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Le Centre LGBT Paris IDF a interpell les candidats l’lection prsidentielle






Le Centre LGBT Paris IDF a
interpell les candidats l’lection prsidentielle.


2 questionnaires / 2 dbats publics
en mars 2007 :


les rponses des
candidats


 


Paris, le 30 mars
2007


 


Le Centre LGBT Paris IDF a organis
au cours du mois de mars 2007 deux dbats avec les reprsentants des candidats
l’lection prsidentielle. Chacun des deux dbats tait articul autour d’un
questionnaire. Deux dbats de qualit, riches d’changes particulirement
instructifs entre les politiques, les associations et le public.


 


Les associations invites par le CGL
taient l’ARDHIS, CominG, Flag et SOS homophobie, d’autres associations sont
intervenues de la salle.


 


Ont assist aux dbats pour
reprsenter leur candidat, les reprsentants des formations politiques du Parti
communiste, des Verts, de l’UDF, du Parti socialiste et de la LCR. Seule l’UMP,
invite comme les autres formations, n’a pas daign ni assister aux dbats, ni
rpondre aux questionnaires. L’UDF tait bien reprsente au premier des deux
dbats mais ne nous a pas encore adress ses rponses aux questionnaires. Les
Verts n’taient reprsents qu’au second dbat et n’ont rpondu qu’au
questionnaire associ.


 


Ont donc ce jour rpondu aux
questionnaires : le Parti Socialiste, les Verts (uniquement au second), le Parti
communiste et la LCR (Version papier uniquement pour ces derniers).


 


Toutes les rponses aux
questionnaires seront dites sur notre site Internet.  


 


Nous ne reproduisons donc dans ce
document qu’une partie des rponses reues.


A la question Que reprsentent pour vous les
associations LGBT ?



Sgolne Royal a rpondu :


 – Elles sont des structures
d’accueil, d’information, d’orientation des personnes LGBT,
crer du lien et
des solidarits entre elles, leur permettre de se retrouver autour
de
thmatiques  qui  les  concernent  plus  particulirement –  qu’il  s’agisse  de
questions lies la vie
quotidienne, la famille, la sant, au travail, aux loisirs,
etc. – et
d’changer sur les expriences qui sont les leurs.


– Elles sont, comme toutes les
associations, des acteurs ayant vocation intervenir dans
les politiques
publiques, de la formulation de propositions dcoulant de leur vcu
et de
leur connaissance des sujets traits l’valuation des mesures prises
en
passant, parfois mme, par la participation la mise en ouvre proprement
dite de
ces mesures ou la prise en charge d’actions de service
public. 


 


– Marie-Georges Buffet a
rpondu :


 – Elles sont primordiales.
Tout d’abord, parce que les associations LGBT ont permis de faire connatre de
manire publique les discriminations lies l’orientation sexuelle et ont
permis qu’un dbat s’ouvre en France. C’est elles qui ont permis qu’il y ait
tout de mme des avances, c’est elles qui ont structur les luttes au cours des
dernires annes. C’est aussi un excellent moyen d’interpellation des
politiques. C’est d’autant plus vrai avec les chances venir, les
associations veulent des rponses leurs revendications, et personne ne peut
les mettre de ct et doit se positionner.


– J’estime aussi que le rle et
l’existence des associations est essentiel pour toutes les personnes LGBT. Elles
ont un rle d’coute, de conseil, notamment envers les jeunes, c’est essentiel
pour ne pas se sentir seul, et s’accepter. 


 


A la
question :  
En avez-vous besoin pour servir votre
action contre les discriminations et les violences ou pour concrtiser les rformes que
vous projetez d’entreprendre ?  



Sgolne Royal a rpondu :


 Bien videmment, compte tenu
de ce double rle :


– Elles seront des interlocuteurs
privilgis dans le combat qui sera le mien contre les discriminations et les
violences et dans les rformes importantes qui seront votes en faveur de
l’galit des droits (ouverture du mariage et de l’adoption, amlioration du
PACS)


– Elles participeront
l’accompagnement et l’explication de ces actions. 


