le rédacteur en chef de Elle qui a été victime d’une attaque cérébrale, mais qui a pu tout de même écrire un Best Seller, grâce à l’aide d’une orthophoniste, et simplement grâce aux mouvements de ses paupières. Julian nous a présenté notre mixer de Nashville, qui avait auparavant mixé deux albums de Lou Reed. Ce dernier avait entendu un ou deux de nos titres et comme il avait besoin d’images filmées pour son concert Berlin, qu’il rejouait. J’ai donc joué Caroline le personnage central de ce petit clip, filmée par la fille de Julian Schnabel durant quatre jours à New-York. Le clip a été projeté derrière Lou Reed pendant le concert à New-York, et tu le verras peut-être s’il passe par Paris, mais ils vont en faire un DVD de toutes façons. Le film de Julian Schnabel, quant à lui, devrait sortir bientôt.
Tof : Tes apparitions au cinéma ne sont pas très nombreuses, et ce sont souvent des rôles de marginaux.
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : C’est vrai que je suis assez attentive au choix de mes films, et je trouve ça assez normal. Par contre pour le reste je ne suis pas tout à fait d’accord. Par exemple le rôle qu’on me proposait dans La Môme, je l’ai choisi parce que d’abord j’adore Edith Piaf et puis aussi parce c’était très beau d’incarner la seule personne qui lui donne de l’amour alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Le personnage est extrêmement positif, très marquant, très émouvant, et donc c’est pour ça que je l’ai choisi, pas du tout parce qu’elle est prostituée. Ensuite il se trouve bien sûr que la fille que j’interprète dans Corps à Corps est strip-teaseuse, mais ce que j’ai surtout trouvé intéressant chez elle c’est qu’elle devenait sourde après un accident . Enfin pour Backstage j’étais juste une chanteuse de variétés dans le style Mylène Farmer, donc rien de vraiment marginal. Tu sais je choisis mes personnages parce qu’ils me parlent à chaque fois pour une raison bien précise, c’est tout simple !
Tof : Le cinéma et maintenant la musique, est-ce que c’est quelque part une réponse à l’éducation religieuse que tu as reçue étant adolescente ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Non non je n’ai aucun problème sexuel ! [Rires] En fait j’ai juste fait un passage chez les bonnes sours au moment de l’école primaire mais bon, ça ne m’a pas marquée plus que ça, et je n’ai pas non plus besoin de me libérer à travers mes personnages, ce serait d’ailleurs même plutôt le contraire ! [Rires]
Tof : Revenons à l’album. Quel est son thème général ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Et bien à chaque fois ce sont de petites histoires, élaborées de manière assez cinématographique, d’ailleurs. Ca parle beaucoup d’amour, de l’emprisonnement des relations, de sentiment, de la vie quoi ! On m’a déjà dit qu’il y avait un peu de nostalgie dans ma voix, mais ce n’est pas forcément voulu.
Tof : Oui et j’ai pour ma part trouvé aussi que le disque avait un côté très B.O. de road movie .
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : C’est vrai ? Ben je ne sais pas, mais en tout cas Julian Schnabel a pris un titre pour la BO de son film donc on est vachement contents !
Tof : Parle-moi des clips …
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Et bien, il y a deux versions du clip de Sing, Sing, une en noir et blanc et l’autre en couleurs, un clip pour Lines of My Hand et un autre pour The Good from the Bad. On n’a pas vraiment planifié le nombre de single et leur date de sortie car si ça se trouve il n’y en aura qu’un seul [Sourire] Et comme je te l’ai dit, c’est Jean-Baptiste Mondino qui les a réalisés. Il n’y a pas vraiment d’histoire, car il voulait garder le style Velvet Underground. Il y en a deux plus live et deux un peu plus conceptuels, avec toujours l’idée d’un groupe qui jouerait un peu dans une Factory, mais d’aujourd’hui. Car d’ailleurs, quand on y pense, c’est un peu dans l’esprit de la Factory d’Andy Warhol qu’on a créé cet album. Gil et Pierre sont des artistes accomplis, et font aussi des installations par exemple. Bref, ce que j’ai aussi beaucoup aimé au travers des clips, c’est que Jean-Baptiste Mondino n’a pas eu envie de me représenter comme une actrice dans une histoire mais plutôt comme une chanteuse dans un groupe.
