Dans un futur proche, l’entité éditoriale « Diable Vauvert », en charge de la gestion stratégique des nouvelles ressources littéraires, développe une arme verbale dotée de sa propre conscience à l’aide d’une intelligence artificielle auto-évolutive. Devenu autonome, cette nouvelle arme, baptisée « Céline Robinet », se lance dans une véritable quête afin d’éradiquer la littérature fadasse.
Ça pourrait être le synopsis d’un film, et pourtant, il s’agit là du parcours atypique d’une nouvelliste de talent, Céline Robinet. Née en 1977 du côté de Valenciennes, la jeune femme avait d’abord fait parler d’elle avec une première salve en 2005, son recueil Vous avez le droit d’être de mauvaise humeur.mais prévenez les autres ! Elle revient avec un nouvel opus, Faut-il croire les mimes sur parole ? , mélange d’audace et de poésie, saturé d’un cynisme bienheureux.
Il y a chez les nouvellistes, et a fortiori chez Céline, un côté Terminator. Précis. Efficace. Cartouches de cynisme accrochées à la ceinture, un humour aiguisé bien rangé dans son étui, chaque munition est vouée à atteindre la cible avec un enthousiasme sûr et millimétré. Les premières victimes sont achevées à la plume : personnages qu’elle manipule à sa guise dans des histoires décalées et inattendues. Les jeux de mots y sont imparables, et les embûches tendues sur le parcours de ces gens ordinaires n’en sont que plus extraordinaires, jamais sadisme n’aura été plus salutaire. Puis vient le tour du lecteur, plaisir jouissif à se retrouver dans la peau d’une Sarah Connor innocente au moment d’ouvrir la porte à cette écriture singulière et aiguisée. Toc toc. « Sarah Connor… ? », « Ouiiiii… ? ». On en sourit presque, l’instant d’après, à se retrouver sur le pas de notre porte, criblés de métaphores, tant les images et les mots sont recherchés et pointus, tant l’humanité y est vraie et toxique.
Avant de rendre un dernier souffle, votre doigt tremblant va pour écrire un message lugubre sur le carrelage. Trop tard. La place est déjà prise. Céline Robinet, accroupie dans la flaque rouge grandissante, y raconte probablement vos dernières heures. soyez rassurés, vous pouvez vous éteindre tranquille, parole de mime !
« Quand j’étais petite, je croyais que pour le ski nautique, il fallait des lacs en pente. À la mer, je buvais allégrement la tasse en rêvant avoir trouvé la source de jouvence. Après tout le sel conserve la viande. Les médecins devraient y penser dans les hospices. Et puis j’étais convaincue qu’en laissant fondre les flocons de neige sur ma langue, j’allais avoir accès aux souvenirs des montagnes, des arbres, des pierres, des groseilles, des biches, des autres êtres humains, bref de l’existence toute entière. »
Mentions spéciales pour les nouvelles intitulées :
Si les poules avaient des dents
Le vent, même léger, fait circuler les nuages. La pelouse, elle, reste
Une perle dans la soupe
Le bois ne peut regarder la cendre
Prix éditeur : 17,50 euros
Editeur : Diable Vauvert
Date de parution : 09/2007
ISBN : 978-2-84626-127-2
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