 


– Marie-Georges Buffet a
rpondu :


 Oui bien entendu ! Vous
savez, on peut avoir des convictions politiques, je pense videmment dans le cas
qui nous concerne l, l’galit, sans tre des spcialistes. Les associations
LGBT sont varies et ont chacune leur champ d’action prcis, je pense par
exemple l’APGL, Sos Homophobie, 
la coordination lesbienne, l’Ardhis, au MAG, donc il est vrai
qu’elles constituent en tant qu’expert un vrai point d’appui.


Pour moi, d’une manire gnrale,
les associations contribuent au dbat public, elles participent faire avancer
notre socit et crer du lien. 


 


Parmi les autres questions abordes
pendant le dbat dans le cadre de cette question, voici celles du CGL
Paris :


– Les questions
Trans., oublies et inexistantes en droit 
franais.


En effet, l’identit
de genre n’est pas un motif reconnu de discrimination dans le droit franais.
L’article 225-1 du Code pnal, qui dfinit la discrimination, ignore la notion
d’identit de genre.  La loi du 30
dcembre 2004, qui cre la HALDE, ignore la transphobie.  Nous ne pouvons relever aucune avance
sur ce qui devrait faciliter la vie quotidienne des personnes Trans : le
changement d’tat civil, les dmarches administratives, la prise en charge
mdicale et psychologique. Votre candidat compte t-il remdier ce retard
incomprhensible  et si oui comment ?


En
Europe.


Votre
candidat a t’il l’intention et si oui de quelle faon d’agir pour donner
l’Europe les moyens de lutter contre les discriminations lies aux questions
d’orientation sexuelle et d’identit de genres ?
Envisagez-vous de
demander aux institutions europennes d’adopter des budgets supplmentaires pour
lutter contre l’homophobie ?


Dans  le
Monde :



La dfense des personnes LGBT discrimines, agresses, emprisonnes, assassines
dans leur pays ne parat pas proccuper la diplomatie franaise.
Le
ressortissant d’un pays inscrit sur la liste dresse en 2006 par l’Office de
protection des rfugis et apatrides, se voit refuser l’admission au sjour, au
titre de l’asile.  Parmi ces 12 pays
figurent notamment le Bnin, le Cap Vert, le Mali, le Sngal, qui condamnent
dans leur lgislation les relations homosexuelles. Que penser d’un tel
texte ? !
Votre
candidat s’engage t’il valuer avec les associations LGBT, les besoins  en matire de droit d’asile pour
adapter
le dispositif du droit d’asile aux perscutions fondes sur l’orientation
sexuelle ou l’identit de genre ?



Le Conseil des droits
de l’Hommes de l’ONU a lentement pris 
conscience de la situation des
personnes LGBT dans de nombreux pays ; le Brsil et la Norvge ont fait
preuve de courage politique en dposant des rsolutions, au mieux,
la France a passivement suivi,  votre candidat est-il favorable une
action plus volontariste de notre pays en faveur des droits des personnes
LGBT ?
 



En
Egypte, Arabie Saoudite, en Afrique : arrestations, condamnations ou
excutions
au
motif d’homosexualit. A Moscou, lors des exactions commises dans le cadre de la
 Gay
Pride de Moscou, nous avons constat une raction tardive et contrainte du Quai
d’Orsay.  
Votre
candidat encouragera t’il les diplomates franais s’impliquer pour que les
homosexuels vivant dans des pays o l’homophobie est une institution, puissent
se runir et manifester sans risquer des violences ? Prendra
t’il
personnellement
position pour dnoncer l’excution d’homosexuels dans le monde ?


Voir le compte rendu
dans le numro d’avril de Genres, la Lettre d’information du CGL Paris.


 


A la
question :  
Selon vous, de quels moyens
devraient-elles disposer ? 



Sgolne Royal a rpondu :


 La France peut s’enorgueillir
d’un secteur associatif particulirement dense. Je  souhaite  que  les  associations,  et 
notamment celles  qui,  comme  les associations LGBT,    jouent un rle fondamental
pour la dfense de nos valeurs communes, soient confortes juridiquement et
financirement. 