Tof : Une actrice qui jouerait le rôle d’une chanteuse ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Tu sais chaque chanteur joue plus ou moins un rôle et s’invente un peu un univers. C’est ce qui fait qu’on dit de lui : « Ah il a un univers . » On est aussi tous un peu acteurs dans notre vie de tous les jours. En tant que chanteuse, je me contente d’être, tout simplement. Et en tout cas si c’est un rôle, c’est celui qui me ressemble le plus et qui est le plus proche de ce que je suis dans la vie.
Tof : Tu délaisserais le cinéma pour la chanson ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Je ne sais pas mais ce qui est sûr, c’est que j’aimerais qu’on m’écrive un rôle aussi fort que ça [Rires], voila ! Je suis un peu une actrice frustrée dans le sens où je n’ai pas encore eu la chance d’avoir trouvé mon grand rôle, et donc j’ai un peu bricolé comme ça à droite à gauche mais je suis un peu insatisfaite. Peut-être qu’à travers ce disque il y a quelque chose qui m’a remplie en tout cas. Les concerts m’apporteront une réponse supplémentaire !
Tof : Est-ce que toi tu penses qu’il y a une place en France, pour ce genre de musique ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Ca je ne sais pas mais bien sûr je l’espère . L’accueil a été pour le moment super bon et j’en suis ravie, d’autant plus qu’on l’a fait sans rien planifier du tout. Pour tout dire au début je ne pensais même pas que ça allait sortir. Non vraiment j’insiste : la démarche est belle, ce n’est pas un truc de maison de disques, ni de marketing, du genre « tiens on va mettre une blonde avec un groupe ». Moi je trouve ça beau et les choses se sont faites de manière naturelle et je trouve ça merveilleux. Maintenant si en plus ça marche, ce sera fantastique ! Apparement on ne laisse pas indifférent, aussi bien en Europe, qu’aux Etats-Unis car le CD va sortir partout. Et oui les américains sont dingues du truc et on retrouve tout de même un de nos titres sur la BO du film de Julian Schnabel, aux cotés de The Animals, Bob Dylan, Lou Reed, Tom Waits. Notre niveau ne doit donc pas être trop mal, et c’est plutôt rassurant .
Tof : Le petit accent à la Brigitte Bardot, l’image particulière du groupe, avec deux filles et un garçon, c’est assez chic et glamour non ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : [Silence] Alors là Brigitte Bardot c’est vraiment pas un compliment parce qu’elle chantait plutôt faux ! [Rire] Et puis mon accent n’est pas tellement français, mais plutôt allemand. En ce qui concerne la photo de la pochette, elle a été choisie par le groupe et déclinée en plusieurs versions. L’idée était de ne pas être déguisés, ni maquillés, ni coiffés, une idée de naturel tout simplement ! Je trouve qu’en règle générale les chanteurs ou même les comédiens sont trop préparés lorsqu’ils sont sur un studio télé, comme s’ils allaient au bal, avec des bouclettes, du maquillage etc. Moi je n’aime pas trop ça, et j’avais envie de me montrer vraiment telle que je suis dans la vie. Pas de mensonge, pas de trafic, c’est un peu ma devise ! Ensuite c’est vrai que le fait d’être deux filles et un garçon, ça donne quelque chose de particulier et de fort visuellement, c’est un peu l’idée de Jules et Jim. En plus, comme ça physiquement j’ai l’air à peu près féminine, mais dans mon caractère je suis un peu comme un garçon. Pierre, lui, est assez féminin [Rire]. Il y a une espèce d’ambigüité, jusque dans ma voix, car figure-toi que pour certains, ce n’est pas évident que c’est une fille qui chante ! J’aurais très bien pu faire que ce soit juste mon disque, mais je n’ai pas eu envie de ça. En définitive ce sont Gil et Pierre qui sont venus me chercher et il fallait que le disque soit fidèle à cette histoire d’amitié.
