Après les sujets des armes à feu aux Etats-Unis dans Bowling for Columbine, de la politique de Georges W. Bush avec Fahrenheit 9/11 ou du système de santé américain dans son film Sicko qui sortira en septembre prochain en France, le pamphlétaire n’exclut pas de s’attaquer dans un long documentaire au sujet de l’homophobie.
Il l’avait déjà fait dans un hilarant et glaçant reportage pour son émission télévisée The Awful Truth où il effectuait accompagné d’un groupe de folles à faire pâlir de jalousie les Panthères Roses une virée dans un camping car rose rebaptisé «Sodomobile». Ils se confrontaient aux manifestants extrémistes du pasteur Phelps notamment qui arborent des panneaux avec les indications de bon goût «Dieu déteste les pédales», «Le Sida nous guérit des homosexuels», «Un pédé meurt, Dieu sourit» etc etc
Aussi, Michael Moore déclare à Advocate dans une interview publiée hier ne pas exclure de traiter de nouveau mais dans un long métrage le sujet : «Je ne sais pas encore ce que je vais faire pour mon prochain film mais je pense sincèrement que je ne pourrais jamais dire à un couple s’il peut ou non se marier. C’est simplement exclu de mon sens moral. Je suis une personne très croyante – je n’en parle pas publiquement – et j’ai suivi des cours de religion au lycée et j’ai lu le Nouveau Testament. Et laissez-moi vous dire une chose : il n’y a nulle part dans les Evangiles écrit que Jésus a parlé de l’homosexualité ou de l’avortement. La droite s’est appropriée ce gars. Elle vous incite à croire qu’elle peut utiliser son nom (…) pour attaquer des gays et des lesbiennes, alors qu’il n’a jamais dit le moindre mot contre les personnes homosexuelles. Quiconque soutient être chrétien dans cette voie ne suit pas les enseignements de Jésus Christ».
Pour le palmé cannois, «Je pense que c’est un sujet suffisamment mûr pour quelqu’un comme moi pour faire un film», alors que l’homophobie pour les américains «reste l’une des dernières plaies ouvertes sur notre âme et que nous ne sommes pas disposés à affronter encore».
Michael Moore crois également qu’il lui revient également de battre pour l’égalité : «si vous croyez qu’il faut se lever pour les droits de tous, particulièrement pour les personnes les plus touchées par la bigoterie et les discriminations, vous n’avez aucun autre choix que d’être présent et expliquer que vient le temps de se battre pour les homosexuels et les lesbiennes».
Avec Fahrenheit 9/11, son brûlot dirigé contre le président américain, Michael Moore avait obtenu la Palme d’Or au Festival de Cannes 2004.
EN SAVOIR PLUS
L’interview complète de Michael Moore sur le site de Advocate : www.advocate.com
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