 


– Marie-Georges Buffet a
rpondu :


 Nous avons toutes et tous
ressenti que la politique mene par la droite ces dernires annes a videmment
des rpercussions dsastreuses. Le gouvernement n’a eu de cesse de supprimer les
subventions des associations ! 
Evidemment, aujourd’hui, c’est l’ensemble des associations qui est
touch, qui est asphyxie financirement. Je le vois sur le terrain, les
bnvoles ou les quelques salaris n’en peuvent plus de travailler sans moyen,
sans certitude d’tre encore l l’anne prochaine, de pouvoir aller au bout de
leur projet, faute d’argent suffisant.


De plus, les associations LGBT plus
particulirement ne sont pas en mesure d’intervenir sur l’ensemble du territoire
ce qui cre un facteur d’ingalit supplmentaire. Donc je suis sre que tout ce
qui concourt donner des moyens aux associations, que ce soit par subvention
sur un projet ou une subvention pour le fonctionnement au quotidien, ou la mise
disposition de salle pour se runir, tout ceci ne fera que renforcer l’action
et l’efficacit des associations. 


 


Parmi les autres questions abordes
pendant le dbat dans le cadre de cette question, voici celles du CGL
Paris :


 


– La capacit d’action
des associations, votre candidat est-il favorable son largissement ?


Les propos caractre
discriminatoires mettant en cause le sexe, l’orientation sexuelle et le handicap
sont pnaliss.  Depuis la loi du 30 dcembre 2004
portant cration de la Halde, l
es associations de lutte contre les discriminations peuvent se constituer
partie civile lorsque des propos discriminatoires sont publiquement tenus raison du sexe, de
l’orientation sexuelle ou du handicap d’une personne
ou d’un groupe de
personnes (injures, diffamations, provocations la haine). Les peines encourues
pour de tels actes sont identiques celles
prvues pour les propos racistes
.  En revanche, pour les associations LGBT,
de lutte contre le sexisme ou de soutien aux personnes handicapes,  la porte des textes a t limite,  contrairement aux associations
antiracistes : elles ne se sont pas vues reconnatre le droit de rponse
quand un propos discriminatoire a t tenu par voie de presse.  De plus, les dlits constitus pour des
propos sexistes, homophobes et handiphobes sont prescrits au bout de trois mois.
La loi Perben 2 avait port ce dlai un an pour les propos racistes. Enfin,
l’identit de genre n’a pas t retenue comme motif de discrimination. Votre
candidat trouve t’il ces limitations lgitimes et si non envisage t’il de les
supprimer  et d’tre  plus prcis relativement l’identit de
genre ?


– Assistance aux victimes : la
HALDE, cre dans le cadre de la transposition de la directive europenne
2000/43/CE du 29 juin 2000 relative la mise en ouvre du principe de l’galit
de traitement entre les personnes sans distinction de race ou d’origine
ethnique. Les associations n’ont qu’un rle consultatif et les questions
d’identit de genre ne sont pas concernes.  La loi a choisi d’interprter de faon
restrictive la directive en limitant son champ d’application aux discriminations
fondes sur l’origine, la race ou la religion. En outre, aucune association ou
individu ne reprsente la 
thmatique LGBT au sein du Conseil consultatif. Que pense votre candidat
de ces restrictions
 ?


Voir le compte rendu
dans le numro d’avril de Genres, la Lettre d’information du CGL Paris.


 


A la
question :  
Comment les associerez-vous vos prises de dcision
une fois lu-e ? Comment articulerez-vous le dialogue entre le monde
associatif et la reprsentation nationale ? Quelles mesures prendrez-vous  pour assurer la participation des
associations      l’laboration   des  programmes politiques et administratifs,
leur mise en ouvre et leur suivi ?



Sgolne Royal a rpondu :


 Les associations
participeront au processus de dcision dans toutes ses phases : diagnostic,
recherche de solutions et proposition d’actions, suivi et valuation rgulire
des dcisions mises en ouvre. Elles ont toute leur place dans la dmarche de
dmocratie participative qui me tient coeur. 


 


– Marie-Georges Buffet a
rpondu :


 Encore une fois, c’est en
amont qu’il faut associer les associations. Mener un travail rgulier de
terrain, d’change, c’est comme a qu’on fait du bon travail, qu’on fait avancer
des ides politiques et qu’on fait avancer la dmocratie aussi !
 