Tof : Finalement tu es donc un peu un garçon manqué comme ta sour Mathilde alors ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Non pas vraiment, parce que elle, elles est vraiment masculine dans le sens « dure ». Moi je me vois plus comme un garçon ou un adolescent, pas un homme, tu vois ce que je veux dire ? En tout cas en cela on est assez différentes.
Tof : Petite question entre parenthèse : Penses-tu que le rôle d’une actrice peut être de s’imposer dans certaines causes humanitaires, comme Emmanuelle Béart le fait par exemple ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Oui tout à fait, moi par exemple, je suis la marraine depuis dix ans, de l’association ELA (Association Européenne contre les leucodystrophies), qui s’occupe des enfants, et ça me donne beaucoup de satisfaction de le faire. Si ça peut aider les autres pourquoi pas ? Quand on est connus on a tout de même un rôle particulier, et la possibilité d’aider les autres.
Tof : Est-ce que tu pourrais par exemple te servir d’une chanson pour parler d’un problème particulier ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) :Ca ce n’est pas trop mon truc. Je ne me vois pas faire une chanson sur le Tsunami par exemple.
Tof : Le mariage des homosexuels, et leur souhait d’adopter, tu en penses quoi ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : D’un côté il y a des enfants seuls et malheureux, et de l’autre côté tellement de couples homosexuels qui peuvent faire de super parents. Excuse-moi mais c’est tout de même mieux que la DASS ! Que ce soit pour les hétérosexuels ou les homosexuels, je suis à fond pour l’adoption ! Et puis c’est ridicule de penser qu’un enfant va devenir homosexuel s’il a deux papas ou deux mamans . J’en connais qui ont un papa et une maman et qui ne sont pas du tout équilibrés [Rire]. Bon c’est vrai que ça peut peut-être être déstabilisant à l’école, lorsque l’enfant dit : « moi j’ai deux papas », mais en même temps ce qui est important c’est l’amour qu’il y a à donner et à recevoir. Après c’est plus une question d’individu je pense. Il y a des personnes qui sont faites pour avoir des enfants et d’autres pas, tout simplement ! Par exemple j’ai plein d’amies femmes qui n’auraient jamais dû avoir d’enfant parce que ce n’était tout simplement pas leur truc !
Tof : Pour conclure, peux-tu me parler de tes projets ?
Emmanuelle Seigner (Ultra Orange & Emmanuelle) : Et bien le disque sort actuellement, et un concert en Juin à la Boule Noire, simple et sans chichis, à l’image du groupe. Et puis donc je serai aussi dans Le Scaphandre et le Papillon, le film de Julian Schnabel qui sort en Mai je crois. Pour le reste, on ne sait pas : C’est le saut dans le vide ! [Sourire]
Merci à toi Emmanuelle, pour ce moment délicieux. Ton enthousiasme fait vraiment plaisir à voir et je suis sûr que les médias sauront accueillir Ultra Orange & Emmanuelle, et l’apprécier à sa juste valeur. Une évidence : le talent est au rendez-vous, avec en plus ce petit supplément d’âme qu’il est difficile de déterminer, et qui fait que votre musique fait déjà partie de mes classiques. Sans aucun doute, les connaisseurs s’y retrouveront !
Découvrez la Chronique de Ultra Orange & Emmanuelle ICI
Ultra Orange & Emmanuelle : le 7 Juin 2007 à la Boule Noire
Toutes les infos sur Ultra Orange & Emmanuelle sont sur leur site myspace.
Lire les interviews précédentes de Citégay : Tété – Cerino – Zazie – Jay Jay Johanson – Guesh Patti – A-Ha – Cerrone – David Guetta – Elodie frégé – Duran Duran – Elli Medeiros – The Killers – Kim Wilde etc, etc …