La théorie du patient zéro, Gaétan Dugas, un steward québécois homosexuel qui aurait introduit sur le sol nord américain le virus du Sida, avait été déjà remise en cause notamment par ceux-là même qui l’avaient avancée.
Une étude réalisée par Michael Worobey, professeur de biologie à l’Université d’Arizona, et publiée hier dans les Annales de l’académie nationale américaine des sciences (PNAS) date à environ 1969, soit une dizaine d’année plus tôt, l’introduction du VIH sur le sol américain avant une multiplication des cas et sa propagation à travers le monde.
Les signes cliniques du virus n’ont été décrits par le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) d’Atlanta qu’en 1981, après que plusieurs cas de patients homosexuels, notamment à Los Angeles et San Francisco, présentèrent des signes inhabituels de différentes maladies connues mais inhabituellesau regard de l’âge des patients qui en décédaient. On ne parla à proprement parler d’un nouveau virus, le SIDA, qu’en 1983 quand a été mis en évidence, par les équipes du professeur Gallo comme celles de Luc Montagnier et de Willy Rosenbaum d’un virus inconnu.
La chronologie reconstituée par l’équipe du Pr Worobey a été réalisée via des génotypages d’échantillons de patients morts mystérieusement à l’époque et originaires d’Haïti comme ceux de 117 autres malades à travers le monde. Le virus aurait été introduit sur l’île en 1966 par une personne en provenance d’Afrique centrale, région d’origine de la maladie. Puis, vers 1969, il aurait été introduit sur le sol américain par un migrant haïtien dans une grande ville comme Miami ou New-York avant sa multiplication et sa propagation dans tout le continent et au-delà.
Le fait qu’Haïti serait le trait d’union entre la région africaine des Grands Lacs, berceau du virus, et le continent Nord américain puis l’Europe et l’Asie est dû également à des constats historiques et épidémiologiques : de nombreux haïtiens ont travaillé dans cette région africaine et, au début de l’épidémie, le taux d’infection chez les migrants haïtiens étaient 27 fois supérieur au reste de la population.
Pour la communauté scientifique, le virus du sida serait né d’une mutation du virus simien, celui touchant les primates, la consommation de viande de brousse par les populations africaines touchées originellement étant le lien déclencheur. Le passage et la mutation du virus simien à l’homme a pu être situé dans les années 1930. Pendant plusieurs dizaines d’années, il a donc circulé discrètement parmi les populations africaines, probablement en milieu rural.
La piste d’une contamination par la vaccination, un temps avancée, a été définitivement écartée dans le relevé épidémiologique de l’OMS daté du 8 décembre 2000 : «Rejet de l’hypothèse d’une association entre le vaccin poliomyélite expérimental et l’origine du sida».
Près de 40 millions de personnes dans le monde sont infectées avec le VIH, surtout en Afrique et près de cinq millions de personnes meurent du sida chaque année.
EN SAVOIR PLUS
Notre Portail Prévention : http://prevention.citegay.com
REAGIR