 


Parmi les autres questions abordes
pendant le dbat dans le cadre de cette question, voici celles du CGL
Paris :


 


  En  2000, dans le cadre de l’Assemble du
Conseil Suprieur de l’information sexuelle, Sgolne Royal, alors Secrtaire
d’Etat la famille et l’Enfance, annonce une rforme de l’ducation sexuelle
prenant en compte l’homosexualit et la lutte contre l’homophobie  Il est
temps, me semble t-il, de faire reculer l’hostilit manifeste l’gard de
l’homosexualit en apprenant aux enfants et aux adolescents reconnatre et
respecter l’autre avec ses diffrences affectives et sexuelles . Jack
Lang, Ministre de l’Education nationale, prsente un plan d’ducation la
sexualit, la mise en ouvre de ce plan publie au bulletin officiel le 2
novembre 2000 et concrtise par la diffusion d’une mallette pdagogique.
Pourtant, combien d’lves ont eu cette mallette entre les mains, a-t-on vrifi
si la circulaire tait applique dans les tablissements ?  Pourquoi l’ducation contre l’homophobie
n’est-elle pas systmatiquement enseigne ? Pourquoi les associations
ont-elles encore autant de difficults intervenir dans certains
tablissements ?


 


– Le 15 juin 2000 Marie-Georges
Buffet, ministre de la jeunesse et des sports, inaugurait les locaux du MAG.
Pourtant, les associations sportives et de jeunes en gnral,  peuvent tmoigner de la difficult
d’tre ouvertement homosexuel ou lesbienne dans le sport comme dans les
autres disciplines ?


 


– Que manque t-il pour que les
dispositifs lgaux, les dclarations de volont politique, soient suivi
d’effets. ? Les associations ne pourraient-elles tre plus impliques dans
une action concrte de suivi des mesures adoptes ? Les textes n’ont pas
empch une recrudescence d’agressions homophobes au cours des annes 2005 et
2006. C’est donc bien la preuve que les dispositifs rpressifs doivent tre
assortis de campagnes de prvention et d’ducation. Les associations n’ont-elles
pas sur ces questions galement, un rle jouer ? Comment votre candidat
compte t’il les y associer et optimiser leur apport ?


Voir le compte rendu
dans le numro d’avril de Genres, la Lettre d’information du CGL Paris.


 


A la
question :  Quelles sont les actions que vous avez dj
personnellement menes avec elles ? 



Sgolne Royal a rpondu :


 Lorsque j’tais ministre de
la Famille, de l’Enfance et des Personnes Handicapes, j’ai associ l’APGL aux
organismes officiels de concertation du ministre, l’ai soutenue dans sa demande
de financement et l’ai faite auditionner dans le cadre de la rforme de
l’autorit parentale.


 


– Marie-Georges Buffet a
rpondu :


 Je pense spontanment la
Marche des fierts tout d’abord, mais pas seulement. J’ai t plusieurs fois
invite des dbats, j’essaie d’y aller ds que je le peux. Le dernier tait
celui organis dbut fvrier par l’APGL sur la parentalit. Mais avant cela j’ai
t la premire ministre de la jeunesse et des sports accorder l’agrment
Jeunesse Education Populaire et des subventions d’Etat des associations LGBT
et aller officiellement dans leurs locaux la rencontre des militants et
militants du CGL de Paris et du MAG de Paris


De notre ct, l’an dernier, nous
avons nous mme organis un dbat sur les moyens de lutter contre l’homophobie,
la lesbophobie et la transphobie, et donc toutes les associations LGBT taient
invites. C’tait important pour nous, c’est cela qui fait la qualit et
l’utilit d’un dbat.  


A la
question :  
Seriez-vous dispos-e faire ajouter la liste des
motifs de discrimination prohibs de l’article 1 de la Constitution Franaise,
les motifs d’orientation sexuelle et d’identit de genre ?


 


– Dominique Voynet  a rpondu :


 Je dfendrai la modification
de l’article 1 de la Constitution pour que l’galit reconnue entre tous les
citoyens se fasse sans distinction et notamment de l’orientation sexuelle ou de
l’identit de genre et je signerai le Protocole 12 de la Convention europenne
de sauvegarde des droits de l’Homme. Je dfendrai auprs des pays membres de
l’Union Europenne, notamment en profitant de la prsidence franaise,
l’application contraignante de la Charte des droits fondamentaux. C’est une
revendication que je dfends depuis que cette Charte a vu le jour.
 



