Act Up avait annoncé le mois dernier qu’elle faisait les frais de poursuites judiciaires intentées par le laboratoire Abbott contre l’association de malades au motif d’une cyber action des activistes anti-sida à l’encontre du laboratoire américain et de sa politique concernant les médicaments génériques et l’accès aux thérapies dans les pays les plus pauvres, particulièrement en Thaïlande.
En décembre dernier, la Thaïlande décidait d’émettre des licences obligatoires sur plusieurs médicaments dont un sous monopole d’Abbott. «Grâce à cette mesure, le gouvernement peut fabriquer ou importer des copies de médicaments, aussi efficaces, mais beaucoup moins coûteuses et cela permet au système de santé thaï de prendre en charge beaucoup plus de personnes» rappellait Act Up qui a mené son action suite à la réponse d’Abbott qui a décidé de ne plus enregistrer ses nouveaux médicaments, dont le Kaletra Meltrex : «un médicament de seconde génération indispensable aux malades en échappement thérapeutique. Il s’agit, ni plus, ni moins d’une condamnation à mort» avançait encore l’association de lutte contre le VIH. Cette mesure de rétorsion d’Abott a conduit l’association a mené une action le 26 avril dernier proposant aux militantEs du monde entier de participer à un netstrike soit des connexions en masse et répétées sur le site internet du laboratoire pour le ralentir et le saturer.
«Abbott est contesté de toutes parts» fait savoir Act Up pointant l’annulation par le laboratoire de deux de ses colloques consacrés au VIH et le fait qu’en France comme à l’étranger, «laboratoires, associations de malades, médecins, scientifiques et pouvoirs publics fustigent unanimement sa politique».
En effet, les prises de positions de soutien à la Thaïlande ou à Act Up-Paris contre Abbott se multiplient dans le monde associatif (Aides, EATG, Sidaction, Sol En Si, TNP+, TRT-5, Solidarité Sida, Prachathaï ainsi que de nombreuses associations au Brésil, au Costa Rica, au Congo, en Inde, en Russie, etc.), médical (SMG, de nombreux médecins de service VIH de Paris, Mulhouse, Nice, etc.) et institutionnel (ANRS, CNS). Les ONG Lila en Italie et gTt en Espagne, quant à elles, ont rompu tout contact avec le laboratoire – notamment dans le cadre de la préparation de la conférence de l’IAS à Sydney – tant que celui-ci ne retirera pas sa plainte contre Act Up-Paris. A l’ouverture de la conférence Aids Impact, dimanche 1er juillet, le directeur de Aides a appelé au boycott des produits d’Abbott.
Lors d’un colloque à Sciences Po, le 6 juin dernier, «Bernard Kouchner a affirmé qu’il était d’accord avec les critiques portées contre la politique d’Abbott. Il juge les actes de la firme contraire à l’éthique, tant sur son comportement en Thaïlande que sur sa plainte contre Act Up-Paris» rapporte l’association.
Après une audience de procédure le 15 juin dernier, celle au fond aura lieu le 26 octobre prochain. Act Up prévient qu’elle fera citer comme témoin «unE militantE de Thaïlande qui exposera les conséquences que la décision d’Abbott de les priver de son nouveau médicament anti-sida fait subir aux malades dans ce pays».
EN SAVOIR PLUS
Le site d’Act Up Paris : http://www.actupparis.org.
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