Sgolne Royal a rpondu :


 Oui,
j’y suis favorable. 


– Marie-Georges Buffet a
rpondu :


 Oui, cela nous parait naturel
quand on parle d’galit. On ne peut pas oublier de mentionner l’une des
principales sources d’ingalit et de discrimination. Cela pourrait paratre
anecdotique, mais je crois que ce serait un symbole fort et une faon
reconnatre enfin que ce type de discrimination est contraire ce que
devrait porter et vhiculer notre Constitution. Nous proposons d’ailleurs une 6e
rpublique dans laquelle le refus des discriminations, toutes les
discriminations, sera inscrit ds les premiers articles de sa
constitution. 


 


Parmi les autres questions abordes
pendant le dbat dans le cadre de cette question, voici celles du CGL
Paris :


 


– Les LGBT furent perscuts dans
notre pays ; la situation a significativement volu ces dernires
dcennies mais rien n’est dfinitivement acquis et avec le sexisme et le
racisme, l’homophobie reste l’une des plus importantes sources de rejet et de
discrimination.


Dj en 1999, dans Hommes et
Liberts : CLD pour SOS homophobie crivait :  Il est impratif
de reconnatre formellement le droit fondamental la diffrence
homosexuelle ; c’est le levier le plus efficace pour faire de
l’homosexualit une libre et pleine alternative l’htrosexualit. C’est
galement la seule garantie opposable d’ventuelles dgradations de la
relative et rcente tolrance l’gard des homosexuels. Instituer l’orientation
sexuelle comme libert fondamentale devrait tre une des proccupations
prioritaires des mouvements et associations des droits humains et pas seulement
des associations homosexuelles.  Les
institutions en la proclamant feraient enfin preuve de
responsabilit. 


Ds 1994, SOS homophobie proposait
un amendement au prambule de la constitution   Toute personne a le droit
fondamental de pouvoir choisir son mode de vie, ses amitis, ses amours et sa
sexualit. Nul ne fera l’objet de discriminations en fonction de ses choix, de
sa vie prive, publique ou professionnelle, ni d’atteintes son intgrit
physique ou morale. Toute personne a le droit la protection de la loi contre
de telles discriminations ou atteintes. 


Des textes europens, la Charte des
droits fondamentaux, protgent l’orientation sexuelle et l’identit de
genre,  mais nos institutions
nationales ne pourraient-elles pour une fois faire un peu mieux que de se
contenter de transposer les textes europens ? Le meilleur moyen de
garantir la sauvegarde des LGBT consiste bien ajouter la liste des motifs de
discrimination prohibs l’article 1. de la constitution franaise, les
liberts d’orientation sexuelle et d’identit de genre, alors pourquoi aucun
gouvernement ne l’a-t-il mis en oeuvre ?


 


Voir le compte rendu
dans le numro d’avril de Genres, la Lettre d’information du CGL
Paris.


 


A la
question :  
Seriez-vous favorable l’action d’inscrire dans la
formation des personnels administratifs, une sensibilisation aux difficults que
peuvent rencontrer les personnes LGBT dans leurs changes avec les
administrations ? 


 


– Dominique Voynet  a rpondu :


 Pour ce qui concerne le monde
de l’entreprise et du public, je veux dvelopper les campagnes d’informations
dans les entreprises et dans l’administration publique. Comme pour l’cole, des
intervenants doivent pouvoir se voir ouvrir les portes des entreprises et de
l’administration. Il faut aussi que les syndicats s’investissent dans cette
lutte. Enfin, je veux renforcer les outils juridiques contre les actes ou propos
homophobes ou transphobes et dvelopper les outils d’aides aux victimes. Je veux
enfin donner plus de place aux questions de discriminations LGBT au sein de la
HALDE 



Sgolne Royal a rpondu :


 Oui, en particulier pour les
personnels dont les fonctions comportent accueil
et   rception   du   public   ou   prise   en   charge   et/ou  
accompagnement
d’adolescents. 


 


– Marie-Georges Buffet a
rpondu :


 Je crois que l aussi c’est
essentiel quand on se rend compte ce que vivent les personnes LGBT au quotidien,
et effectivement lors de dmarches administratives. Cela suppose effectivement
que n’importe quel citoyen puisse envisager les choses autrement, qu’il sorte
d’une vision htrocentre qui aboutit des incomprhensions et donc de la
discrimination. Il y a tout un travail de sensibilisation faire c’est vident.
Je pense par exemple aux fonctionnaires de police : il faut qu’ils puissent
reconnatre le caractre homophobe des plaintes pour agression. La situation est
encore plus complexe pour les personnes trans. qui se retrouvent parfois dans
des situations compltement aberrantes face une administration qui ne prend
absolument pas en compte ces questions d’identit de genre.
 


 


A la
question :  
Seriez-vous prt-e lancer des campagnes de
prvention contre l’homophobie
l’cole ? 


 


– Dominique Voynet  a rpondu :


 La lutte contre l’homophobie
ou la transphobie l’cole ncessite de dvelopper la formation des enseignants
et du personnel encadrant les lves. Il faut dvelopper l’information des
lves sur les numros verts existants, pour que les questions que peuvent se
poser les lves trouvent des rponses dans l’anonymat. Je souhaite galement
ouvrir l’cole des intervenants extrieurs, notamment les associations agres,
afin que la sensibilisation soient faites auprs de tous les lves et pas
seulement celles et ceux qui peuvent se sentir
concerns. 


La prvention du suicide passe par
la lutte contre les discriminations, notamment l’cole. Je crois que le
dveloppement de cette lutte telle que je l’ai dcrite plus haut aidera les
jeunes qui sont les premiers concerns par le suicide.



Sgolne Royal a rpondu :


 Oui, il s’agit mme pour moi
d’un volet essentiel car s’il est certain que la loi a
un rle fondamental
jouer, elle peut n’tre qu’une barrire de papier :
l’impratif est de
faire de la lutte contre toutes les discriminations – et de leur
fin – un
enjeu ducatif. C’est ce que j’ai commenc faire en qualit de
ministre de
l’Enseignement scolaire lorsque j’ai inscrit la question de la lutte
contre
l’homophobie dans les instructions officielles. Ces actions devront
tre
reprises  avec
dtermination  en  mobilisant l’ensemble  des  acteurs de  la
communaut    ducative    :    direction    des    tablissements,    enseignants,
personnels
et, bien sr, parents travers leurs associations. 


 


– Marie-Georges Buffet a
rpondu :


 C’est mme honteux que cela
ne se fasse pas d’une manire systmatique. Je sais que le MAG et d’autres
associations font quelques interventions dans des tablissements, mais il
faudrait que cela soit intgr dans les programmes et non pas de faon
ponctuelle. Je suis pour ma part convaincue que la lutte contre les
discriminations ne peut s’aborder que sous le seul aspect rpressif. C’est
pourquoi les parlementaires communistes ont dpos en 2003 au Snat et en 2004
l’Assemble Nationale des propositions de loi contre les discriminations LGBT
associant rpression et prvention/ducation notamment au sein de l’Education
Nationale.


Il s’agit d’une mission fondamentale
de l’Etat qui doit assumer ses responsabilits. Or c’est loin d’tre le cas
l’heure actuelle.


Si on ne peut que saluer le travail
effectu par les associations de lutte contre les discriminations LGBT, le fait
que les Ministres concerns (outre l’Education Nationale, on peut penser aux
Ministres de la Jeunesse et des Sports, du Travail etc.) recourent des
associations dmontre leur impritie en la matire. Ceci est inacceptable !


Dans le domaine de l’Education
Nationale, cela implique :


o       
Une
formation ou au moins une sensibilisation de l’ensemble des personnels
enseignants et non-enseignants.


o       
Spcialisation pour les personnels
d’encadrement ducatif et de vie scolaire (Conseillers d’ducation,
surveillants, infirmires scolaires, assistances sociales, conseillers
d’orientation psychologues).


o       
Une
modification des programmes, en particulier de sciences de la vie, mais aussi
d’histoire-gographie par exemple. Le sujet tant de nature trs transverse il
peut aussi tre abord en littrature. Les programmes actuels sont bien trop
sexistes et htrocentrs, d’o la culpabilisation et le mal-tre des jeunes qui
dcouvrent leur sexualit.


o       
Les
directives doivent tre claires et avoir valeur rglementaire afin que ces
questions ne soient pas soumises au bon vouloir de tel chef d’tablissement,
infirmier-e ou autre. 


 


A la
question :  
En responsabilit, comment amliorerez-vous le
parcours des personnes transgenres et intersexues
?


 


– Dominique Voynet  a rpondu :


 Je souhaite proposer
l’harmonisation et la simplification des procdures de changement d’tat civil
pour les personnes transsexuelles sur tout le territoire franais. Il s’agit de
permettre ce changement d’tat civil sur la base de la volont de la personne
qui le demande, mme si aucune opration chirurgicale n’a t faite. En cas
d’opration chirurgicale, je veux avant tout d-psychiatriser la procdure de
changement de sexe et amliorer la qualit des soins dans nos hpitaux pour les
oprations de ce type. Je veux notamment dvelopper des formations du personnel
mdical. En attendant, je suis favorable la prise en charge par la scurit
sociale des oprations effectues l’tranger .


 



Sgolne Royal a rpondu :


 Sur les questions lies
l’identit de genre, je vous confirme l’engagement pris, au nom du Parti
socialiste, par son Premier secrtaire, en faveur d’une dpsychiatrisation.  Attentive  au   grand   besoin   de  dignit  des   personnes transsexuelles, je pense
en outre qu’il faut travailler un accompagnement de leur parcours qui en soit
respectueux et que cela devra constituer le fil rouge de toutes les rflexions
et mesures qui seront engages  pour
rsoudre
concrtement les difficults
existantes. 


 


– Marie-Georges Buffet a
rpondu :


 Pour les personnes
transgenres et intersexues, tout reste faire tant on est loin de la
reconnaissance et de l’galit. Le PCF s’est prononc pour une
dpsychiatrisation du parcours des personnes trans. Les procdures de changement
d’tat civil doivent galement tre simplifies. Le choix des praticiens doit
tre un droit.


Par ailleurs, la situation actuelle
montre que les quipes mdicales franaises ne sont pas au mme niveau de
comptence que dans d’autres pays. Il est important que ce retard soit rattrap.
Pour ce faire, le Parti communiste propose la cration de Chaires spcialises
dans les facults de mdecine ainsi que de ples de comptence rgionaux. Enfin,
tant que les quipes mdicales franaises ne seront pas formes de manire
adquate, je souhaite que les soins pris l’tranger soient pris en charge par
la Scurit Sociale.


Et donc bien videmment, si je suis
en responsabilit, je m’engage ce que toutes ces mesures avancent et que l’on
sorte enfin de cette absence totale de prise en compte de la part de la
socit. 


 


Parmi les autres questions abordes
pendant le dbat dans le cadre de cette question, voici celles du CGL
Paris :


 


– Les questions Trans. sont oublies
et inexistantes en droit  franais,
votre candidat compte t-il remdier ce retard incomprhensible  et si oui
comment ?


– L’identit de genre n’est pas un
motif reconnu de discrimination dans le droit franais.


– L’article 225-1 du Code pnal, qui
dfinit la discrimination, ignore la notion d’identit de genre. 


– La loi du 30 dcembre 2004, qui
cre la HALDE, ignore la transphobie.


Que prvoit votre candidat pour la
simplification des dmarches administratives afin de faciliter la vie
quotidienne des personnes trans :


– le changement d’tat civil (ne
devrait pas tre bas sur l’opration) ?


– en cas d’opration : la
dpsychiatrisation, la prise en charge mdicale et
psychologique. ?


– la prise en charge des oprations
ralises l’tranger ?


Votre candidat compte t-il remdier
ce retard incomprhensible  et si oui comment ?


 


Voir le compte rendu
dans le numro d’avril de Genres, la Lettre d’information du CGL
Paris.


 


A la
question :  
Quels moyens mettrez-vous en ouvre pour enrayer
l’pidmie de sida et comment comptez-vous amliorer les conditions de vie des
personnes atteintes ?


 


– Dominique Voynet  a rpondu :


 Pour ce qui concerne le VIH,
je souhaite que reprennent, avec la mme ampleur, les politiques de prvention
qui furent menes il y a quelques annes de cela avec un prix trs bas du
prservatif et des oprations cibles de distribution
gratuite. 


 



Sgolne Royal a rpondu :


 Le Pacte prsidentiel que je
propose aux Franaises et aux Franais comporte un certain nombre d’engagements
visant lutter avec dtermination contre l’pidmie de sida et amliorer les
conditions de vie des personnes touches. Vous y trouverez en particulier :


– La revalorisation immdiate de 5%
des allocations aux personnes en situation de handicap (engagement
9)


– La mise en ouvre d’un grand plan
de prvention et de recherche des maladies graves (engagement
36),


– L’adaptation    des    conditions    d’attribution    de    l’allocation    adultes handicaps aux
maladies volutives diagnostic incertain (engagement
42),


– Le rtablissement des moyens
supprims par la droite pour les soins aux trangers en situation irrgulire,
pour des raisons de dignit comme de sant publique (engagement
44),


– La  dfense  de   l’accs  aux  soins  des   malades  dans   les   pays   en dveloppement  par la  promotion  de 
mdicaments  gnriques  moins coteux
(engagement.4). 


 


– Marie-Georges Buffet a
rpondu :


 La France a t trs en
avance mais depuis quelques annes part les associations et les collectivits
locales, l’Etat lui n’est plus la hauteur. Il faut faire rgulirement des
campagnes d’information et de sensibilisation. N’oublions jamais que s’il n’y a
pas de piqre de rappel la prvention pisodique ne sert rien. Les jeunes qui
dcouvrent la sexualit n’ont jamais vu d’images de malades du sida comme nous
les avons dcouvertes dans les annes 80. Les thrapies ont fait beaucoup de
progrs et tant mieux. Mais ce n’est pas parce que cette maladie n’a plus de
visage qu’elle n’existe pas. Les jeunes homos comme htros peuvent avoir
tendance croire que c’est une maladie d’hier. Alors, continuons informer, et
en attendant le futur vaccin parlons du prservatif masculin et fminin qui
restent les meilleures protections contre la diffusion de la maladie. Soyons
explicite dans les campagnes d’information, les jeunes peuvent et doivent
comprendre.


En
ce qui concerne l’amlioration des conditions de vie des personnes atteintes, la
prise en charge mdicale et sociale doit tre totale et facilite. Les minima
sociaux et prestations seront revalorises, comme l’AAH qui doit sera au niveau
du SMIC. En ce qui concerne le logement, j
e
propose la cration d’un service public du Logement qui soutiendra la
construction de 600 000 logements sociaux en 5 ans. Ceci permettra un accs
facilit en rduisant le dficit de l’offre actuelle. Ce grand service public
fera en sorte d’augmenter la part d’Appartement Thrapeutique pour les personnes
porteuses du VIH entre autres. Le fait d’tre atteint d’une pathologie lourde
sera considr comme un lment de priorit et d’urgence dans l’attribution d’un
logement social.


Enfin,
je propose la cration d’un secteur public contre les discrimination avec des
inspecteurs du travail qui iront sur les lieux  faire respecter les lois contre les
discriminations au travail. Cela vitera aux personnes malades des difficults
supplmentaires discriminatoires qu’elles pourraient
subir. 


 


Parmi les autres questions abordes
pendant le dbat dans le cadre de cette question, voici celles du CGL
Paris :


 



Campagnes publiques d’information et de prvention explicites, gratuit du
matriel de prvention, approvisionnement des associations, sur ces points que
propose votre candidat ?



 


 


Pour le Centre LGBT Paris
Ile-de-France


Christine Le Doar, prsidente


 


Centre lesbien,
gai, bi & trans. Paris et le-de-France


Membre de
l’ILGA-Europe et de l’Inter-LGBT


 


3, rue Keller 
B.P. 255  75524 Paris CEDEX 11. Accueil : 01 43 57 21 47


 Bureau : 01 43 57 75 95 
Tlcopie : 01 43 57 27 93.


Internet http://www.cglparis.org


 Courriel : contact@cglparis.org


 

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